André Pierre Leclercq, dit Luc Bérimont, était mon père. Il m’a fallu franchir cette épaisseur du temps pour aller à la rencontre des lieux, des personnages et des atmosphères, décrits dans ce récit, qui hantent aujourd’hui le monde visible. Pour cela, je suis tout d’abord retournée dans la région et le village d’enfance qui en a été le décor. J’y ai filmé le quotidien des habitants, leurs gestes de travail, les rituels qui rythment et accompagnent leurs vies ici et maintenant, tout en faisant écho au passé lointain qu’ils raniment. Marie José Masson, une habitante et cousine éloignée, m’a accompagnée tout au long de ce voyage. Elle lit en voix off les extraits choisis du Bois Castiau que nous avons réécrit au présent. J’ai ensuite rassemblé des archives photographiques familiales puis collecté des archives photographiques présentant le quotidien de ce village et le travail des habitants, essentiellement paysans et ouvriers métallurgistes, dans les années trente. À partir d’une sélection de ces documents visuels projetés et refilmés, je me suis mise en scène dans un certain nombre de situations et d’actions opérant des glissements de sens et de temporalités, traçant des correspondances avec le récit en voix off.
Le grand livre en volume posé au sol sur lequel la vidéo est projetée en boucle matérialise l’espace, lieu de pensée et refuge, qui s’est ouvert peu à peu dans l’enfance de Luc Bérimont à la découverte de la littérature et de la poésie.
« Nous n’irons plus au Bois Castiau » invite le spectateur à partager ce cheminement initiatique, à la fois archéologie des souvenirs d’enfance et projection vers un avenir qui reste à inventer et à écrire.
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