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  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

    www.margueritepilven.net

    Mark Jenkins, the studio

    Il y a 11 ans

    / Articles

    Mark Jenkins, the studio
    Voici une dizaine d’années que Mark Jenkins dispose ses sculptures incongrues sur les trottoirs des villes, un peu partout dans le monde. Le mobilier urbain sert de socle et de point d’appui à ses mannequins qu’il fabrique en moulant des modèles vivants et habille de vêtements passepartout pour mieux les mêler aux passants. Un homme enfoncé tête en bas dans une poubelle, un autre à genoux devant une vitrine de prêt à porter féminin, ou des corps ficelés dans des sacs poubelle et jetés sur le trottoir comme un sapin après les fêtes, voici quelques-uns des scénarios grotesques qu’il a imaginés. C’est assez pour perturber le flux des passants indifférents en suscitant la surprise, le trouble et les rires.

    Autodidacte, Jenkins n’a pas fréquenté les écoles d’art. Mais il dit avoir été profondément marqué par les sculptures de l’artiste Juan Muñoz découvertes au Hirshhorn museum. Jenkins renouvelle surtout une critique de la société de consommation amorcée dans les années 1970 par des artistes qui ont choisi le corps humain comme support de représentation de son aliénation. Duane Hanson est l’un des plus exemplaires : les personnages immobiles qu’il met en scène paraissent dépourvus d’intériorité. Leur regard vide ne trahit pas même l’ennui mais un vide abyssal. Jenkins radicalise le propos avec ses mannequins au visage souvent absent. Si l’on distingue encore chez Hanson comme chez George Segal un malaise lié à la tension entre l’apparence extérieure d’un individu et le vide existentiel qui l’habite.

    Mark Jenkins annule quant à lui toute approche psychologique.
    Prostrés, écrasés, abandonnés à leur sort, les corps qu’il met en scène sont des objets inertes, des fantoches desquels toute subjectivité a été évacuée. Mais aux situations profondément réalistes et volontairement banales privilégiées par ses aînés, Mark Jenkins préfère la dérision et se rapproche à ce titre d’Erwin Wurm.

    Depuis les années 80 et la fin des idéologies collectives, l’impertinence et l’absurde s’avèrent aujourd’hui plus efficaces pour effriter les remparts de l’individualisme. Comme au carnaval, l’idée est surtout chez Jenkins de lever les tabous, de révéler ce dont personne n’a plus le courage de parler, en évacuant les tensions. Jenkins touche la colère rentrée des citadins, leur frustration liée à la solitude, à la précarité et au mal logement. C’est sur ce fond de mal-être ambiant que joue l’impact de ses interventions dans l’espace public. Plutôt que de diffuser un message, Jenkins veut surtout faire réagir et raviver les échanges.

    Texte pour la galerie Patricia Dorfmann, paru dans Le magazine du Palais de Tokyo, Nouvelles Vagues, été 2013.
    Suite
    Thème : Arts plastiques
  • Thème : Arts plastiques
  • Fugue Fragment

    Il y a 11 ans

    / Oeuvres / Fugue Fragment (Paris 2012) / Présentation

    • 1 - raisons
      raisons
    • 2 - pomme
      pomme
    Au commencement était la voix. D’emblée déportée au-delà d’elle-même. Contrairement à la vue qui ne saurait se passer d’un miroir, l’ouïe connaît l’auto-affection. Je peux m’entendre parler, chanter, soupirer. Peut-être ne me perçois-je pas comme d’autres m’entendent, mais qui éprouve cette vibration de façon juste ?… Comme souvent chez Cendrillon Bélanger, le son précède la mise en images. Une mélopée en manière de fugue qui met en exergue ce déport qui s’opère, cette polyphonie qui est immédiatement celle de la voix qui fugue à ses frontières, ni tout à fait elle-même ni toute à fait une autre. Le carillon l’aiguillonne par à-coups, le piano la soutient, une mesure de violon l’infléchit soudain d’un sortilège en mode mineur, et la voix s’enroule aux confins d’elle-même, dans un rêve dont elle nous confie lancinamment qu’elle ne comprend pas le motif. I have a dream and I don’t know why. Parallèlement à la construction contrapuntique, Cendrillon Bélanger capture en caméra fixe le songe qui la poursuit. Détails de corps, draps et fruits se fuient et se cherchent comme autant de notes qui se répondent sans se conjoindre. Car loin de se rassurer dans la congruence, l’harmonie se nourrit de son contrepied. “Corps et draps”, donc, “à fruits perdus”, comme autant de transpositions d’un thème qui fugue loin d’une origine qui s’éloignerait davantage qu’on voudrait la circonscrire. I have this dream and I don’t know why.

    Natacha Bergman

    HDV Pal
    1,09 min, couleur, son.
    Réalisation, montage et son : Cendrillon Bélanger
    Suite
    Thème : Arts plastiques
  • Fugue

    Il y a 11 ans

    / Oeuvres / Fugue Fragment (Paris 2012)

    Thème : Arts plastiques
  • Artpress

    Il y a 11 ans

    / Presse / Anaël Pigeat - Artpress 02/13

    Artpress
    La pratique d’Elvire Bonduelle est tout entière orientée vers une exigeante quête du bonheur à laquelle elle s’astreint avec toutes sortes d’outils, dessin, sculpture, vidéo et bientôt peinture.
    Pour Elvire Bonduelle, l’art peut être joli, léger, mais pas frivole ; une vraie autorité émane en réalité de son œuvre. Diplômée de l’Énsb-a de Paris en 2005, elle a décidé de plier sa vie à l’exigence d’un bonheur optimiste, à l’encontre du mythe de l’artiste maudit et malheureux. Elle parle de « sculpture de soi». Sa fraîcheur revendiquée vient de là, mais n’existerait pas sans la conscience de la difficulté de l’existence – ce n’est pas possible d’être seulement sérieux.
    Il est tentant de rattacher l’œuvre d’Elvire Bonduelle à l’histoire de l’art. Ses objets rappellent parfois les formes de l’art minimal, comme Wood is Good (2012), un fauteuil en bois articulé par des charnières, que l’on peut déplier jusqu’à le mettre à plat. Donald Judd fait partie
    des artistes qu’elle admire le plus, avec Sol Le- Witt, et Bruce Nauman qui la fascine par les paradoxes qu’il met en œuvre dans ses vidéos. Mais la notion d’ornement est aussi très présente dans son travail, et elle cite volontiers les écrits de William Morris et le mouvement Arts and Craft. On pense à l’humour et à la malice de François Morellet, aux collections d’images absurdes de Taroop & Glabel, aux constructions irréelles d’Andrea Zittel. La pratique d’Elvire Bonduelle échappe aux catégories, elle est surtout intuitive, et se glisse dans le cours de l’histoire en empruntant ses contradictions.
    DICTATRICE DU BONHEUR
    Dans son programme, elle s’est elle-même proclamée, il y a quelques années, « dictatrice du bonheur », grimée avec des mous- taches d’Hitler... roses. Elle a fabriqué des instruments pour être heureux, un Sèche- larmes ou un Tire-bouche, qui ressemblaient à des instruments de torture, ou plutôt aux machines malicieuses que Jacques Tati a filmées d’un œil tendre et amusé. Puis elle a inventé des Cales pour que l’on puisse s’installer confortablement dans la vie, morceaux de mousse couverts de tissus peints en imitation bois ; ce sont des sièges-lits- chauffeuses modulables en fonction de l’espace et des corps. Il y a beaucoup de chaises dans l’œuvre d’Elvire Bonduelle, en particulier des Rocking-chairs et des Rocking-transats, parce qu’on peut s’asseoir dessus pour regarder le monde. En résidence au Canada, elle a décidé de réaliser elle-même une paire de Berceuses (en canadien : fauteuil à bascule), comme il en existe là-bas dans les jardins devant les pavillons de banlieue. Elle a ensuite décliné cette idée en différentes variantes plus ou moins reconnaissables et praticables, en métal ou en bois. Il y a peu de temps qu’elle délègue la production de ses œuvres ; elle les a longtemps fabriquées elle-même, pour la « tendresse du bois », et l’intimité avec les matériaux qui se tisse quand on les travaille de près.
    Quelque chose la fait rêver – entre le rêve et le cauchemar – dans les paysages des banlieues pavillonnaires où elle part souvent se promener en voiture pour observer toutes sortes de détails architecturaux, fantaisies dans ce monde trop normé. Une série est née de ces dérives suburbaines, les Dessins à la règle. Elle les poursuit depuis 2007, régulièrement, comme des respirations ; elle en a même fait des livres. À sa table de travail, elle trace une ligne avec un double décimètre, et d’une traite, en improvisant, laisse venir à sa mémoire des formes et des couleurs. C’étaient d’abord des intérieurs, à l’époque où elle n’avait pas vraiment d’atelier pour travailler, puis des pavillons de banlieues (Maison, voiture, chien), parfois aussi des de- meures monumentales. Quelques rehauts de couleurs soulignent les profondeurs. La dernière série s’intitule les Vertus ; Elvire Bonduelle a rêvé d’un promoteur immobilier qui demanderait à chaque propriétaire quelle vertu il voudrait voir inscrite sur sa maison : « Calme et sérénité », « Paix / Peace / Friede », peut-on lire à un balcon, sur des volets ou sur un toit.
    UN MEILLEUR MONDE
    Car Elvire Bonduelle aime les mots. Elle écrit des chansons légères et entêtantes dont les paroles sont un peu « l’esprit de ses œuvres ». Depuis longtemps, elle lit le Monde, « un peu comme [elle] ferait sa prière ». C’est parce que cette lecture était trop violente qu’elle a conçu le meilleur Monde, édition spéciale du quotidien, réalisée en trois mois au cours desquels elle a découpé et rassemblé exclusivement les bonnes nouvelles (et qui n’a rien de l’atmosphère terrifiante du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley). El Païs l’a invitée à créer de même El mejor Païs, juste au moment, et c’était un hasard, où le mouvement des Indignados s’est déclaré à Madrid. Elle a distribué ces journaux de bonnes nouvelles dans la rue, au cours de quelques performances.
    Dans les arènes d’Arles, elle donnait aussi aux passants ses parapluies-ombrelles en couvertures de survie, petits modules portatifs de bonheur, protégeant du soleil et de la pluie ; El- vire Bonduelle les a créés pour l’exposition To the Moon via the Beach qui était organisée par Philippe Parreno et Liam Gillick (voir art press n°395). Ils s’intitulent Modules lunaires individuels, d’après les LEM (Lunar Excursion Module), vaisseaux qui ont permis aux astronautes de descendre de leur fusée pour mar- cher sur la Lune. Ce contexte d’une exposition collective conçue par des artistes, Elvire Bonduelle en est familière ; elle-même joue (dans une moindre mesure) régulièrement le rôle de commissaire d’exposition pour partager des connivences artistiques.
    Aujourd’hui elle a décidé d’apprendre la peinture à l’huile. Elle a commencé par faire fabriquer des châssis en forme d’arcs en plein cintre, dont elle a assumé les finitions. Un petit retable qu’elle vient d’achever avec des chutes de bois est accroché au mur de son atelier. C’est la question du sacré qui l’intéresse dans ces objets, pas celle de la religion mais une forme encore plus grande d’intimité avec les objets. Selon ses propres termes, elle allie l’art et la vie, le fonctionnel.
    Anaël Pigeat, Art press N°397, février 2013
    La pratique d’Elvire Bonduelle est tout entière orientée vers une exigeante quête du bonheur à laquelle elle s’astreint avec toutes sortes d’outils, dessin, sculpture, vidéo et bientôt peinture.

    Pour Elvire Bonduelle, l’art peut être joli, léger, mais pas frivole ; une vraie autorité émane en réalité de son œuvre. Diplômée de l’Énsb-a de Paris en 2005, elle a décidé de plier sa vie à l’exigence d’un bonheur optimiste, à l’encontre du mythe de l’artiste maudit et malheureux. Elle parle de « sculpture de soi». Sa fraîcheur revendiquée vient de là, mais n’existerait pas sans la conscience de la difficulté de l’existence – ce n’est pas possible d’être seulement sérieux. Il est tentant de rattacher l’œuvre d’Elvire Bonduelle à l’histoire de l’art. Ses objets rappellent parfois les formes de l’art minimal, comme Wood is Good (2012), un fauteuil en bois articulé par des charnières, que l’on peut déplier jusqu’à le mettre à plat. Donald Judd fait partie des artistes qu’elle admire le plus, avec Sol LeWitt, et Bruce Nauman qui la fascine par les paradoxes qu’il met en œuvre dans ses vidéos. Mais la notion d’ornement est aussi très présente dans son travail, et elle cite volontiers les écrits de William Morris et le mouvement Arts and Craft. On pense à l’humour et à la malice de François Morellet, aux collections d’images absurdes de Taroop & Glabel, aux constructions irréelles d’Andrea Zittel. La pratique d’Elvire Bonduelle échappe aux catégories, elle est surtout intuitive, et se glisse dans le cours de l’histoire en empruntant ses contradictions. 

    DICTATRICE DU BONHEUR 

    Dans son programme, elle s’est elle-même proclamée, il y a quelques années, « dictatrice du bonheur », grimée avec des mous- taches d’Hitler... roses. Elle a fabriqué des instruments pour être heureux, un Sèche- larmes ou un Tire-bouche, qui ressemblaient à des instruments de torture, ou plutôt aux machines malicieuses que Jacques Tati a filmées d’un œil tendre et amusé. Puis elle a inventé des Cales pour que l’on puisse s’installer confortablement dans la vie, morceaux de mousse couverts de tissus peints en imitation bois ; ce sont des sièges-lits- chauffeuses modulables en fonction de l’espace et des corps. Il y a beaucoup de chaises dans l’œuvre d’Elvire Bonduelle, en particulier des Rocking-chairs et des Rocking-transats, parce qu’on peut s’asseoir dessus pour regarder le monde. En résidence au Canada, elle a décidé de réaliser elle-même une paire de Berceuses (en canadien : fauteuil à bascule), comme il en existe là-bas dans les jardins devant les pavillons de banlieue. Elle a ensuite décliné cette idée en différentes variantes plus ou moins reconnaissables et praticables, en métal ou en bois. Il y a peu de temps qu’elle délègue la production de ses œuvres ; elle les a longtemps fabriquées elle-même, pour la « tendresse du bois », et l’intimité avec les matériaux qui se tisse quand on les travaille de près. Quelque chose la fait rêver – entre le rêve et le cauchemar – dans les paysages des banlieues pavillonnaires où elle part souvent se promener en voiture pour observer toutes sortes de détails architecturaux, fantaisies dans ce monde trop normé. Une série est née de ces dérives suburbaines, les Dessins à la règle. Elle les poursuit depuis 2007, régulièrement, comme des respirations ; elle en a même fait des livres. À sa table de travail, elle trace une ligne avec un double décimètre, et d’une traite, en improvisant, laisse venir à sa mémoire des formes et des couleurs. C’étaient d’abord des intérieurs, à l’époque où elle n’avait pas vraiment d’atelier pour travailler, puis des pavillons de banlieues (Maison, voiture, chien), parfois aussi des de- meures monumentales. Quelques rehauts de couleurs soulignent les profondeurs. La dernière série s’intitule les Vertus ; Elvire Bonduelle a rêvé d’un promoteur immobilier qui demanderait à chaque propriétaire quelle vertu il voudrait voir inscrite sur sa maison : « Calme et sérénité », « Paix / Peace / Friede », peut-on lire à un balcon, sur des volets ou sur un toit. 

    UN MEILLEUR MONDE

    Car Elvire Bonduelle aime les mots. Elle écrit des chansons légères et entêtantes dont les paroles sont un peu « l’esprit de ses œuvres ». Depuis longtemps, elle lit le Monde, « un peu comme [elle] ferait sa prière ». C’est parce que cette lecture était trop violente qu’elle a conçu Le meilleur Monde, édition spéciale du quotidien, réalisée en trois mois au cours desquels elle a découpé et rassemblé exclusivement les bonnes nouvelles (et qui n’a rien de l’atmosphère terrifiante du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley). El Païs l’a invitée à créer de même El mejor Païs, juste au moment, et c’était un hasard, où le mouvement des Indignados s’est déclaré à Madrid. Elle a distribué ces journaux de bonnes nouvelles dans la rue, au cours de quelques performances. Dans les arènes d’Arles, elle donnait aussi aux passants ses parapluies-ombrelles en couvertures de survie, petits modules portatifs de bonheur, protégeant du soleil et de la pluie ; Elvire Bonduelle les a créés pour l’exposition To the Moon via the Beach qui était organisée par Philippe Parreno et Liam Gillick (voir art press n°395). Ils s’intitulent Modules lunaires individuels, d’après les LEM (Lunar Excursion Module), vaisseaux qui ont permis aux astronautes de descendre de leur fusée pour marcher sur la Lune. Ce contexte d’une exposition collective conçue par des artistes, Elvire Bonduelle en est familière ; elle-même joue (dans une moindre mesure) régulièrement le rôle de commissaire d’exposition pour partager des connivences artistiques. Aujourd’hui elle a décidé d’apprendre la peinture à l’huile. Elle a commencé par faire fabriquer des châssis en forme d’arcs en plein cintre, dont elle a assumé les finitions. Un petit retable qu’elle vient d’achever avec des chutes de bois est accroché au mur de son atelier. C’est la question du sacré qui l’intéresse dans ces objets, pas celle de la religion mais une forme encore plus grande d’intimité avec les objets. Selon ses propres termes, elle allie l’art et la vie, le fonctionnel. 

    Anaël Pigeat, Art press N°397, février 2013
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    Thème : Arts plastiques
  • CP Race and Rest

    Il y a 11 ans

    / Presse / Race and Rest - van Gelder PR

    CP Race and Rest
    Race and Rest
    The work of Elvire Bonduelle is most of the time about "action and contemplation, i.e. two opposite notions" as she says. The title of her exhibition 'Race and Rest' refers to this. In various ways she often plans what she calls mini-events. This is actually the way through which I found her work. In 2012 I bought some tombola tickets for a drawing event at Onestar Press in Paris. One evening she made drawings in front of a waiting audience holding their lottery tickets. Each ad hoc finished drawing was given away to the one who got the right tombola number. I was not in Paris and forgot about this completely. After three weeks an envelope dropped on my doormat and it appeared to be that I had won a drawing showing a motor bike in colour pencil. I was impressed by its evocative simplicity. Now she has her first solo show in The Netherlands.
    Elvire Bonduelle says: "It is through my quest for happiness, developed in my practice since the beginning of 2000, that those two poles came into being. I realized that in my life making art was the best way to give room to both my body and my spirit. This is why I love making art; it involves two oppositions on the same level. One is sometimes fighting with materials, carrying heaving things, hurting your back, and sometimes while studying in libraries for hours, you think and try hard to understand what clever people expressed in books... So basically my intention, both in life as in my art, is to find a good balance between physical action and spirituality."
    About her exhibition Elvire Bonduelle says: "In the exhibition there will be a lot of pieces linked to the idea of contemplation, holy things, spirituality, hope (for God's existence?) and belief (in life after Death?). I look at my oil paintings as true sacred art. Pure skies that makes you dream of a better life, open and beautiful and good.
    Their arcade shape with a mini altar piece and a new video called 'Maison Voiture Chien' /'House Car Dog' (with the number 3 a kind of Holy Trinity) refers to the Middle Ages, my favourite period for arts with very religious and naive and virtuous spirits. I feel a lot of tenderness and empathy with their human condition and I find it very present in this kind of pedagogical art (you know, they did these paintings mostly to teach religion to the people who couldn't read). I would like also to educate people even if I am just a poor little woman who didn't have a very strong experience of life ... But in my paintings there is nobody left, only the sky, maybe God and every one disappeared. Perhaps this is iconoclastic."
    About her racing and resting Elvire Bonduelle says: "I like the idea of belief through this quest of happiness; maybe the only way to be happy is to believe in your own happiness. I spend a lot of energy brainwashing myself in believing I am happy, and it works! Being polite helps also a lot; you must be smiley, so you become truly smiley :-)
    To relax and take time for positive thoughts in the exhibition there will be cushions to sit on and on which one can have a comfortable break; our body needs to be rested to have a positive spirit. That's a good way to stay out stupidity, and even nasty situations sometimes; we are too nervous if I look around. It's like when I'm in a hurry on my bicycle and I scare the pedestrians by going very fast and very close to them and thinking "go away you bastard!" Very stupid of me, I hate myself when I do that!"
    "The cushions in my exhibition are there with a purpose. They are about comfort. I mean, there is a piece of art on which you can have a rest. At the other hand there is conformity, this idea of standards and of social norms. One is running, i.e. one is getting a house, a car and a dog, some children, do this or that. This all in competition with the world we are living in. You even may want to have the most beautiful and powerful and nicest of them…. It is the story I tell in a song… and you wish to have a nice kitchen with a big oven for making the best cake..., which of course gives pleasure…
    So you have the video clip and the altarpiece directly related to the idea of racing, and the others are linked by opposition.
    Yes, sometimes you have to "Sit On It"!! I like the idea that you can sit on art: to say it isn't so precious and sacred than what (art) believers think. It is also iconoclast, in another way. Also I already made plenty of chairs, because I think they are our adaptors to earth, to life. Cushions are there, because I am getting older; I want comfort now!
    Race and Rest

    The work of Elvire Bonduelle is most of the time about "action and contemplation, i.e. two opposite notions" as she says. The title of her exhibition 'Race and Rest' refers to this. In various ways she often plans what she calls mini-events. This is actually the way through which I found her work. In 2012 I bought some tombola tickets for a drawing event at Onestar Press in Paris. One evening she made drawings in front of a waiting audience holding their lottery tickets. Each ad hoc finished drawing was given away to the one who got the right tombola number. I was not in Paris and forgot about this completely. After three weeks an envelope dropped on my doormat and it appeared to be that I had won a drawing showing a motor bike in colour pencil. I was impressed by its evocative simplicity. Now she has her first solo show in The Netherlands. 

    Elvire Bonduelle says: "It is through my quest for happiness, developed in my practice since the beginning of 2000, that those two poles came into being. I realized that in my life making art was the best way to give room to both my body and my spirit. This is why I love making art; it involves two oppositions on the same level. One is sometimes fighting with materials, carrying heaving things, hurting your back, and sometimes while studying in libraries for hours, you think and try hard to understand what clever people expressed in books... So basically my intention, both in life as in my art, is to find a good balance between physical action and spirituality."

    About her exhibition Elvire Bonduelle says: "In the exhibition there will be a lot of pieces linked to the idea of contemplation, holy things, spirituality, hope (for God's existence?) and belief (in life after Death?). I look at my oil paintings as true sacred art. Pure skies that makes you dream of a better life, open and beautiful and good.   Their arcade shape with a mini altar piece and a new video called 'Maison Voiture Chien' /'House Car Dog' (with the number 3 a kind of Holy Trinity) refers to the Middle Ages, my favourite period for arts with very religious and naive and virtuous spirits. I feel a lot of tenderness and empathy with their human condition and I find it very present in this kind of pedagogical art (you know, they did these paintings mostly to teach religion to the people who couldn't read). I would like also to educate people even if I am just a poor little woman who didn't have a very strong experience of life ... But in my paintings there is nobody left, only the sky, maybe God and every one disappeared. Perhaps this is iconoclastic."

    About her racing and resting Elvire Bonduelle says: "I like the idea of belief through this quest of happiness; maybe the only way to be happy is to believe in your own happiness. I spend a lot of energy brainwashing myself in believing I am happy, and it works! Being polite helps also a lot; you must be smiley, so you become truly smiley :-)  To relax and take time for positive thoughts in the exhibition there will be cushions to sit on and on which one can have a comfortable break; our body needs to be rested to have a positive spirit. That's a good way to stay out stupidity, and even nasty situations sometimes; we are too nervous if I look around. It's like when I'm in a hurry on my bicycle and I scare the pedestrians by going very fast and very close to them and thinking "go away you bastard!" Very stupid of me, I hate myself when I do that!" 

    "The cushions in my exhibition are there with a purpose. They are about comfort. I mean, there is a piece of art on which you can have a rest. At the other hand there is conformity, this idea of standards and of social norms. One is running, i.e. one is getting a house, a car and a dog, some children, do this or that. This all in competition with the world we are living in. You even may want to have the most beautiful and powerful and nicest of them…. It is the story I tell in a song… and you wish to have a nice kitchen with a big oven for making the best cake..., which of course gives pleasure…So you have the video clip and the altarpiece directly related to the idea of racing, and the others are linked by opposition.   Yes, sometimes you have to "Sit On It"!! I like the idea that you can sit on art: to say it isn't so precious and sacred than what (art) believers think. It is also iconoclast, in another way. Also I already made plenty of chairs, because I think they are our adaptors to earth, to life. Cushions are there, because I am getting older; I want comfort now!
    Suite
    Thème : Arts plastiques
  • ALPHA & OMEGA (THE CHICKEN AND EGG
    PROBLEM) - 2009
    CHROMED STAINLESS STEEL
    30 CM DIAMETRE X 5,5 CM
    EDITION OF 10

    A stainless steel hybrid shape incorporating an
    egg and a 12 inch LP.  Referential to the famous painting, the “Sacra
    Conversazione”, by Piero della Francesca, and at the same time, the
    the obsolescence of the vinyl records. As a whole, this sculpture,
    could be a mini-solar system or simply a tautology involving the famous philosophical
    “chicken-or-egg” problem.

    • 1 - Top100 CDs vol.1-2-3-4-5-6
      Top100 CDs vol.1-2-3-4-5-6
    • 2 - Top100 (Magazzino D'Arte Moderna, Rome - installation view - 2007)
      Top100 (Magazzino D'Arte Moderna, Rome - installation view - 2007)
    • 3 - Top100 (close-up)
      Top100 (close-up)
    • + 1 media(s)
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    Thème : Arts plastiques
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    Thème : Arts plastiques