TOUS LES ARTICLES

  • Les élèves de 6ème de la classe du professeur de français Clément Dirson du collège Dulcie September ont écrit une pièce de théâtre contemporaine incluant rap, beatbox, et poésie avec Aurore Laloy, et l'ont travaillée au plateau pour la jouer avec la metteur en scène Estelle Bordaçarre. Le spectacle multimédia "Ulysse du tur-fu" a été présenté lors de plusieurs représentations publiques en avril et mai 2016 à Anis Gras, le lieu de l'autre à Arcueil.

    Le texte de la pièce "ULYSSE DU TURFU" écrite par les enfants a été édité pour l'occasion, voici un extrait : "RADIO HERMES : - Je dois vous interrompre pour vous faire part d'un bulletin info de toute dernière minute, nous venons d'apprendre qu'Ulysse et son équipage, guidé par un courant magique crée par Poséidon viennent de traverser une porte temporelle et de se retrouver sur une plage du 21ème siècle... Merci de votre attention, c'était Radio Hermès."

    > Plus d'infos sur les objectifs pédagogiques de cet atelier sur le site de Labelle Ecole, plateforme d'enseignement et d'expérimentation par l'art : www.lelieudelautre.com/labelle-ecole/


    Atelier proposé par La Petite fabrique des arts et des cultures, zone d'initiative et d'éducation artistiques, et Labelle Ecole, plateforme d'enseignement et d'experimentation par l'art à Anis Gras, le lieu de l'autre, et animé par Aurore Laloy et Estelle Bordaçarre, coordonné par Elise Dammarez en partenariat avec le collège Dulcie September d'Arcueil, et avec le soutien de la ville d'Arcueil, de la Délégation Académique à l’Education Artistique et à l’Action Culturelle de l’Académie de Crétei, et de la Fondation de France. nov 2015 / avril 2016

    Crédit photo : Elise Dammarez de Labelle Ecole à Anis Gras, le lieu de l'autre à Arcueil
    Aurore Laloy / Service des Urgences Poétiques 2015 / 2016
    Crédit photo : Elise Dammarez de Labelle Ecole / Aurore Laloy / Service des Urgences Poétiques 2015 / 2016

    Le Service des Urgences Poétiques invente sur mesure des ateliers d’écriture / théâtre / contes / chant / poésie sonore / transmission des cultures orales car "Qui regarde à l'extérieur rêve, qui regarde à l'intérieur se réveille." Carl Gustav Jung > Contact pro & renseignements : aurorelaloy (arobase) gmail.com
    Suite
    • 1 - P1140977
      P1140977
    • 2 - P1140959
      P1140959
    • 3 - P1140939
      P1140939
    • + 2 media(s)
    Crédit photo :
    Aurore Laloy / Service des Urgences Poétiques 2016
    Le Service des Urgences Poétiques invente sur mesure des ateliers d’écriture / théâtre / contes / chant / poésie sonore / transmission des cultures orales car "Qui regarde à l'extérieur rêve, qui regarde à l'intérieur se réveille." Carl Gustav Jung
    CONTACT PRO : URGENCESPOETIQUES(AT)GMAIL.COM
    "Les mère(s)veilles", atelier de conte en musique et en chant pour bébés et leurs parents, avec Aurore Laloy et Raphaël Guedj, à l'EPE (Ecole des parents et educateurs), depuis janvier 2016. "Eveil musical", les bébés et leurs parents apprennent des chansons en atelier avec Aurore Laloy, sept 2014/ fev 2015
    > "Chants du monde" : les enfants de Saint-Germain-en-Laye ont présenté un spectacle de chansons issu du travail en atelier avec Aurore Laloy, entre sept 2014 et juin 2015. 

    Le Service des Urgences Poétiques invente sur mesure des ateliers d’écriture / théâtre / contes / chant / poésie sonore / transmission des cultures orales car "Qui regarde à l'extérieur rêve, qui regarde à l'intérieur se réveille." Carl Gustav Jung > Contact pro & renseignements : aurorelaloy (arobase) gmail.com

    Crédit photo : Aurore Laloy / Service des Urgences Poétiques 2015
    Suite
  • Eveil musical pour les petits et leurs parents
    > "Le pont des mère(s)veilleuses", atelier de conte en musique et chant pour enfants de 2/3 ans et leurs parents, avec Aurore Laloy (conteuse - chanteuse) et Raphaël Guedj (musicien), et les psychologues de l'EPE (Ecole des parents et éducateurs), depuis janvier 2016.

    > "Eveil musical", les bébés et leurs parents apprennent à chanter en gestes des chansons avec Aurore Laloy, Paris 17ème, sept 2014/ fev 2015

    Le Service des Urgences Poétiques invente sur mesure des ateliers d’écriture / théâtre / contes / chant / poésie sonore / transmission des cultures orales car "Qui regarde à l'extérieur rêve, qui regarde à l'intérieur se réveille." Carl Gustav Jung > Contact pro & renseignements : aurorelaloy (arobase) gmail.com

    Crédit photo : Aurore Laloy / Service des Urgences Poétiques
    Suite
    • 1 - 2014-09-20 15.53.06
      2014-09-20 15.53.06
    • 2 - 2014-09-20 15.52.34
      2014-09-20 15.52.34
    • 3 - 2014-09-20 15.53.13
      2014-09-20 15.53.13
    • + 19 media(s)
    Vous écoutez "Au pays des animages", un disque avec des chansons écrites et interprétées par les enfants de La Source, et leurs interviews-bonus. Nous avions transformé le labo-photo en studio d'enregistrement, c'était chouette-tigre !

    Ecrire, chanter et enregistrer un disque de ses propres chansons, puis les chanter en spectacle, un atelier destiné aux enfants qui souhaitent laisser libre chant à leur imagination animé par Aurore Laloy (écriture / chant) et Emilien Malausséna (mise en scène / travail plateau) avec les enfants de La Source La Guéroulde, association à vocation éducative et sociale par l'expression artistique initiée par le peintre Gérard Garouste, 2014

    Crédit photo : Jean-François Paux / Emilien Malausséna / Aurore Laloy / Service des Urgences Poétiques 2014

    Le Service des Urgences Poétiques invente sur mesure des ateliers d’écriture / théâtre / contes / chant / poésie sonore / transmission des cultures orales car "Qui regarde à l'extérieur rêve, qui regarde à l'intérieur se réveille." Carl Gustav Jung> Contact pro & renseignements : aurorelaloy (arobase) gmail.com
    Suite
  • Les 5 ans de l'émission Hôtel Paradoxe
    La radiothérapie par la poésie sur les ondes libertaires a fêté ses 5 ans. Mais au fait, c'est quoi l'Hôtel Paradoxe ? Clique sur le lien pour le découvrir.
    Suite
  • Les griffes de Rugiada Cadoni

    Il y a 8 ans

    / BLOG JOURNAL VOYAGES MOIRS EXORCILS ET POEMSONGS PORTRAITS HORSLADORS / Horlad'ors

    • 1 - Ru X
      Ru X
    • 2 - Ru griffes
      Ru griffes
    • 3 - puff ru 2
      puff ru 2
    • + 5 media(s)
    Tout est sauvage chez Rugiada Cadoni : sa force, sa présence, son élégance.

    Il faut la voir bouger dans l'espace pendant ses performances, instinctive, tribale, rugissante, distillant autour d'elle une atmosphère redoutablement sexuelle, Rugiada Cadoni inspire le désir en même temps qu'un délicieux effroi. Or n'est-ce pas là l'essence même du désir ? Cette fougueuse artiste italienne m'a toujours évoqué l'arcane 11 du Tarot de Marseille : La Force : une femme puissamment chevelue maîtrisant de ses doigts la gueule d'un lion, symbole de la réconciliation parfaite de l'intellect avec l'animalité sauvage et primitive.  

    Rugiada Cadoni est d'ailleurs aussi terrible dans son art que dans la vie. Avec la même rage qu'un tagueur laisse son empreinte sur les murs de la ville, elle met des grands coups de griffes dans l'art pour détériorer le sublime. N'écoutant que ses impulsions, dans une énergie aristopunk, elle abîme les affiches d'idoles et de stars à coups de grands X ou de flashs dans la gueule, elle affuble les chanteuses d'un nez de cochon, les barbies de barbe, voile les femmes fatales, transforme les nymphettes en petites diablesses à cornes. Par cet art à la minute, les jeux de superposition et de déchéance permettent de dévoiler une esthétique paradoxale du beau sali. Avec Rugiada Cadoni, les beaux salauds deviennent punk, le trash devient beau, la salissure se met une couronne de reine sur la tête.  

    A la Galerie Nivet-Carzon, Rugiada Cadoni expose une mise en abyme de son oeuvre, sélectionnant quelques séries dans ses séries qu'elle aime décliner à l'infini : ActSeventy77, Quintal, Naïf et Puff. Abîmer l'abyme lors d'une exposition de trois jours qui s'appelle RemiX, avec ce grand X très sexuel qui dérobe au regard ce qui nous excite. Y aller serait comme écouter une version ultra sensuelle d'une chanson de Richard Hell and the Voidoids avec les yeux. Craignons d'être dévoré, ou de nous prendre un coup de flash dans les préjugés, allons au vernissage de l'exposition RemiX.  Rugiada Cadoni y propose à 18h une performance avec Amélie Pironneau sur une intervention musicale électro-Puff de Pascal Fouquereau qui promet d'être une version non censurée d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll.  

    Jeudi 28 janvier 2016, Aurore Laloy.  



    >>>
    RemiX, exposition de séries des séries ActSeventy77, Quintal, Naïf et Puff de Rugiada Cadoni - jeudi 11 au samedi 13 février 2016.
    Vernissage et performance de Rugiada Cadoni feat. Pascal Fouquereau & Amélie Pironneau - jeudi 11 février 2016 - 18h.
    Galerie Nivet-Carzon, 2 rue Geoffroy L'angevin, Paris 4ème, http://nivet-carzon.com

    >>> Rugiada Cadoni expose aussi en solo ses Puff of Stars le samedi 13 février 2016 à partir de 20h
    Galerie du Chacha, 47 rue Berger, Paris 1er

    >>> Découvrez le travail de Rugiada Cadoni : http://rugiada-cadoni.tumblr.com

    Découvrez les :
    Ils sont les - Horlas d'or - 
    Ils sont les aimants, mes autres, 
    D'ores et déjà mes fous adorés. 
    Aurore Laloy


    Photos & visuels :
    © Pol Lujan 2016
    © Rugiada Cadoni / Actseventyseven
    © Aurore Laloy / Service des Urgences Poétiques 2016
    Photos & visuels © Rugiada Cadoni / Actseventyseven © Pol Lujan 2016 © Aurore Laloy / Service des Urgences Poétiques 2016
    Suite
  • Les - Horlas d'or -

    Il y a 8 ans

    / BLOG JOURNAL VOYAGES MOIRS EXORCILS ET POEMSONGS PORTRAITS HORSLADORS / Horlad'ors

    Ils sont les - Horlas d'or -
    Ils sont les aimants, mes autres, 
    D'ores et déjà mes fous adorés.
    Aurore Laloy 

    - Démarche -

    Que reste t'il d'une collision avec une personne qu'on reconnait être comme son double ? Il s'agirait d'être ensemble le soleil levant, l'enfance d'un nouveau temps, l'aube du nouvel âge d'or. 

    - Horlas d'or - est une série d'interviews d'affranchis superbes, sorciers rêvants ou artistes puissants que j'aimerai vous faire découvrir. Ni tout à fait un blog, ni tout à fait un journal d'après bordel, - Horlas d'or - serait plutôt la retranscription de la rencontre fortuite d'avec mes consorts.
    Suite
  • Les peaux de Claire De Lavallée

    Il y a 8 ans

    / BLOG JOURNAL VOYAGES MOIRS EXORCILS ET POEMSONGS PORTRAITS HORSLADORS / Horlad'ors

    • 1 - 1 Claire nov2015
      1 Claire nov2015
    • 2 - 3 Claire nov2015
      3 Claire nov2015
    • 3 - 5 Claire nov2015
      5 Claire nov2015
    • + 2 media(s)
    Claire de Lavallée / Aurore Laloy
    Entretien / Novembre 2015
    Aurore Laloy : Claire de Lavallée, nous sommes dans ton atelier rue de Grenelle, et je vois juste derrière toi une Gisante. Cette sculpture en céramique fait partie d'une série, peux-tu nous en parler ?
    Claire de Lavallée : Les Gisantes constituent une suite de torses féminins, qui ont un peu une forme de bouclier ou de peau, elles sont en porcelaine, émaillées pour la plupart, blanches ou noires. La suite, pour l'instant comporte cinquante gisantes…
    AL : Une suite de torses de femmes... On dirait presque des visages.
    CdL : Dans mes bois aussi il y a cette ambiguité. Le choix du torse qui va des clavicules au pubis, évidemment avec la présence des seins, peut dessiner un visage. Et enfant, j'ignorais le terme de visage, chez moi, on parlait de la figure, alors quand des personnes venaient chez nous et disaient : "Elle a un très beau visage", je me disais : "Mais ils n'ont jamais vu mon ventre !", et j'étais extrêmement surprise. En fait, il y a une superposition de ces deux termes dans la construction de mon langage, qui a fondé cette ambiguité.
    AL : Tu parlais de peau, as-tu un rapport particulier à la peau ?
    CdL : Oui, en céramique, aussi bien quand je fais des objets que des sculptures, j'aime travailler à la plaque. Donc, je commence à préparer une plaque et cette future peau, ensuite, je lui donne une forme. Soit par un système d'empreinte ou d'estampage. La plaque vient s'installer comme une peau sur l'objet, et ma technique pour les Gisantes a été de commencer par faire une plaque et de soulever la plaque avec des éléments qui lui donne une forme humaine comme si un souffle de vie soulevait cette peau et l'animait. Il y a un côté peau-enveloppe, hum... enveloppe limitant la vie et lui donnant la possibilité d'être, l'incarnant en quelque sorte.
    AL : C'est elle ta matière en fait, la peau ?
    CdL : La peau est un lieu de communication absolu puisque c'est le plus grand organe du corps, la frontière avec ce qui n'est pas nous, notre manière de communiquer avec les autres, pour moi, une des manières principales... Et puis il y a aussi dans la peau ce double phénomène de frontière, de protection, et en même temps d'immense porosité. On pourrait dire tout passe par la peau. Et évidemment, on peut aussi faire un jeu de mots puisque quand on fait des objets en céramique, on est potier, et qu'on fait donc des pots. (Rires). C'est vrai qu'il y a cette homonymie aussi parce que le pot est fait pour contenir. Mais il contient principalement son propre vide ou son propre souffle.
    AL : Tu parles de souffle Claire, et je sais que tu chantes aussi : vois-tu une analogie entre la sculpture et la voix ? Entre sculpter de la céramique pour lui donner une forme et sculpter un souffle ou une respiration pour chanter ?
    CdL : En tout cas pour les Gisantes, oui, je vois cette analogie. On a déjà évoqué ce souffle qui donne de la vie enfin est incarné par le fait qu'on l'enveloppe d'une peau. En taille directe sur bois, je travaille aussi sur le thème de la respiration. Et il est vrai qu'en même temps que de commencer à sculpter, dans ma première jeunesse, j'ai beaucoup travaillé la voix. Notamment, je faisais partie d'un groupe de recherche avec Emile Le Tendre et on travaillait trois jours par semaine de 18h à minuit d'une manière assez particulière. Tout le travail était centré sur la voix elle-même, on ne chantait aucune note écrite et aucun mot écrit car tout était basé vraiment sur la pure voix et l'expression corporelle.
    AL : Tu disais tout à l'heure "dans mes bois", ce que tu appelles tes "bois", ce sont ces sculptures que je vois là ? Alors, par exemple, là, qu'avons-nous ? Un demi-tronc de charme ?
    CdL : Oui, c'est un fût de charme que j'ai taillé. Je l'ai ouvert en deux avec des coins et une masse, et dans chacune des deux parties, j'ai commencé par sculpter à l'intérieur le négatif d'un corps féminin, que j'ai ensuite passé au graphite pour le noircir, ce qui a accentué ce côté justement négatif, comme on peut parler d'un négatif en photo, et puis bon, pour l'un deux j'ai sculpté l'extérieur aussi, et cet extérieur est constitué d'os.
    AL : Quelles sont les essences de bois que tu tailles, à part le charme ?
    CdL : Alors le charme est très difficile à tailler parce qu'il résiste, il ne renvoie pas l'énergie, mais j'aime beaucoup tailler le chêne, c'est vraiment un bois magnifique à tailler, le chêne est dur mais il renvoie l'énergie avec force.
    AL : Ton coyote, c'est du chêne?
    CdL : Coyote c'est du chêne, Coyote est en chêne. Il s'appelle Joseph, c'est mon hommage à Joseph Beuys.
    AL : Et donc dans les bois que tu tailles il y a le charme, le chêne ?
    CdL : Oui, ce sont les principales essences que je travaille. Le cèdre aussi, puisque tu m'avais demandé de réaliser pour ton exposition Sylvia* une causeuse en bois de cèdre qui m'a beaucoup plu à travailler, qui sent délicieusement bon.
    AL : Comme pour tes Gisantes, tes sculptures sont troublantes parce qu'à l'intérieur du bois, on voit bien se dessiner un ventre et des seins de femme en même temps qu'un visage. C'est beau de se balader au milieu de tous ces visages, de ces grands visages en bois.
    CdL : C'est vrai que cette ressemblance avec un visage leur donne un côté totémique. Et puis c'est une manière d'évoquer l'esprit, qui traditionnellement siège dans la tête, mais là de le relier à l'organique. Que ce soit l'organique du bois ou l'organique d'un corps.
    AL : C'est très érotique aussi comme approche.
    CdL : Oui, il y a une douceur au toucher de la main comme au toucher de l'oeil. Comme les formes sont plutôt évocatrices que figuratives, et que du coup l'échelle disparaît, ça appelle une sorte de voyage, on peut même évoquer un paysage. Mmm...
    AL : Est-ce que ça aurait un lien avec ton côté femme sauvage, Claire ?
    CdL : Oui !
    AL : Est ce que tu te sens connectée à la forêt ?
    CdL : Oui complètement, connectée à la forêt et connectée à l'arbre. La verticalité est quelque chose que, nous les humains, sommes les seuls à partager avec les arbres. Nous sommes les deux seuls êtres à nous tenir principalement debout. Et c'est un très grand lien. On pourrait dire que nous sommes des sortes d'antenne entre le ciel et la terre, comme ça, traversés verticalement.
    AL : Qu'est ce qui est important pour toi Claire, qu'est ce qui compte ?
    CdL : Le flux, l'énergie qui nous traverse, toutes les formes qu'elle peut prendre, oui, c'est ce sentiment qu'on est traversé, qui est très important pour moi.
    AL : C'est ici dans ton atelier que tu travailles ? Je vois qu'il y a deux fours, c'est là que tu fais cuire tes céramiques ?
    CdL : Oui toute la céramique est faite ici, entièrement ici, modelée, émaillée, cuite, recuite. Et le bois, j'ai d'abord travaillé à l'école où j'ai appris à tailler avec Sylvie Lejeune et ces dernières années, j'ai ensuite travaillé dans une serre, un endroit que j'aime beaucoup pas loin de la forêt. Une serre dans laquelle j'ai d'ailleurs installé les Gisantes pour qu'elles soient filmées.
    AL : Oui j'ai vu cette vidéo de Jean-Arneau* à partir de l'installation des Gisantes dans la serre désaffectée. Tous ces torses de femmes, tous ces visages, toutes ces figures, sont comme en transition entre deux états, entre la vie et la mort, en suspension. C'est d'ailleurs ce qui me saisit le plus dans tes oeuvres, cette ouverture qui laisse place à l'imagination, c'est pour ça que je te parlais d'érotisme tout à l'heure, je trouve que tes sculptures sont propices à laisser place.
    CdL : En fait, elles sont.. je les considère un peu comme un point de devenir. C'est curieux, parce qu'évidemment quand on parle de gisantes on pense plutôt à la vie qui s'arrête. Mais ce n'est pas du tout dans cet esprit que mes Gisantes sont, non, elles sont comme un arrêt sur l'image de quelque chose qui effectivement est en transition, soit un autre mode d'être et éventuellement une résurrection, mais il n'y a pas quelque chose de figé.
    AL : La résurrection ?
    CdL : La résurrection évidemment, pouvant avoir lieu à tout moment de la vie, puisqu'à chaque instant nous mourrons et qu'à chaque instant nous ressuscitons.
    AL : Alors, la résurrection, et comme on a démarré sur la peau, que tu nous parlais de la peau tout à l'heure, euh ca me fait penser à la question de la mue, à la question de perdre une peau pour devenir neuve, ou neuf. Tu viens d'ailleurs de démarrer une nouvelle série de sculpture ?
    CdL : Oui !
    AL : Tu peux nous en parler ?
    CdL : Alors... J'ai fait deux pièces que j'appelle les Alanguies, qui sont des sculptures en forme de plat, lequel plat étant la toile sur laquelle se dessine un sexe masculin qui se repose, qui repose au milieu du plat.
    AL : Tel un fruit...
    CdL : Comme un fruit ou comme une apparition un petit peu incongrue à cause de ce contenant un peu étonnant qu'est le plat, et en même temps ces sexes masculins apparaissent comme s'ils étaient poussés de l'intérieur dans le plat et pas du tout comme un élement séparé du corps qu'on aurait posé là. Ils naissent du plat en fait, ce ne sont ni des fragments, ni le résultat d'une amputation, c'est plutôt une sorte de naissance. Et alors voilà, il me semble que ce qui les caractérise, c'est qu'ils n'ont pas de caractère ni rituel ni pornographique, ni ... c'est une vision assez candide, d'ailleurs ils sont blancs, blancs mats.
    AL : Très élégants !
    CdL : Veloutés, oui, élégants. En aucune manière ils ne veulent être vraiment figuratifs ni choquants ni dérangeants, il y a plutôt une notion d'apprivoisement.
    AL : Et ton envie de sculpter, d'où est-elle venue ? Comment elle est née ?
    CdL : C'est né, oh, en fait il y a tout le temps un aller-retour entre le matériau et soi-même. C'est dans cet espace là que pour moi bon bien évidemment, la sculpture existe. Oui comme un lieu de rencontre en fait.
    AL : Avec soi-même ?
    CdL : Finalement est-ce que toute rencontre n'est pas une rencontre avec soi-même ? Enfin là, c'est d'abord une rencontre avec l'inconnu et l'imprévu. En céramique, comme en taille directe, la sculpture naît pendant qu'on la fait. La taille directe, ce n'est pas une sculpture qui nécessite de faire des dessins préparatoires précis à éxecuter. On peut, bien évidemment, rédiger au préalable des pages et des pages, écrire des poèmes, etc, mais tout ça est oublié au moment où on a la gouge et la massette dans la main. C'est là que tout se fait, donc c'est une rencontre avec quelque chose de soi-même, et une grande rencontre avec l'imprévisible. L'imprévisible avec lequel on dialogue à chaque instant.
    AL : Et alors il y a des bois qui résistent ?
    CdL : Oui, oui, des bois qui induisent, avec lesquels on négocie, qui vous inspire à chaque instant, et auxquels aussi on doit par moment... imposer son désir.
    AL : Tu parles de désir, je l'entends comme... euh... une respiration pour revenir sur ce que tu disais au début, et donc la sculpture est-elle un combat de bouche à bouche, d'haleine à haleine ?
    CdL : Oui, on est très proche du bois quand on travaille.
    AL : Et qu'en est-il du temps que tu mets pour fabriquer l'objet ? Coyote, par exemple, tu l'as taillé en combien de temps ?
    CdL : Coyote, je ne sais pas, peut-être trois semaines.
    AL : Et tu choisis ton bois ?
    CdL : Le moment du choix d'un morceau de bois est lié à quelque chose qu'on voudrait en faire.
    AL : Donc, il y a une pré-figure ?
    CdL : En choisissant un bois, on projette toujours quelque chose à y tailler, après, bon, ça peut changer, mais il y a toujours ce mouvement.... Je relis d'une certaine manière le bois et la porcelaine, j'aime beaucoup ce travail d'empreinte comme je disais tout à l'heure, qui me semble lié à cette affaire de peau, et même il m'arrive de prendre des empreintes de mes sculptures en bois, comme pour créer une absolue proximité entre les deux matières.
    Al : Tu veux dire que tu moules par dessus tes sculptures ?
    CdL : Ca s'appelle estamper, je fais épouser la forme du bois à une plaque de terre.
    AL : Donc la sculpture est une forme de mariage entre les éléments ? Une réconciliation des pôles positif et négatif ?
    CdL : Oui, il y a un aspect comme ça que j'aime beaucoup pratiquer.
    AL : Une forme de balance ?
    CdL : Peut-être que mes formes en bois sont destinées à créer des pots P.O.T.S.. (Rires) Par la suite, à créer des peaux P.E.A.U.X. (Bruits de portes) Oui, Jean-Arneau, entre ! Là, il y a un tabouret. (Bruit d'un baiser)
    AL : Une porte qui s'ouvre sur le bruit de la civilisation, ouverture qui semble indiquer la fin de l'nterview. Merci Claire d'avoir accepté de parler de ton travail et de m'avoir reçue dans ton atelier.
    CdL : Ben merci pour toutes ces belles questions.
    Entretien avec Claire de Lavallée dans son atelier rue de Grenelle, Paris, Novembre 2015
    * Sylvia, vingt-quatre heures de la mémoire d'une forêt, exposition d'Aurore Laloy en hommage à l'Origine du Monde, tableau de Courbet caché derrière un panneau de bois peint par Masson et représentant une forêt. Vinyl de poésie et souvenirs à écouter assis sur une causeuse en cèdre sculptée par Claire de Lavallée. Galerie Nivet-Carzon, Paris, Juin-Juillet 2015. Performance Ezibélé, rite de passage en hommage à la matrice primordiale avec Rugiada Cadoni, Adrien Kanter, Aurore Laloy et Claire de Lavallée : www.youtube.com/watch?v=hUamYg-qODU
    * Les Gisantes, installation transitoire des sculptures de Claire de Lavallée dans une serre désaffectée, vidéo réalisée par Jean-Arneau Filtness, Studio Marbeau - Fondation PE 2015 / https://vimeo.com/145412989
    >>> Découvrez le travail de Claire de Lavallée : http://clairedelavallee.blogspot.fr
    Découvrez les :
    Ils sont les - Horlas d'or -
    Ils sont les aimants, mes autres,
    D'ores et déjà mes fous adorés.
    Aurore Laloy
    Claire de Lavallée / Aurore Laloy / Entretien Novembre 2015

    Aurore Laloy : Claire, je vois juste derrière toi une Gisante qui trône dans ton atelier. Cette sculpture en céramique fait partie d'une série, peux-tu nous en parler ?
    Claire de Lavallée : Les Gisantes constituent une suite de torses féminins, qui ont un peu une forme de bouclier ou de peau, elles sont en porcelaine, émaillées pour la plupart, blanches ou noires. La suite, pour l'instant comporte cinquante gisantes…

    AL : Une suite de torses de femmes... On dirait presque des visages.
    CdL : Dans mes bois aussi il y a cette ambiguité. Le choix du torse qui va des clavicules au pubis, évidemment avec la présence des seins, peut dessiner un visage. Et enfant, j'ignorais le terme de visage, chez moi, on parlait de la figure, alors quand des personnes venaient chez nous et disaient : "Elle a un très beau visage", je me disais : "Mais ils n'ont jamais vu mon ventre !", et j'étais extrêmement surprise. En fait, il y a une superposition de ces deux termes dans la construction de mon langage, qui a fondé cette ambiguité.

    AL : Tu parlais de peau, as-tu un rapport particulier à la peau ?
    CdL : Oui, en céramique, aussi bien quand je fais des objets que des sculptures, j'aime travailler à la plaque. Donc, je commence à préparer une plaque et cette future peau, ensuite, je lui donne une forme. Soit par un système d'empreinte ou d'estampage. La plaque vient s'installer comme une peau sur l'objet, et ma technique pour les Gisantes a été de commencer par faire une plaque et de soulever la plaque avec des éléments qui lui donne une forme humaine comme si un souffle de vie soulevait cette peau et l'animait. Il y a un côté peau-enveloppe, hum... enveloppe limitant la vie et lui donnant la possibilité d'être, l'incarnant en quelque sorte. 

    AL : C'est elle ta matière en fait, la peau ?
    CdL : La peau est un lieu de communication absolu puisque c'est le plus grand organe du corps, la frontière avec ce qui n'est pas nous, notre manière de communiquer avec les autres, pour moi, une des manières principales... Et puis il y a aussi dans la peau ce double phénomène de frontière, de protection, et en même temps d'immense porosité. On pourrait dire tout passe par la peau. Et évidemment, on peut aussi faire un jeu de mots puisque quand on fait des objets en céramique, on est potier, et qu'on fait donc des pots. (Rires). C'est vrai qu'il y a cette homonymie aussi parce que le pot est fait pour contenir. Mais il contient principalement son propre vide ou son propre souffle. 

    AL : Tu parles de souffle Claire, et je sais que tu chantes aussi : vois-tu une analogie entre la sculpture et la voix ? Entre sculpter de la céramique pour lui donner une forme et sculpter un souffle ou une respiration pour chanter ?
    CdL : En tout cas pour les Gisantes, oui, je vois cette analogie. On a déjà évoqué ce souffle qui donne de la vie enfin est incarné par le fait qu'on l'enveloppe d'une peau. En taille directe sur bois, je travaille aussi sur le thème de la respiration. Et il est vrai qu'en même temps que de commencer à sculpter, dans ma première jeunesse, j'ai beaucoup travaillé la voix. Notamment, je faisais partie d'un groupe de recherche avec Emile Le Tendre et on travaillait trois jours par semaine de 18h à minuit d'une manière assez particulière. Tout le travail était centré sur la voix elle-même, on ne chantait aucune note écrite et aucun mot écrit car tout était basé vraiment sur la pure voix et l'expression corporelle.

    AL : Tu disais tout à l'heure "dans mes bois", ce que tu appelles tes "bois", ce sont ces sculptures que je vois là ? Alors, par exemple, là, qu'avons-nous ? Un demi-tronc de charme ?
    CdL : Oui, c'est un fût de charme que j'ai taillé. Je l'ai ouvert en deux avec des coins et une masse, et dans chacune des deux parties, j'ai commencé par sculpter à l'intérieur le négatif d'un corps féminin, que j'ai ensuite passé au graphite pour le noircir, ce qui a accentué ce côté justement négatif, comme on peut parler d'un négatif en photo, et puis bon, pour l'un deux j'ai sculpté l'extérieur aussi, et cet extérieur est constitué d'os.

    AL : Quelles sont les essences de bois que tu tailles, à part le charme ?
    CdL : Alors le charme est très difficile à tailler parce qu'il résiste, il ne renvoie pas l'énergie, mais j'aime beaucoup tailler le chêne, c'est vraiment un bois magnifique à tailler, le chêne est dur mais il renvoie l'énergie avec force. 

    AL : Ton coyote, c'est du chêne?
    CdL : Coyote c'est du chêne, Coyote est en chêne. Il s'appelle Joseph, c'est mon hommage à Joseph Beuys. 

    AL : Et donc dans les bois que tu tailles il y a le charme, le chêne ?
    CdL : Oui, ce sont les principales essences que je travaille. Le cèdre aussi, puisque tu m'avais demandé de réaliser pour ton exposition Sylvia* une causeuse en bois de cèdre qui m'a beaucoup plu à travailler, qui sent délicieusement bon.

    AL : Comme pour tes Gisantes, tes sculptures sont troublantes parce qu'à l'intérieur du bois, on voit bien se dessiner un ventre et des seins de femme en même temps qu'un visage. C'est beau de se balader au milieu de tous ces visages, de ces grands visages en bois.
    CdL : C'est vrai que cette ressemblance avec un visage leur donne un côté totémique. Et puis c'est une manière d'évoquer l'esprit, qui traditionnellement siège dans la tête, mais là de le relier à l'organique. Que ce soit l'organique du bois ou l'organique d'un corps.

    AL : C'est très érotique aussi comme approche.
    CdL : Oui, il y a une douceur au toucher de la main comme au toucher de l'oeil. Comme les formes sont plutôt évocatrices que figuratives, et que du coup l'échelle disparaît, ça appelle une sorte de voyage, on peut même évoquer un paysage. Mmm... 

    AL : Est-ce que ça aurait un lien avec ton côté femme sauvage, Claire ?
    CdL : Oui !

    AL : Est ce que tu te sens connectée à la forêt ?
    CdL : Oui complètement, connectée à la forêt et connectée à l'arbre. La verticalité est quelque chose que, nous les humains, sommes les seuls à partager avec les arbres. Nous sommes les deux seuls êtres à nous tenir principalement debout. Et c'est un très grand lien. On pourrait dire que nous sommes des sortes d'antenne entre le ciel et la terre, comme ça, traversés verticalement. 

    AL : Qu'est ce qui est important pour toi Claire, qu'est ce qui compte ?
    CdL : Le flux, l'énergie qui nous traverse, toutes les formes qu'elle peut prendre, oui, c'est ce sentiment qu'on est traversé, qui est très important pour moi.

    AL : C'est ici dans ton atelier que tu travailles ? Je vois qu'il y a deux fours, c'est là que tu fais cuire tes céramiques ?
    CdL : Oui toute la céramique est faite ici, entièrement ici, modelée, émaillée, cuite, recuite. Et le bois, j'ai d'abord travaillé à l'école où j'ai appris à tailler avec Sylvie Lejeune et ces dernières années, j'ai ensuite travaillé dans une serre, un endroit que j'aime beaucoup pas loin de la forêt. Une serre dans laquelle j'ai d'ailleurs installé les Gisantes pour qu'elles soient filmées. 

    AL : Oui j'ai vu cette vidéo de Jean-Arneau* à partir de l'installation des Gisantes dans la serre désaffectée. Tous ces torses de femmes, tous ces visages, toutes ces figures, sont comme en transition entre deux états, entre la vie et la mort, en suspension. C'est d'ailleurs ce qui me saisit le plus dans tes oeuvres, cette ouverture qui laisse place à l'imagination, c'est pour ça que je te parlais d'érotisme tout à l'heure, je trouve que tes sculptures sont propices à laisser place.
    CdL : En fait, elles sont.. je les considère un peu comme un point de devenir. C'est curieux, parce qu'évidemment quand on parle de gisantes on pense plutôt à la vie qui s'arrête. Mais ce n'est pas du tout dans cet esprit que mes Gisantes sont, non, elles sont comme un arrêt sur l'image de quelque chose qui effectivement est en transition, soit un autre mode d'être et éventuellement une résurrection, mais il n'y a pas quelque chose de figé. 

    AL : La résurrection ?
    CdL : La résurrection évidemment, pouvant avoir lieu à tout moment de la vie, puisqu'à chaque instant nous mourrons et qu'à chaque instant nous ressuscitons.

    AL : Alors, la résurrection, et comme on a démarré sur la peau, que tu nous parlais de la peau tout à l'heure, euh ca me fait penser à la question de la mue, à la question de perdre une peau pour devenir neuve, ou neuf. Tu viens d'ailleurs de démarrer une nouvelle série de sculpture ?
    CdL : Oui ! 

    AL : Tu peux nous en parler ?
    CdL : Alors... J'ai fait deux pièces que j'appelle les Alanguies, qui sont des sculptures en forme de plat, lequel plat étant la toile sur laquelle se dessine un sexe masculin qui se repose, qui repose au milieu du plat.

    AL : Tel un fruit...
    CdL : Comme un fruit ou comme une apparition un petit peu incongrue à cause de ce contenant un peu étonnant qu'est le plat, et en même temps ces sexes masculins apparaissent comme s'ils étaient poussés de l'intérieur dans le plat et pas du tout comme un élement séparé du corps qu'on aurait posé là. Ils naissent du plat en fait, ce ne sont ni des fragments, ni le résultat d'une amputation, c'est plutôt une sorte de naissance. Et alors voilà, il me semble que ce qui les caractérise, c'est qu'ils n'ont pas de caractère ni rituel ni pornographique, ni ... c'est une vision assez candide, d'ailleurs ils sont blancs, blancs mats. 

    AL : Très élégants !
    CdL : Veloutés, oui, élégants. En aucune manière ils ne veulent être vraiment figuratifs ni choquants ni dérangeants, il y a plutôt une notion d'apprivoisement. 

    AL : Et ton envie de sculpter, d'où est-elle venue ? Comment elle est née ?
    CdL : C'est né, oh, en fait il y a tout le temps un aller-retour entre le matériau et soi-même. C'est dans cet espace là que pour moi bon bien évidemment, la sculpture existe. Oui comme un lieu de rencontre en fait. 

    AL : Avec soi-même ?
    CdL : Finalement est-ce que toute rencontre n'est pas une rencontre avec soi-même ? Enfin là, c'est d'abord une rencontre avec l'inconnu et l'imprévu. En céramique, comme en taille directe, la sculpture naît pendant qu'on la fait. La taille directe, ce n'est pas une sculpture qui nécessite de faire des dessins préparatoires précis à éxecuter. On peut, bien évidemment, rédiger au préalable des pages et des pages, écrire des poèmes, etc, mais tout ça est oublié au moment où on a la gouge et la massette dans la main. C'est là que tout se fait, donc c'est une rencontre avec quelque chose de soi-même, et une grande rencontre avec l'imprévisible. L'imprévisible avec lequel on dialogue à chaque instant. 

    AL : Et alors il y a des bois qui résistent ?
    CdL : Oui, oui, des bois qui induisent, avec lesquels on négocie, qui vous inspire à chaque instant, et auxquels aussi on doit par moment... imposer son désir. 

    AL : Tu parles de désir, je l'entends comme... euh... une respiration pour revenir sur ce que tu disais au début, et donc la sculpture est-elle un combat de bouche à bouche, d'haleine à haleine ? 
    CdL : Oui, on est très proche du bois quand on travaille. 

    AL : Et qu'en est-il du temps que tu mets pour fabriquer l'objet ? Coyote, par exemple, tu l'as taillé en combien de temps ?
    CdL : Coyote, je ne sais pas, peut-être trois semaines. 

    AL : Et tu choisis ton bois ?
    CdL : Le moment du choix d'un morceau de bois est lié à quelque chose qu'on voudrait en faire. 

    AL : Donc, il y a une pré-figure ?
    CdL : En choisissant un bois, on projette toujours quelque chose à y tailler, après, bon, ça peut changer, mais il y a toujours ce mouvement.... Je relis d'une certaine manière le bois et la porcelaine, j'aime beaucoup ce travail d'empreinte comme je disais tout à l'heure, qui me semble lié à cette affaire de peau, et même il m'arrive de prendre des empreintes de mes sculptures en bois, comme pour créer une absolue proximité entre les deux matières. 

    AL : Tu veux dire que tu moules par dessus tes sculptures ?
    CdL : Ca s'appelle estamper, je fais épouser la forme du bois à une plaque de terre. 

    AL : Donc la sculpture est une forme de mariage entre les éléments ? Une réconciliation des pôles positif et négatif ? 
    CdL : Oui, il y a un aspect comme ça que j'aime beaucoup pratiquer. 

    AL : Une forme de balance ?
    CdL : Peut-être que mes formes en bois sont destinées à créer des pots. (Rires) Par la suite, à créer des peaux. (Bruits de portes) Oui, entre ! Là, il y a un tabouret.   

    AL : Une porte qui s'ouvre sur le bruit de la civilisation, ouverture qui semble indiquer la fin de l'nterview. Merci Claire d'avoir accepté de parler de ton travail et de m'avoir reçue dans ton atelier.
    CdL : Ben merci pour toutes ces belles questions. 

    Entretien avec Claire de Lavallée dans son atelier rue de Grenelle, Paris, Novembre 2015

    * Sylvia, vingt-quatre heures de la mémoire d'une forêt, exposition d'Aurore Laloy en hommage à l'Origine du Monde, tableau de Courbet caché derrière un panneau de bois peint par Masson et représentant une forêt. Vinyl de poésie et souvenirs à écouter assis sur une causeuse en cèdre sculptée par Claire de Lavallée. Galerie Nivet-Carzon, Paris, Juin-Juillet 2015. Performance Ezibélé, rite de passage en hommage à la matrice primordiale avec Rugiada Cadoni, Adrien Kanter, Aurore Laloy et Claire de Lavallée : www.youtube.com/watch?v=hUamYg-qODU 

    * Les Gisantes, installation transitoire des sculptures de Claire de Lavallée dans une serre désaffectée, vidéo réalisée par Jean-Arneau Filtness, Studio Marbeau - Fondation PE 2015 / https://vimeo.com/145412989

    >>> Découvrez le travail de Claire de Lavallée : http://clairedelavallee.blogspot.fr

    Découvrez les :
    Ils sont les - Horlas d'or - 
    Ils sont les aimants, mes autres, 
    D'ores et déjà mes fous adorés. 
    Aurore Laloy
    Suite
  • EROSE
    pythie ex chaos
    poésie/choeur/oracle
    Aurore Laloy 2015
    www.horslaloy.net
    EROSE (poésie/choeur/oracle)
    solo Aurore Laloy voix / shruti box

    Erose est une pythie qui déclame et chante ses prophéties sur la situation internationale politique et leurs ravages sur le plan personnel, Erose arrive parfois à faire rire dans l'extrême dérision. On peut dire de cet oracle qu'elle est exactement l'inverse d'un deus ex macchina, appelons-la pythie ex chaos. J'incarne ce personnage en solo avec ma shruti box, un instrument entre l'harmonium et l'accordéon que j'ai ramené d'un voyage en Inde, ou avec mes compagnons de route artistique, Vincent Hindson au saxophone, Constantin Leu aux performances de gestes, Automne Lajeat au violoncelle, David Haddad à la guitare, Perry Leopard au théremine, Glenn Marzin multi-instrumentiste et luthier passionnant, et qui voudra bien subir les foudres poétiques de la sybille.


    > Précédentes prophéties et publication de prophéties :
    12 octobre 2017 à 19h30
    Aurore Laloy / Voix / Shruti Box à l'occasion de la rencontre avec les artistes Inna Maaimura Ollivier Coupille André Avril Emmanuelle Bouyer Nicolas Vatimbella Pierre Hémon Dulce Trejo Sofi Hémon Maxime Deckers Aurore laloy pour découvrir leurs parutions L O L I G O  2017 & Fête de disparition du blog LEPIPHYTE [http://www.lepiphyte.com]  Atelier 2 à Anis Gras, le lieu de l'autre à Arcueil

    13 juillet 2017 à 21h
    Aurore Laloy / Shruti Box / Voix / Incantations de poésie en guest au concert d'Automne Lajeat (violoncelle / voix), Perry Leopard (guitare / voix) David Haddad (guitare / voix), Thomas Gromb (percussions), et lecture du holy tarot avant et après la scène, au Bar 96, Paris 11ème

    9 juin 2017 à 22h30
    Dernière émission de radio mythique Léo38 de Laurent Melon après 33 ans d'existence.
    Aurore Laloy / Shruti Box / Voix / Incantations de poésie / Lecture du tarot à Laurent Melon en direct sur Radio Libertaire depuis Le generateur à Gentilly pendant l'exposition MELONRAMA

    21 mars 2017 à 18h
    Aurore Laloy (Voix / Shruti Box / lecture du tarot) 
    "A découvert, variations sur le revenu universel" Soirée de lectures fédérée par Rime Battal, avec vingt poètes et performeurs,  Camille Moravia et Jérôme Abraham Benarroch, Anne Kawala, Marc Perrin, Brice Bonfanti, BauBô, Arno Bertina, Paul de Brancion et Aurore Laloy. Galerie de la voûte. 42 rue de la voûte, 75012 Paris

    23 février 2017 à 19h
    Aurore Laloy (Voix / Shruti Box) & Vincent Hindson (Saxophone) + Anna Serra à la flûte et Eliane Blaise au violoncelle pendant Poéticus Mordicus 2, le live de Radio_O_DIRECT_deuxième volet d'une partie de poésie spoken, performance, musique et chant organisé par Anna Serra - http://radioo.online/

    20 janvier 2017 à 21h
    Aurore Laloy / Voix / Shruti Box
    La nuit fulgurante, festival de lectures et d'actions-performances à la Librairie A Balzac A Rodin, 14bis rue de la grande chaumière, 75006 Paris se réecoute ici : RADIO_O_LIVE#12 son par Anna Serra >>> http://radioo.online/#la-nuit-fulgurante

    >>> Publication dans le GONZINE 5 sorti en 2016 des prophéties incantées au Générateur en duo avec MAMOTO (Constantin Leu) pendant frasq 2015 : www.horslaloy.net/publications/revue-gonzine-5

    17 octobre 2015 à 18h au Générateur
    Action / Poésie
    Mamoto  (geste métronomique) / Erose (choeur oracle) avec Constantin Leu invité par Aurore Laloy invitée par Constantin Leu
    Les 24h de la PArformance ou Quoi que tu fasses, fais autre chose.
    >>> en exclu le premier film de MAMOTO de Constantin Leu <<<
    Le Générateur, centre d'art et de performance de Gentilly, 16bis rue Charles Frérot, toutes les infos ici : www.frasq.com/sam-17-dim-18-oct-les-24h-de-la-parformance

    26 septembre 2015 à 23h sur Radio Libertaire 89.4 FM 
    Emission de radio Hôtel Paradoxe depuis La Cabane Sonore, énorme contrebasse, sculpture-instrument conçue par le musicien-luthier Glenn Marzin. Texte d'Erose, oracle détraqué au RSA qui crache des prophéties déglinguées, proféré par Aurore Laloy, avec aux choeurs antiques Ariane Liger et Victor Le Pape, avec les musiciens Glenn Marzin, Alexis Buys, Jacques Tatou Navaux, Lucio Girando jouant de la cabane sonore.
    Emission#92 d'Hôtel Paradoxe, radiothérapie par la poésie, depuis le Shakiraïl, Paris 18ème à réecouter là : https://soundcloud.com/hotel-paradoxe/hp092-la-cabane-sonore

    © Aurore Laloy / Service des Urgences Poétiques 2015
    Suite
  • Moir - Carrie Vavart

    Il y a 8 ans

    / DISCOBIBLIO / moirs

    - Moir - ou ce qui me reste de Boro in the box, de Bertrand Mandico.
    Invitée par mon amie Faustine Tournan à L'Archipel, dernière salle obscure de mon quartier à projeter sur ses écrans un cinéma qui fasse encore rêver, me voilà devant Boro in the box, un film onirique en noir-et-blanc réalisé par Bertrand Mandico, fresque dérangeante à souhait sous forme d'abécédaire sur la vie du réalisateur Walerian Borowczyk avec l'envoûtante actrice Elina Löwensohn. La projo était suivie d'une rencontre-débat avec le cinéaste trop chevelu et mal coiffé, comme on aime, Bertrand Mandico, bonhomme bizarre et attachant, rencontre fortuite de Tim Burton et de Georges Bataille.
    Ce qu'il me reste de cet hommage surréaliste est une persistance rétinienne d'images mêlant le végétal à l'organique, la boue aux plumes, le bois aux jets d'urine, comme une longue chute sous forme de valse folle dans une forêt fraîche et mystérieuse, ainsi que cet abécédaire incomplet et peut-être inexact de Boro in the box :
    A comme Avant
    B comme Bestialité
    C
    D comme Déception
    E
    F comme Fumer
    G comme Gourgandine
    H
    I comme Initiation
    J comme Jouir
    K comme Kafka
    L
    M comme Muse
    N comme Nue
    O comme Obscène
    P comme Pornographie
    Q comme Querelle
    R comme Rien
    S
    T
    U
    V
    W comme Walerian
    X comme X
    Y comme Yeux
    Z comme Zéphyr
    Ma mémoire a effacé CEHLSTUV mais a fait remonter quelques jours plus tard comme un bouchon de liège E comme enfermé.
    La bande - annonce de cette merveille poétique à découvrir en cliquant ici.
    Boro in the box & Living still life, suivis d'une carte blanche de 7 courts-métrages présentés par Bertrand Mandico.
    Soirée animée par Marc-Antoine Vaugeois, programmée par Damien Truchot de l'Archipel. Merci à eux.
    Mardi 30 Septembre 2014, AL
    a
    Suivez mes moirs :
    Ca se prénomme - Moir -
    Ca gît en moi, dedans ma mémoire,
    comme un reflet moiré, un trésoire.
    Aurore Laloy
    - Moir - ou ce qui me reste d'une projection interactive du film Carrie de Brian de Palma, 1976.

    Projections de courts-métrages suivis du grand classique d'épouvante Carrie de Brian De Palma, revisité par les performeurs de l'Association Curry Vavart, une soirée de cinéma dynamique programmée par Derek Woolfenden au Shakiraïl dans le 18ème à Paris. Bravo et merci à eux. Mardi 30 Septembre 2015, AL

    Suivez mes moirs :
    Ca se prénomme - Moir -
    Ca gît en moi, dedans ma mémoire, 
    comme un reflet moiré, un trésoire. 
    Aurore Laloy
    Suite

    Ca se prénomme - Moir -