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Anne Van Der Linden

Anne Van Der Linden

Artiste peintre et dessinatrice

www.annevanderlinden.net

Anne Van der Linden est née en 1959 en Angleterre. Elle vit et travaille à Saint Denis. Peintre et dessinatrice, elle expose ses oeuvres depuis les années 1990 en France et à l'étranger. Son travail est largement publié dans l’édition alternative.
Elle est également illustratrice pour la presse et pour des éditions de littérature.
  • Anne Van Der Linden

    Anne Van Der Linden

    Artiste peintre et dessinatrice

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    Heavy meat

    Il y a 14 ans

    / Editions

    Heavy meat
    Peintures de Anne Van der Linden 1993 - 1995
    texte de June Shenfield
    offset couleur 24 pages 21cm x 21cm
    J.P. Faur éditeur 1995
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  • Anne Van Der Linden

    Anne Van Der Linden

    Artiste peintre et dessinatrice

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    La caverne sentimentale

    Il y a 14 ans

    / Editions

    La caverne sentimentale
    Peintures, dessins, roman photo de Anne Van der Linden
    Textes de Jean Rouzaud, Jean-Louis Costes, June Shenfield
    offset couleur 112 pages 15 X 22 cm

    éditions UDA 2000
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  • Anne Van Der Linden

    Anne Van Der Linden

    Artiste peintre et dessinatrice

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    L'imagier du diable

    Il y a 14 ans

    / Editions

    L'imagier du diable
    Peintures et dessins de Anne van der Linden 2003-2008
    textes de Charles Pennequin et d kelvin
    76 pages couleur 23,5 cm x 15,5 cm

    Editions Ragage 2008
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  • Anne Van Der Linden

    Anne Van Der Linden

    Artiste peintre et dessinatrice

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    Pot-pourri

    Il y a 14 ans

    / Editions

    Pot-pourri
    34 chansons de Costes extraites de ses disques 1986 - 2007
    illustrées par Anne Van der Linden
    + le CDR des chansons
    90 pages couleur - 15,5 X 21 cm
    offset et sérigraphie
    dessins, peintures, photos
    préface de Sophie Diaz
    éditions Le Dernier Cri 2007
    Suite
  • Anne Van Der Linden

    Anne Van Der Linden

    Artiste peintre et dessinatrice

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    Dessins

    Il y a 14 ans

    / Editions

    Dessins
    Anthologie des dessins de AVDL
    185 dessins - 1994 à 2007
    préface de Claude Brabant
    "Je veux être ton singe", une nouvelle écrite et ilustrée par Anne van der Linden
    illustrations de presse
    filmographie, bibliographie et biographie complètes
    206 pages - n&b - 21 cm x 28 cm

    Editions de L'Usine 2007
    Suite
  • Anne Van Der Linden

    Anne Van Der Linden

    Artiste peintre et dessinatrice

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    Livres

    Il y a 14 ans

    / Dessins

    • 1 - K.or t (o R) T u (R) &
      K.or t (o R) T u (R) &
    • 2 - Viva la merda couverture
      Viva la merda couverture
    • 3 - Sous le signe de Cyber-Cybèle c
      Sous le signe de Cyber-Cybèle c
    • + 49 media(s)
  • Anne Van Der Linden

    Anne Van Der Linden

    Artiste peintre et dessinatrice

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    Gravure

    Il y a 14 ans

    / Dessins

    • 1 - La dégantée - 2010
      La dégantée - 2010
    • 2 - P'tite sorcière - 2010
      P'tite sorcière - 2010
    • 3 - Tir aux bébés - 2008
      Tir aux bébés - 2008
    • + 6 media(s)
  • Anne Van Der Linden

    Anne Van Der Linden

    Artiste peintre et dessinatrice

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    Musée de l’érotisme - Caroline Langer

    Il y a 14 ans

    / Presse

    Anne van der Linden
    Musée de l’érotisme jusqu’au 31 mars
    Journées portes ouvertes de Saint-Denis le WE du 17/18 mai

    « Je suis comme tout le monde : je mange, je prends le métro, je chie. Pour sortir de cette banalité, je peins. » C’est l’une des premières choses que m’a dite Anne van der Linden avec cette sérénité totale qui semble la caractériser. Aucune revendication ni agression dans son discours : la peinture, c’est son petit frisson à elle. Elle a décidé d’y consacrer sa vie, c’est comme ça, et c’est bien.
    C’est en tous cas un sacré frisson pour nous. On se retrouve dans un imaginaire proche d’un Otto Dix, Rudolf Schlichter : comme ces artistes du courant allemand de la Nouvelle Objectivité, la peinture d’Anne van der Linden est issue d’un réalisme expressionniste aux couleurs tranchées, aux traits simplifiés, privilégiant une fluidité et un impact immédiat pour le spectateur. Impossible de rester impassible face aux personnages tronqués, enchevêtrés dont les chairs se mêlent, se multiplient ou se liquéfient, dans une mise en scène digne de nos cauchemars les plus fous ou les plus lubriques. Violence, domination, tensions sexuelles sont les thèmes récurrents de cette peinture dérangeante.

    Il y a dans son travail l’urgence de dire ses rapports au monde et à l’autre, l’urgence de les décortiquer à l’infini pour en faire ressortir ce qu’ils génèrent de plus profond, de plus sincère et parfois de plus vil. Prêtant son propre corps au monde, Anne van der Linden nous offre ce puissant spectacle de l’être individuel en proie à une altérité indésirée, immergé dans une société dont il est à la fois l’acteur et le public. Ses tableaux et dessins illustrent cet extraordinaire empiètement du dedans et du dehors, sont « le dedans du dehors et le dehors du dedans » pour reprendre la formule de Merleau-Ponty*. A force de subir le monde et cette communauté imposée que forme la société, des rapports se créent, inhumains, artificiels et fumeux. On est ici au cœur des malentendus, à la frontière des exigences, de la réalité et d’une volonté qui tiraillent toutes en sens contraire. Peter Sloterdijk a relevé l’un de ces paradoxes : « nous formons une communauté avec ceux avec qui nous n’avons rien de commun. »*

    Mais chacun est libre de conclure ce qu’il souhaite : encore une fois, pas de volonté de critique de la part d’Anne van der Linden : juste constater, ressentir. C’est un jeune garçon accroupi, léchant l’anus d’une chèvre, ou bien ce petit enfant forcé à manger un gâteau d’anniversaire qui n’est autre qu’un énorme tas de merde dans lequel sont plantées, dégoulinantes, d’affreuses bougies.
    Phallus, excréments, corps déformés, défigurés, meurtres…Ce qui fait dire à certains, non sans humour, qu’Anne ne fait que des bites. Elle répond simplement que c’est son truc. Cela dit, depuis quelques temps, les sujets évoluent vers des violences plus meurtrières, plus sadiques (un tir à bout portant sur des bébés monstrueux et volants, par exemple, tout à fait efficace).
    Jamais de vulgarité pourtant tant les images sont pertinentes. On y retrouve les miroirs de notre enfance, pensées interdites, fantasmes enfouis. Anne veut « y mettre le paquet », et c’est parfaitement réussi.

    Chaque fois repousser les limites de notre censure intérieure, chaque fois, finalement, faire face à nos contradictions de pensant pensé, de voyant vu. Ce n’est pas un hasard si la psychanalyse s’intéresse au travail d’Anne. Tout le monde s’y retrouve. Les drames tragi-comiques qui s’y déroulent s’opèrent dans notre théâtre intérieur.
    L’image, une fois passé le choc, vient sournoisement se dissoudre à l’intérieur de chacun pour lui raconter sa petite histoire personnelle et subjective… C’est le double effet Anne van der Linden ! Parfois très surprenant…

    Deux toiles sont exposées au Musée de l’Erotisme à Paris, à l’occasion d’une exposition collective regroupant photographes, peintres, sculpteurs autour de travaux liés indubitablement à l’érotisme. Quelques pointes d’humour et des installations astucieuses rendent moins pesantes les visites dans ce haut lieu touristique.
    Les journées portes ouvertes de Saint Denis seront le prétexte pour aller rendre directement visite à Anne dans son atelier du bord de Seine, les 17 et 18 mai prochain. Immergées dans son lieu de travail, les toiles se font encore plus loquaces pour notre grand bonheur.

    Caroline Langer

    * Merleau-Ponty, « l’œil et l’Esprit », Folio essais
    * Peter Sloterdijk, « Dans le même bateau », Rivages
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  • Je te prends, tu me prends…

    Toutes les relations humaines, y compris les relations familiales, sexuelles et interpersonnelles ne sont-elles que les formes d'un éternel combat pour la prise de pouvoir ? Pour la peintre Anne Van Der Linden, qui vient de publier une Anthologie de son oeuvre la violence et le sexe semblent si intimement liés qu’on se demande avec angoisse si elle n'a pas raison, au fond : la racine du sexe, c'est le mal.

    Véritable entreprise de démolition, Anne Van Der Linden joue avec l’inacceptable. Ses dessins (regroupés dans un livre magnifique publié aux éditions de l'Usine) renvoient dos à dos femelles ogresses et mâles sadiques : ils s’entre-crucifient à qui mieux mieux, avec un plaisir évident. Délices ou sévices ? Peu importe. Au-delà du mal et du bien, Anne se défoule en peignant des jouisseuses éventrées, des transgressions à con ouvert et des entrailles turgescentes dignes de «Dürer ou Bosch, Otto Dix ou Beckmann» (je cite la revue NY Arts).
    «Après avoir vu mes tableaux, il y a des gens qui viennent me traiter de grosse cochonne en disant : "Eh bien, t'aimes ça dis donc !", "Sucer des bites, ça doit te travailler". Je leur réponds : "Evidemment !" Mais ça les choque. J'ai l'impression qu'il y a encore un tabou sur la sexualité.»

    Anne Van der Linden a une vision dantesque de la sexualité. Dans ses tableaux, les femmes attachent des hommes sur un barbecul ou les promènent par la queue dans des jardins pubiques… D'une main, elles manient le fouet, de l'autre la caresse. «Ces femmes me ressemblent, affirme Anne. Elles ont à peu près mes mensurations.» Quant aux hommes, ce sont des amis : Anne ne fait subir les pires outrages qu'à ceux qu'elle aime. D'ailleurs, ils ont l'air d'apprécier. Même ligotés, même dévorés, ils bandent. Leur sexe atteint jusqu'à 1 mètre de hauteur. Les tableaux sont traversés par ces pénis perforants, qui viennent parfois se ficher dans une cuisse ou trouer une épaule.

    On l'appelle «Dirty Anne». Et ça ne lui vient pas d’une enfance répressive : elle a grandi dans une famille plutôt libérale. A 17 ans, Anne quitte la banlieue bourgeoise de ses parents. Elle va vivre avec Costes, un artiste expérimental. Ensemble, ils partent trois mois en Inde. Quand ils rentrent, Anne ne se ronge plus les ongles. Elle travaille dans la restauration de meubles, entame l'école des Beaux Arts et participe aux activités d'un squatt de la proche banlieue. C'est là, qu'au bout de dix ans, les choses commencent à tourner mal : "Ce squat était très actif mais aussi très politiquement rigide : il fallait voler pour vivre et d'autres conneries pseudo-anarchisantes dans le genre. Personne ne voulait avouer qu'on vivait d'allocations ou de chèques envoyés par les parents. Il y avait des caractériels et ça a fini dans le sang avec un meurtre et une rafle des flics. J'ai passé 24 heures en cage, les filles d'un côté, les garçons de l'autre, dans une sorte d'aquarium si sale qu'on voyait à peine derrière la vitre. Il faut dire que c'était l'époque d'Action Directe !
    En tout cas, j'ai commencé à travailler chez moi sur des tableaux de violence et de sexe, en reprenant de vieilles obsessions. C'était une manière de faire le ménage. J'avais besoin de raconter des histoires, de vider mon sac.»

    Anne attaque alors tout ce dont elle a souffert : la domination et la brutalité. Dans ses toiles, les machos et les viragos du sexe deviennent des pantins grotesques. Les petits tyrans sont ridiculisés. Les castrateurs ratent toujours leurs effets. Anne Van Der Linden ne prend pas les violents au sérieux. Elle les manipule comme des poupées. «Tout ça, c'est du simulacre, clame-t-elle. Mes toiles ressemblent aux histoires que je me racontais avec mes jouets. C'est un plaisir vraiment enfantin. Peut-être aussi infantile d'ailleurs ! J'aime retrouver les sensations pipi-caca et les jeux de pervers polymorphe.»

    Son œuvre est défoulatoire. S'inspirant de gravures anciennes, travaillant par associations d'images, Anne met à jour ce qui s'exerce obscurément dans la sexualité : une violence latente. Une volonté de possession —sublimée soit, mais parfois si peu… Quelque chose d’effrayant, que nous aimerions faire passer pour de l’amour avec des fleurs, mais qui nous rattache profondément aux lions, aux cerfs ou aux babouins. Stratégies de domination. Combats pour le titre de chef. Mon sperme sera vainqueur. Personne d’autre que moi ne t’inséminera. Même les bonobos —les plus pacifiques des primates— ne font l’amour que pour calmer toutes les tensions du groupe. C’est du sexe-service, du sexe-survie. Je te donne si tu me donnes. Anne voit tout ça d’un œil lucide. Ni revancharde, ni vengeresse, elle refuse cependant de faire le procès des hommes. Les femmes en prennent aussi pour leur grade dans ces images d’apocalypse joyeuse. Parce qu’en matière de violence, personne n’est innocent. Et qu’au fond, ça ne fait rien. La violence ne demande qu’à être canalisée, transformée, sublimée. Ça donne de l’art et du sexe. Il faut bien mettre les mains dans les intestins pour faire de délicieux coq au vin.
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  • Anne Van Der Linden

    Anne Van Der Linden

    Artiste peintre et dessinatrice

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    Le Monde libertaire 2008 - Sophie Diaz

    Il y a 14 ans

    / Presse

    - Prenez une peinture médiévale. Vous savez, ces grandes toiles de scènes de combat avec des
    guerriers au visage impassible ou ces images pieuses de madones imperturbables.
    - Passez-en une au mixeur, quitte à vous blesser avec les échardes du bois.
    - Prenez un homme. Tranchez-lui le pénis non sans l'avoir préalablement fait éjaculer et uriner sur les débris de la peinture. Ajoutez son sperme, son urine et son sexe dans le mixeur, puis touillez avec un pinceau.
    - Prenez une femme qui a ses règles. Incorporez son sang menstruel et sa cyprine au mélange. Profitez de son état particulièrement émotif dû au cycle naturel pour la faire pleurer. Recueillez ses larmes et rajoutez-les à votre mixture.
    - Prenez une seconde femme, une guerrière ou une amazone cette fois-ci. Elle doit avoir un visagenoble et impérial, une carrure imposante tout en demeurant féminine, avec des jambes musclées comme celles des égéries encrées de Robert Crumb. Rasez-lui les jambes et saupoudrez votre mélange de ses poils.
    - Prenez maintenant la pomme donnée à Blanche-Neige par sa marâtre la sorcière. Coupez-la délicatement à l'aide d'une hâche et ajoutez les morceaux aux ingrédients précédents.
    - Passez le tout au mixeur.
    - Etalez la mixture sur une toile immaculée avec un rouleau à pâtisserie. Fignolez avec un pinceau.

    C'est prêt.

    Ainsi se crée une toile d'Anne van der Linden. Mélange savoureux et coloré de sexualité débridée, de vagins béants et de pénis tentaculaires, de mythologie et contes de fées, de sang et de douleur (forcément, si vous avez mal mixé le tableau médiéval lors de la préparation de la recette, les échardes peuvent causer quelque dommage à l'estomac... ).
    Ses éjaculations à la peinture à l'huile ou à l'encre de chine nous plongent dans un univers à la fois cauchemardesque et réel, merveilleux et horrible, pornographique et sentimental, irréel et familier. Avec elle, le repassage et la lessive deviennent des tortures moyen-âgeuses, les goûters d'anniversaire scatophiles, les repas de famille cannibales. Une jeune fille se branle dans sa chambre devant les regards morts de ses amants décapités. D'autres, coquettes, se recoiffent amicalement leur barbe soyeuse. Un couple de cadavres part se coucher. Une amoureuse pose sa tête sur les intestins à vif de son amant mort. La vie quotidienne de ses personnages n'est nullement troublée par les interventions surréalistes de démons hermaphrodites ou d'instruments de torture délirants et ils conservent - quelque soit le degré d'horreur de la situation – un visage serein de Vierge de gravure médiévale.

    Dans son livre « La Caverne Sentimentale », Jean Rouzaud reproche à Anne van der Linden de se cantonner à la représentation de sexes torturés et d'organes déchiquetés. Mais il concède rapidement que c'est justement cet univers « dégueulasse », «rempli de bites » et que « personne n'a envie devoir » qui fait toute sa spécificité, sapuissance... et sa beauté.
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