TOUS LES ARTICLES

  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

    www.margueritepilven.net

    Vincent Chevillon

    Il y a 13 ans

    / Articles

    Vincent Chevillon
    Dans un texte intitulé Les intercesseurs,Gilles Deleuze définit l’artiste comme un intermédiaire qui prête sa voix. Vincent Chevillon est de ceux-là. S’atteler à un sujet revient pour lui à rassembler une iconographie spécifique, à organiser ses voyages en conséquence et à se nourrir d’écrits « pour se faire habiter ». Une trajectoire préparatoire, physique et mentale, qu’il balise avec des croquis et des annotations.

    Les Sondes, ces objets qu’il taille dans le bois et harnache de métal, sont issues de libres métissages entre des formes naturelles et celles d’outils liés à la pêche et à l’équipement de navigation. Partant du roman Moby Dick, des récits du Capitaine Cook ou des écrits de Claude Levi Strauss, Vincent Chevillon s’est intéressé au mythe de l’Ailleurs et plus précisément à la figure du chasseur de cachalot. Avant l’arrivée du pétrole, l’huile de plusieurs cétacés était exploitée pour lubrifier les machines industrielles et éclairer les villes. Les « clous » (des semences de tapissier) que Vincent Chevillon utilise  parfois pour donner une apparence écailleuse à ses Sondes font écho à leur ancienne fonction insulaire de monnaie d’échange. Les tahitiens les acquéraient autrefois pour construire, entre autres, des hameçons avec leur métal en échange de vivres et de faveurs sexuelles de femmes aux marins anglais.

    En évoquant ces flux énergétiques et humains étendus par la navigation, Vincent Chevillon parle plus essentiellement de la question des échanges. Qu’ils soient de nature marchande ou intellectuelle,leur rayonnement politique est essentiel. Une projection accompagne l’exposition de certaines Sondes.

    Diffusées en un flux continu, des images numériques se fondent les unes aux autres jusqu’à former un palimpseste qui sature l’écran. Cette banque iconographique, composée d’archives (ici, celles de la Ville de Houilles) et de photographies d’époque coloniale, engendre par le biais d’un programme informatique un mélange aléatoire de temporalités et de cultures. Contrastant avec ces images destinées à disparaître,les Sondes ont la présence bienveillante de totems. Rattachées à cette question des flux et des échanges, elles semblent rappeler que la dilution des cultures vernaculaires dans les pensées dominantes n’empêche pas leur prégnance dans la mémoire de conteurs comme Vincent Chevillon.

    Marguerite Pilven

    Texte pour le catalogue de la Biennale de la Jeune Création à Houilles
    (9e édition 24 mars au 5 mai 2012)
    Suite
    Thème : Arts plastiques
  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

    www.margueritepilven.net

    Claire Chesnier

    Il y a 13 ans

    / Articles

    Claire Chesnier
    Claire Chesnier se tient depuis quatre ans au protocole de création suivant : elle imprègne d’eau un papier aquarelle épais qu’elle fixe verticalement, définit son cadre d’intervention avec des rubans adhésifs puis lâche de grandes coulées de couleurs sombres au moyen d’un pinceau gorgé d’encre. Avec une large brosse coréenne, elle intervient ensuite sur ce flux vertical pour le balayer horizontalement.

    Elle appelle « re-voilement» ces va-et-vient qui ralentissent la chute des pigments sur le blanc de la page. En étirant les encres pour travailler leur jus à bras-le-corps, elle les maintient liées à ce fond lumineux par le biais de gradations chromatiques, avant qu’il ne soit trop tard. Impossible de revenir en arrière une fois l’encre séchée. Dans cette pratique en temps réel, le repentir n’existe pas. En se raidissant à mesure qu’il s’assèche, le papier perd aussi de sa capillarité. La maîtrise de ce protocole obtenue à force de pratique n’épuise jamais le caprice des encres infiniment labiles. Tout est fonction du degré d’humidité du support, de la qualité des pigments. Autant de micro-événements auxquels Claire Chesnier répond avec le pinceau. Par le dialogue vif et constant qu’elle exige avec la matière, l’exécution de ces peintures requiert une grande concentration.

    La peinture est pour Claire Chesnier une passerelle tendue, et sans cesse tentée, entre la lumière et l’encre qui s’en détache comme une ombre. Elle est considérée menée à son terme lorsque le glissement des encres vers la lumière du « fond » s’est fait de manière fluide. Un passage qu’elle fixe en une logique quasi photographique d’instantané.
    L’immédiateté du procédé fait qu’un dessin en appelle un autre ; les questions formelles qu’il soulève lors de son exécution se reportant sur un autre dessin.
    C’est pourquoi Claire Chesnier les numérote. Des résonances formelles de l’ordre de la variation musicale apparaissent après coup, qu’un accrochage permettra ensuite de dévoiler. D’un protocole physique et méditatif taillé aux mesures de son ambition, Claire Chesnier tire des œuvres dont la forte présence subjugue.

    Marguerite Pilven

    Texte pour le catalogue de la Biennale de la Jeune Création à Houilles
    (9e édition 24 mars au 5 mai 2012)
    Suite
    Thème : Arts plastiques
  • Texte par Dominique Thibaud

    Il y a 13 ans

    / Presse / Lettre à Dieu

    Elvire aime raconter des histoires : elle a choisi la sculpture, comme d’autres la photo, pour inventer une forme littérale, un langage qui combine mots et choses pour mieux appréhender une pensée ou un sentiment complexe. Elle fabrique des objets usuels qui, détournés de leur fonction première, sont pris au pied de la lettre mais pour un usage inhabituel. Dans le livre, Les Cales, elle a imaginé des cales pour les corps, car dit-elle : « La vie est dure ! Que faire ? Il faut s’adapter ». Les cales dimensionnées à l’échelle d’une personne, sont en mousse, c’est plus confortable ; elles comblent les vides, elles soutiennent les corps, bref elles aident à se plier aux exigences de la vie. C’est comme les meubles-obstacles qu’elle invente et qu’il est nécessaire d’enjamber : cela permet d’acquérir de la souplesse ! et de la souplesse, il en faut dans la vie si on veut être heureux !

    Pour son travail de sculpture in situ au Besset, Elvire a choisi le grand champ à l’arrière des bâtiments de pierre, à cause de la ligne d’horizon qu’il offre . Le pré, d’une pente légèrement courbe avec la forêt en contrebas, ouvre sur l’immensité du ciel. On ne pouvait mieux choisir comme espace de dialogue avec Dieu, que cette étendue entre obscurité et lumière qui porte le message de la brebis égarée ! Loin du troupeau, elle s’adresse à Dieu : « Viens me voir s’il te plaît ! ». Comme le paysan courageux qui épierre son champ avec l’assurance d’une bonne récolte, la tendre bestiole a transporté des milliers de pierres pour écrire à son sauveur improbable. L’espoir et la volonté la font travailler sans relâche même si elle sait d’avance que Dieu est sans doute occupé ailleurs. Pour Elvire, comme pour la brebis, tant pis si le message se révèle vain et inefficace : l’essentiel pourrait être les efforts et l’énergie déployés à la quête du bonheur. Ici, la sensation du paysage a ravivé chez l’artiste, le besoin de contemplation et les interrogations métaphysiques : Elvire est une enfant de la ville mais les souvenirs de vacances campagnardes avec leurs plateaux touffus et leur messe du dimanche se déroulent sur toile de fond d’une éducation profondément catholique.  Aujourd’hui, elle sait que le bonheur est à chercher ailleurs ; elle propose au spectateur des brebis nuages pour réfléchir, des meubles-obstacles pour s’assouplir, des cales pour s’adapter et des chiens méchants pour vous souhaiter la bienvenue ! L’air de rien, sous le propos enjoué et ironique, Elvire Bonduelle nous fait nous questionner sur cette dualité profondément humaine qui nous habite.

    Dominique Thibaud . Texte paru à l’occasion de l'exposition - résidence au Besset, Parc et centre d’art contemporain, Ardèche
    Suite
    Thème : Arts plastiques
  • Lettre à Dieu

    Il y a 13 ans

    / Travaux

    • 1 - lettre à dieu
      lettre à dieu
    • 2 - lettre à dieu 3
      lettre à dieu 3
    • 3 - lettre a dieu 2
      lettre a dieu 2
    Thème : Arts plastiques
  • Anne Van Der Linden

    Anne Van Der Linden

    Artiste peintre et dessinatrice

    www.annevanderlinden.net

    Nouvelle sérigraphie

    Il y a 13 ans

    / Actualités

    Nouvelle sérigraphie
    Carte sérigraphiée sur BFK rives, bichrome rouge et noir, format 15 X 23 cm, numérotée et signée à 50 exemplaires, éditions Alain Buyse / La Belle Epoque
    Suite
    • 1 - Asse del Mondo
      Asse del Mondo
    • 2 - Asse del Mondo
      Asse del Mondo
  • STUKATUR

    Il y a 13 ans

    / Travaux

    • 1 - stukatur 5
      stukatur 5
    • 2 - Stukatur en cours
      Stukatur en cours
    • 3 - brouillard
      brouillard
    • + 5 media(s)
    Thème : Arts plastiques
  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

    www.margueritepilven.net

    Vincent Bizien, Le chant du singe

    Il y a 13 ans

    / Articles

    Vincent Bizien, Le chant du singe
    Usant du blanc de la page comme d'un outil, Vincent Bizien déroute nos habitudes perceptives par ses dessins lacunaires. L'ordonnancement des éléments qui les compose n'est lié par aucune logique apparente. Des silhouettes humaines, des élements de paysage et des formes non identifiables flottent sans attache en surface, dépourvues de tout contexte. D'où surgissent-elles ? Sur quel monde ouvrent-elles ? Précises et minutieuses dans leurs effets, elles sont les concrétions accidentelles d'une chaîne graphique de transformations. Des nez, des bras, des jambes et des chevelures s'agrègent pour former des corps étranges, semblables à ceux d'une marionnette que manipulerait une volonté extérieure. Les membres manifestent parfois une curieuse autonomie, ouvrant les corps à d'énigmatiques échappées organiques. Les dessins sont aussi un prolongement du corps de l'artiste qui y met parfois les doigts ou mixe ses cendres de cigarettes au jus des encres. Afin d'éncourager cette libre circulation des flux, Vincent Bizien conserve une forme d'inachèvement volontaire à ses dessins. Il la contrebalance en y articulant des espaces suffisamment construits pour faire circuler le regard, l'absorber dans l'exercice d'un déchiffrement anxieux. Notre curiosité émoussée reste ainsi suspendue à la qualité silencieuse d'une page vierge ou à un magma d'encre qu'elle devine pleine de figures à naître. Elle explore ces zones d'incertitude et se laisse à son tour traverser par elles.
    Liant des pôles antithétiques par un jeu de gradations sensibles, Vincent Bizien opère des glissements entre l'humain et l'inhumain, le familier et l'inouï. La violence qu'il distille passe aussi par un style lacunaire qui, n'asseyant jamais totalement la composition, la maintient en tension.

    Texte pour le livret d'exposition Fais gaffe Bobby ! T'entends pas ? Y'a mes os sous le gravier, (extrait). Galerie Le Réalgar, sept-oct 2011.
    Suite
    Thème : Arts plastiques
  • Photos

    Il y a 13 ans

    / Séries / Urbicultures

    • 1 - herbes - 2005
      herbes - 2005
    • 2 - bulbes - 2005
      bulbes - 2005
    • 3 - blé - 2006
      blé - 2006
    • + 3 media(s)
    Thème : Arts plastiques
  • Photos

    Il y a 13 ans

    / Séries / Pièges

    • 1 - détail piège
      détail piège
    • 2 - piège IV - 2008
      piège IV - 2008
    • 3 - piège III - 2008
      piège III - 2008
    • + 2 media(s)
    Thème : Arts plastiques