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    Deuxième série réalisée à la Gemäldegalerie de Berlin.

    Thème : Photographie
  • Gharb 1

    Il y a 9 ans

    / BLOG

    Gharb 1
    Région de Ksar El-Kebir, novembre 2013
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    Thème : Photographie
  • Sidi Bennour 1
    Sidi Bennour, novembre 2013
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    Thème : Photographie
  • Imaginaire contemporain de la Grande Guerre
    Quand Jacques Grison nous a emmenés aux Éparges, où il était venu si souvent, à des moments différents de la journée, en toute saison pour prendre des photographies, je n’osais guère lui poser des questions de peur d’interrompre le vagabondage de son regard et de ses réflexions. Je me disais qu’il fallait une certaine puissance de l’obsession pour se laisser porter chaque fois par la naissance d’une atmosphère malgré la familiarité des lieux. Ce qui m’étonnait, c’était son attente discrète d’un effet d’étrangeté comme si la répétition coutumière de son retour le préparait à découvrir encore un je-ne-sais-quoi ou un presque rien[1]. Ce qui advient au détour du regard ou de la pensée. Je me disais aussi que dans l’obsession, ce qui est beau, c’est le manque à être qui la relance et non la ritournelle des manies.
    Jacques Grison ne semblait pas dominé par sa propre obsession, ses innombrables retours sur les lieux avaient pris l’allure d’une quête abyssale d’indices. Il évoquait souvent un fait : la distance particulièrement réduite qui devait exister entre les poilus et les soldats allemands. Cette proximité devait rendre absolument irréfléchi l’acte de tuer. Dans le corps à corps, la question      « c’est lui ou moi » n’a pas le temps d’être posée. Nous sommes allés jusqu’à la pointe de la côte des Éparges, deux ou trois jeunes personnes munies d’appareils photographiques sont arrivées, et, au loin, derrière nous, il y avait un groupe de personnes âgées avec leur guide. D’un côté le tourisme de guerre, de l’autre, des gens qui cherchaient sans doute à vivre leurs impressions à l’aide d’un viseur – je veux dire par là qu’ils redoublaient les possibilités de posture de l’œil. Je pensais qu’ils ne prenaient pas seulement des photographies mais qu’ils se donnaient aussi une chance de voir autrement les lieux, comme si leur instrument de vision était en mesure de leur révéler ce qu’ils ne voyaient pas. Sur ces territoires de la Grande Guerre, l’usage de l’appareil photographique exacerbe la relation entre le visible et l’invisible – ce qui perturbe l’ordre des mémoires par l’incursion de l’instant présent du cliché.   

    Henri-Pierre Jeudy

    [1] - Vladimir Jankélévitch

    __________________________________________
    Imaginaire contemporain de la Grande Guerre,
    Henri-Pierre Jeudy et Maria Claudia Galera,
    Editions Châtelet-Voltaire, 2013
    16 photographies de Jacques Grison
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  • Née en 1977, je défends un art oral et vivant.

    Poétesse, chanteuse, taromancienne, performeuse, diplômée avec mention de Lettres Modernes à l'Université Paris Denis Diderot, activiste de la scène française de poésie, passionnée par la voix, j'écris pour être dite, vibrée, susurrée, soufflée, chantée. Je milite à réhabiliter l'écoute de l'urgence poétique, qui est en chacun de nous. Je mets en scène des lectures de poésie, concerts de littérature, spectacles ou drames radiophoniques. J'anime aussi des ateliers de voix* et d'écriture. Chaque vendredi, je lis les tarots. Un samedi sur deux, je reçois des poètes et des musiciens à l'Hôtel Paradoxe, une émission de radio dédiée à la poésie et à la création sonore sur Radio Libertaire 89.4FM en île de France ou www.hotelparadoxe.net.

    J'explore les chemins de la voix depuis dix ans, en tant que performeuse, au cours de mes voyages (Inde, Asie, Balkans, Europe Méditerranéenne), et auprès d'enseignants en technique vocale (ROY HART CENTER, chant lyrique, diphonique, voix saturées, doublage, radio). Mais c'est ma rencontre avec Christophe Boyer, chanteur et art-thérapeute qui m'ouvre la voie du chant spontané en janvier 2014. Aujourd'hui toujours en recherche au sein du LABO*, espace d'enseignement animé par lui et consacré à la pédagogie du chant spontané : www.lechantdelavie.com/reliances/

    Longue vie à l'urgence poétique ! Gloire à nos paradoxes ! 
    Aurore Laloy / Service des Urgences Poétiques

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  • « Un jour, je me retrouve face au Maroc, pas seulement pour quelques jours ou quelques mois, mais au moins pour une année. Naît alors ce que j’appellerais une autobiographie en images, le reflet des paysages et gens que je rencontre. Dépourvu d’exotisme, cette autobiographie s’apparente à un souffle, un temps en suspens dans mon quotidien que je retranscris en photographie. »

    Thème : Photographie
  • Article de Birgitta Rubin dans le quotidien Dagens Nyheter, 9 janvier
    Thème : Photographie
  • Rabat 11

    Il y a 11 ans

    / BLOG

    Rabat 11
    Rabat, octobre 2013
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    Thème : Photographie
  • Oujda 1

    Il y a 10 ans

    / BLOG

    Oujda 1
    Oujda, septembre 2013
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    Thème : Photographie
  • Calysse

    Il y a 11 ans

    / BLOG JOURNAL VOYAGES MOIRS EXORCILS ET POEMSONGS PORTRAITS HORSLADORS / poèmsongs

    Vous pouvez choisir de lire le texte ou de l'écouter les yeux fermés, je vous le lis accompagnée par Automne Lajeat au violoncelle, hop cliquez sur le lien ici

    Je suce des petits calissons 
    Des calissons en forme de poisson
    Pour nourrir mon petit chagrin
    Je suce des petits calissons 
    Des calissons en forme de poisson
    Pour l’empêcher de pleurer 
    Mon petit chagrin
    Parce qu’il a faim 
    Mon petit chagrin, il a faim
    A force de boire le calice
    Qu’il boit jusqu’à la lie le calice
    Jusqu’au fond du creux de la brèche du ravin 
    Où mes humiliations se nichent 
    Mon petit chagrin
    Mon petit chagrin obèse et chuintant
    Mon petit chagrin qui a faim 

    Alors je tasse je tasse 
    Je tasse bien au fond 
    Les petites confiseries pour mon petit chagrin
    Les petits calissons 
    Les petits calissons 
    Faits de poudre d’amande et de confit de melon
    Les petits calissons cuits à feu doux 
    Et en forme de poisson
    Mon petit chagrin obèse et lent 
    Continue de pleurer au dedans 
    Je lêche et je suce et je tasse 
    Pour faire passer les avanies 
    De mon petit chagrin 
    Mais rien ne le fait taire 
    Pas même les petits calissons 
    Les calissons en forme de poisson

    Alors je forme une petit boule 
    Et je roule au dedans 
    Je descends dans le ravin de mes peines 
    Pour lui faire un câlin au petit chagrin
    Je roule et je roule et je cherche et je cherche
    Mais je ne trouve pas mon petit chagrin
    Je ne tombe que sur ma petit agonie
    Elle fait peur ma petite agonie 
    Elle ne veut pas qu’on la console ma petite agonie 
    Elle ne veut ni qu’on lui caresse les cheveux 
    Ni qu’on la prenne dans les bras
    Elle entend vivre de son propre mouvement ma petite agonie 
    Elle continue son chemin dans les replis ma petite agonie 
    J’essaye de la suivre plus profond ma petite agonie 
    Elle m’entraîne plus loin dans l’abîme de la vexation ma petite agonie
    Dans les sillons sanglants ma petite agonie 
    Des tranchées dans la chair ma petite agonie 
    De chaque côté des tranchées dans la chair 
    Des soldats portant des casques se lancent des grenades
    Ma petite agonie avance menaçante 
    Mais ma petite agonie marche sur des obus et explose 
    En lambeaux ma petite agonie 
    En morceaux 
    Ma petite agonie tapisse le couloir 
    De mes ambitions massacrées et de mes envies tuées dans l’œuf 
    Avant même d’être née  

    Je continue d’avancer seule 
    Dans les profondeurs abyssales de ma non-naissance 
    Et je pioche je pioche pour récupérer les morceaux de mon destin
    Je pioche ma pioche en guise de sceptre 
    Et une lampe frontale en guise de diadème 
    Je suis l’infante défunte 
    Je suis la reine au calisson en forme de poisson dans la bouche 
    Morte avant d’être née
    La reine avortée 
    En mille morceaux 
    Mes mille morceaux de petites boules 
    Au goût de calissons en forme de poisson 
    Dévalent dans les plis de mon inaccompli
    Déboulent dans les entrailles de mes origines
    Mes mille morceaux et moi 
    On descend plus profond dans l’ombilic
    On se met à fouiller dans les plis 
    A chercher partout à quel moment je suis née 
    Par quel trou 
    On se salit les doigts dans toutes les entailles 
    Toutes les failles 
    On y met les mains les bras la tête : “Qui suis je ? Où est mon cordon ?”
    Les questions résonnent en écho dans les couloirs 
    Et se collent aux parois 
    On continue à glisser mes mille morceaux et moi 
    Le long du couloir matriciel
    J’entends tous mes flics 
    Toutes mes voix intérieures 
    Qui se mettent à gueuler 
    Et à produire la loi
    Celle qui interdit 
    Celle qui réclame le respect 
    Qui veut qu’on se mette à plat ventre 
    A plat ventre
    Mes mille morceaux et moi 
    On continue à fouiller dans chaque recoin 
    A palper chaque nodule
    Chaque cellule malade
    Ca crie et ca interdit partout 
    Les flics sont armés et nombreux
    Mes mille morceaux et moi 
    On fore encore plus profond dans le tunnel
    On explore chaque vagin, chaque cordon, on caresse 
    Chaque entaille, chaque cicatrice
    On remonte le cours de chaque crevasse
    Chaque névrose, on embrasse 
    Chaque mère
    Chaque grand-mère
    Chaque arrière grand-mère
    Chaque arrière arrière grand-mère
    Mes mille morceaux et moi on veut toutes 
    Les prendre dans mes bras 
    On veut les écouter, les comprendre 
    Et mes mille morceaux et moi 
    On veut surtout les soigner 
    Les soigner toutes ces femmes de ma matrice
    Pour qu’elles arrêtent de gueuler 
    De faire la loi
    Pour qu’enfin elles se reposent 
    Et s’assoient calmement pour discuter 
    Avec mes mille morceaux et moi

    Je danse avec mes oncles morts
    Et les jumeaux de mes frères morts-nés 
    Dans la boue sanglante des sillons de l’amour abyssal 
    De l’amour des mères sans fond 
    Je prends dans mes bras leurs ovaires fatigués 
    Je lèche leurs traumatismes
    Je caresse leurs peurs tapies dans l’ombre
    Et doucement, mes mères et moi, on se met à pleurer

    Aurore Laloy, texte composé en fièvre dans la chambre d'Eléonore Lebidois, deux heures avant l'émission de radio "Hôtel Paradoxe" du 10 décembre 2011 avec Joujou, le groupe de poésie punk de Benjamin Colin & Agnès Pinaqui pour une thématique "Couloir(s)"
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