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  • Mineurs, les derniers seigneurs du charbon

    Il y a 13 ans

    / Photo / Séries / Présentation

    Mineurs, les derniers seigneurs du charbon
    Nous n’irons plus à la mine… Les derniers mineurs de charbon en France

    J’ai passé trois ans de ma vie sous terre, avec les gueules noires de Moselle-est, jusque dans l’une des exploitations les plus profondes d’Europe, dans les puits Vouters à Merlebach et de La Houve à Creutzwald, les deux dernières tailles de charbon françaises en activité. Jamais, jusque-là un étranger à la mine n’avait eu le privilège de partager la vie quotidienne de ses Seigneurs. Lampiste, about, traceur, boute-feu, ripeur, électro., haveur ou porion,…, ils m’ont permis d’être là, parmi eux, où l’on creuse, où l’on boise, où l’on roche, où l’on rabenasse, où l’on mange, où l’on chante, où l’on meurt parfois. J’ai vécu avec eux par 900 et 1250 m de fond dans ces deux immenses chantiers mobiles, là où, dans chaque taille, plus de 2500 tonnes de matériel rampant permettent d’extraire jusqu’à 10 000 tonnes de houille par 24 heures.
    Dès la cordée de 5h50, quand on quitte la nuit pour une autre nuit, plus profonde encore, et jusqu’à l’heure où l’on se dit « à demain », d’une poignée de main solide et protectrice, pour voler quelques heures de sommeil aux ténèbres, omniprésentes et familières, à force.
    Aujourd’hui, il n’y a plus de mineurs de charbon en France, il n’y aura plus, non plus, de mine industrielle sous terre si l’on excepte les quelques ardoisières encore en exploitation près d’Angers. C’est tout un monde qui s’évanouit : un monde fort, héroïque, chargé de drames, et dans lequel la littérature et le cinéma ont largement puisé, au risque d’avoir gravé dans l’esprit du public une image désuète et caricaturale de cet univers consacré à la substance noire pour et par laquelle nombre de régions françaises, à commencer par l’est de la Lorraine, ont vécu pendant plus d’un siècle.
    C’est à cet univers, qu’on vient d’enterrer avec la dernière haveuse, que j’ai voulu rendre hommage à travers ce témoignage. C’est pour ces hommes désormais en deuil que j’ai voulu vivre la mine, au jour le jour…mais c’est à moi qu’ils ont offert le plus précieux des cadeaux en m’ouvrant grands leurs bras et leur cœur, et en permettant de garder, au jour, un peu de leur vie. La vie de ceux qui ont éteint leur lampe sur une partie importante de notre histoire.
    Quelques photographies qui m’autoriseront peut-être à leur dire à mon tour Glück auf*.

    Jacques Grison

    * ∼ …à la joie de nous retrouver au jour  !
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  • La vie malgré tout

    Il y a 13 ans

    / Photo / Séries / Présentation

    Le monde du handicap fait peur.
    Terriblement.
    Jusqu’à la lâcheté, parfois jusqu’à l’inadmissible.
    On change de trottoir pour éviter un fauteuil roulant, on détourne le regard devant un enfant handicapé, on lui adresse rarement la parole, on ne sait pas quoi lui dire, on fuit, on fait comme s’il n’était pas là, on parle de lui derrière son dos, on prend des mines bouleversées, on commente le malheur de la famille.
    Il semble qu’il soit devenu lui-même le handicap qu’il ne fait pourtant que subir.

    Nous avons trop entendu chanter le refrain de l’époque qui célèbre le culte du corps et le devoir de performance, pour supporter l’idée qu’il existe d’autres harmoniques.
    La laideur du vocabulaire qui les nomme renvoie les invalides, handicapés, paralysés et infirmes sur des territoires hostiles qu’on évite prudemment.
    Alors Jacques Grison nous montre ses photos et on comprend notre erreur.
    Il ne cherche pas à nous donner une leçon, il fait juste son métier de photographe : il nous aide à mieux voir.
    Pour lui qui connaît bien ces enfants-là c’est une évidence de nous montrer qu’on est tous les mêmes qu’on soit valides ou qu’on ne le soit pas.
    La vie est intacte dans un corps qui ne l’est pas, c’est aussi simple que ça, il est donc possible d’aider pour que la vie quotidienne se simplifie elle aussi.
    Il suffit de se laisser guider par ses images pour regarder la vie comme partout ailleurs, chargée d’émotions, de moments heureux, de souffrances et de grâce.
    Imprévisible comme un fou rire, déchirante comme un sanglot.
    La vie, pour eux comme pour nous, petite, toute petite lorsqu’elle est tout simplement matérielle et qu’on y cherche vainement la présence d’autrui.
    La vie qui devient magique pour une simple main posée, un regard échangé, un rire partagé.
    A Clair Bois en Suisse dans le canton de Genève, les plus atteints des enfants trouvent un refuge qui leur permet de vivre doucement leur enfance.
    A Vaucresson en banlieue parisienne, au lycée Toulouse-Lautrec les élèves sont tout simplement des jeunes qui se préparent à vivre demain libres, égaux et fraternels.
    L’Association Française contre les Myopathies poursuit grâce à la générosité publique, une action si efficace qu’elle permet chaque année à tous ceux qui en sont atteints de reculer les limites du possible.

    A regarder ces enfants, ces jeunes si déterminés à avancer sur le chemin de la vie en dépit des difficultés supplémentaires auxquelles ils sont confrontés on se demande si leur handicap, si cruel en apparence ne les a pas investis d’un don très rare. Celui de connaître le sens de leur vie.
    Parce que rien ne leur est donné facilement, ils ont tous d’emblée évalué leur courage, ils en usent chaque jour tout naturellement pour un peu plus d’autonomie, d’échange et d’harmonie.
    Pour qu’il soit possible de vivre ensemble.
    Jacques Grison  nous montre des photos douces et belles, des images de vie, d’espoir et de bonheur, et on se demande soudain pourquoi mais pourquoi donc on avait eu si peur ?

    Francine Deroudille
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  • Signes de vie

    Il y a 13 ans

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  • Verdun, 30 000 jours plus tard

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  • La vie malgré tout

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  • Jacques Grison

    http://grison.metaproject.net

    Présentation du travail photographique de Jacques Grison

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  • Biographie

    Il y a 13 ans

    Biographie
    Jacques Kanapa est né à Paris en 1928.

    Professionnel du reportage photographique, à partir de 1951, à travers toutes les structures journalistiques : Agence, quotidien, hebdomadaire et autres publications d'images.

    Il a eu de nombreuses expériences dans des domaines très divers et a multiplié les voyages de travail dans de nombreux pays avec une attention particulière pour la lutte ouvrière et paysanne. Il a réalisé de nombreux reportage pour l'Écran Français, une prestigieuse revue de cinéma, et a été suiveur du tour de France pour Miroir Sprint, autre fameuse revue. Entre toutes les publications auxquelles il a collaboré, il signera dans une revue du PCF, Regard, à laquelle collabora Robert Capa qui publiera ses images, ainsi qu'à Alger Républicain dirigé par Henri Alleg après l'indépendance de l'Algérie.

    Ce bref article qui traite dans les grandes lignes d'une longue carrière à multiples facettes nécessiterait bien d'autres approfondissements. Pendant 11 ans, Jacques Kanapa a été responsable du département photo de l'Humanité tout en continuant son travail de reporter, mais aussi " picture director " attentif aux propositions novatrices et intéressantes. Kanapa a laissé Paris il y a peu de temps pour un petit village au centre de la France profonde, Sainte sévère dans le Berry, un village qui a eu son heure de gloire car il a servi de décor au film de Jacques Tati " Jour de fête ".

    Il continue à exercer le métier de photographe avec sa femme Anne-Marie, qui cultive sa passion dans cette province, belle mais rude, où le métier de photographe n'est pas de tout repos.
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