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    Exposition solo Ici à la progress gallery du 7/3 au 11/4 2015
    Avec l'aide à la première exposition du Centre national des arts plastiques

    Progress Gallery
    4 bis passage de la Fonderie
    75011 Paris
    code: 1936B

    http://www.progressgallery.com
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  • Concentré sans raison une second de trop - avec Timothée Schelstraete / samedi 30 mai, Clovis XV, Bruxelles
    Concentré sans raison une seconde de trop

    Cette exposition est l’occasion pour nous de mettre en relation des images choisies dans nos productions. Celles-ci révèlent une attention portée à des choses apparemment insignifiantes et banales qui, tout d'un coup apparaissent, déjà-vues et inconnues, jamais tout à fait appréhendées. Jouant avec les échelles, confrontant représentations de fragments d'objets, de corps ou de l'environnement construit et du paysage, il s’agit du balbutiement d'une fiction-énigme à partir du hors-champ des images, suggérant l'avant ou l'après d'un événement dramatique inconnu ou un espace potentiellement menaçant ou inhabitable.

    Margaret Dearing
    Timothée Schelstraete
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  • Festival méta avec Hortense Soichet
    Du 27 Mars au 19 Avril META editions présente la première édition de META festival.http://www.metafestival.com/MARGARET DEARING HORTENSE SOICHET - le 9 avril de 17:00 - 22:00Les deux photographes Margaret Dearing et Hortense Soichet exposent ensemble à l'occasion du META Festival. C'est une proposition à deux voix, deux regards, sur la représentation de l'habiter par la photographie à partir d'une double projection, qui donnera à voir une relecture du travail de chacune dans son ensemble.Si Margaret Dearing s'interroge sur les relations entre l'homme et l'espace construit et modifié à son intention, Hortense Soichet travaille sur la représentation des modes de vie en photographiant notamment les espaces domestiques, en se nourrissant de rencontres et d'échanges avec les habitants. Cet événement sera l'occasion de confronter deux démarches photographiques qui prennent des formes distinctes, tout en étant habitées par des interrogations communes.

    galerie laurent mueller75 rue des Archives, 75003 Paris, France
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  • Indéfinir les lieux

    Il y a 9 ans

    / Présentation / Indéfinir les lieux

    Indéfinir les lieux

    Tout, dans le travail de Margaret Dearing, est question de lieu. Ceux-ci qu’elle photographie d’abord, sites naturels ou urbains qui ont cette curieuse propriété de paraître parfaitement familiers alors même qu’il est absolument impossible d’en déterminer précisément la localisation. Déjà-vu cet immeuble terne, décati, avec ses balcons tristes sur lesquels fleurissent çà et là un étendoir, une parabole, ou ce morceau d’asphalte qui se détache en gravillons, et la chaussée qui craque. Rien que d’ordinaire et banal – un mur de moellons grossiers, décrépis, la course des nuages, ou encore cet arrêt marqué au bout du ponton, face aux eaux calmes. Des images génériques, jouant du lieu commun pour ne jamais céder à l’exemplarité du superlatif, surtout lorsque les vues pourraient être spectaculaires : l’impressionnante plongée sur cette immense chaîne de montagnes a finalement quelque chose d’une image d’Épinal, parce que les sommets s’étagent au lointain en une curieuse répétition, formant un tapis pour ainsi dire régulier, si près d’être uniforme que le panorama pourtant majestueux y perd de son emphase. Peu importe d’où la photographie provient, il n’y pas dans cette œuvre de hauts lieux – puisque même les paysages les plus grandioses n’échappent pas à l’anonymat d’une certaine stéréotypie. Cela tient au fait que Margaret Dearing élude toujours soigneusement dans ses images tout ce qui pourrait renseigner exactement une situation géographique. Elle donne ainsi à voir des espaces qui, parce qu’ils résistent au positionnement, deviennent quasi interchangeables – de ces lieux, quotidiens mais jamais clichés, relevant plutôt de cette approximation par omission, à même de dépasser les particularités pour mieux résumer un genre. Margaret Dearing cadre méticuleusement pour obtenir l’indéfini, rendant des espaces dont il s’avère du coup particulièrement difficile d’appréhender les limites – la section de trottoir, le rectangle de ciel ou la volée de marches, autant de fragments qui indexent un continuum dont ils ont été prélevés, donc une plus vaste totalité. Alors, au-delà de la portion de territoire effectivement photographiée, ce qui est saisi c’est, hors champ, tout un environnement, la coupe du cadre ne venant pas tant circonscrire un espace qu’en laisser supposer l’incommensurable étendue.
    De bout en bout, le travail de Margaret Dearing est question de lieu ; jusqu’à celui-là dans lequel elle expose. Car nous y voilà, Ici, entourés de ces grandes horizontales que l’accrochage dessine, enfilades encore soulignées par les rectangles allongés des formats. Les photographies se succèdent à intervalles irréguliers, l’alignement suggérant de l’une à l’autre un prolongement. Surtout que nombre de « motifs » proches, sinon substituables, se répètent de part en part, procurant l’étrange sensation que l’on regagne ponctuellement le même endroit : que les immeubles se jouxtent réellement ou pas, ils composent ce vaste quartier périurbain auquel on revient sporadiquement, et ce pourrait être un seul et même bosquet d’arbres aux environs, donnant d’un côté sur le fleuve, de l’autre sur la montagne ou les habitations. Le rapprochement au mur incite à trouver ces proximités, comme cet immense ciel de nuages qui se retrouve pris au piège dans le miroir de la flaque d’eau au sol, accrochée à peine plus loin. Ou ces deux troncs aux pieds desquels s’étale une herbe rase, que l’on assimile d’un coup d’œil à la futaie dont l’image suivante, dans le sens de lecture, nous montre les frondaisons. Ce travail est ainsi traversé par toute une série de chaînes métonymiques qui, passant outre d’évidentes dissimilitudes, instaurent entre les photographies un rapport entêtant de contiguïté.
    Le lieu d’exposition permet à Margaret Dearing d’en composer un autre, espace tout théorique d’où elle livre cette vue d’ensemble sur son travail. Ici, c’est le lieu du discours plasticien, l’endroit à partir duquel l’œuvre peut s’articuler, s’énoncer. Il faut véritablement considérer le parti pris de cette mise en espace. La suite de photographies se déroule, rappelant l’enchaînement de pictogrammes – comme si les vides entre elles rejouaient les portions de pellicule non impressionnées, espaces aveugles nécessaires au bon défilement de la séquence. La référence aux images animées n’est pas fortuite, car ces silences que Margaret Dearing installe génèrent bel et bien un flux : tels des cuts distinguant différents plans, ils ouvrent à l’éventualité du montage. Séparer pour susciter la re-liaison. C’est ce que préconise Pelechian : disjoindre les plans, afin que les intermédiaires qui les tiennent à distance viennent amplifier une signification qu’un voisinage direct, plus évident donc plus univoque, aurait de fait amoindrie. C’est dans cette idée que Margaret Dearing ménage dans l’accrochage ces pauses, ces respirations : pour dire le potentiel de relations entre des lieux pourtant éloignés, disparates. Aussi pour laisser au regardeur cette marge dans laquelle flâner, comme dirait Benjamin. Les interstices – autant d’entrées, de bifurcations, de passages possibles –, permettent de déambuler parmi l’ensemble de photographies. Moments sans images, ils sont le lieu possible du trait d’union ; là où, grâce à cette spatialisation singulière, chaque photographie, non plus juste circonscrite à ses propres limites, prend véritablement sens en regard des circonstances.
    Dans le travail de Margaret Dearing, il est également question de temps – celui dont il est maintenant admis qu’il agit comme une dimension de l’espace. Car tout comme elle s’attache à indéfinir les lieux pour qu’ils signifient avec une plus grande justesse l’immensité qui nous entoure, elle transcrit en photographie cette durée démesurée, exactement inverse à l’idée de l’instantané. Au fil de l’accrochage déjà le bord de mer, la neige, évoquent une saisonnalité. Cela se perçoit d’autant lorsque ces arbres, ici nus, reverdissent plus loin, marquant la périodicité. D’autres éléments subissent ainsi successivement des transformations : l’eau par exemple, celle dont se compose ces nuages, qui s’écoule, liquide, puis que l’on retrouve vapeur, et plus loin cristallisée en flocons. Ces changements d’états, parfois pris sur le vif, photographiés en cours, laissent alors entrevoir ce qui semble être une inexorable dégradation. C’est dit au travers de ces couples de grands formats posant des équivalences entre menus détails et grands espaces. Les dépôts calcaires dégoulinant le long de l’escalier, concrétions résultant de l’action patiente du ruissellement de la pluie, sont à l’échelle des cimes enneigées ; les traces infinitésimales de résidus, usure anecdotique, à ras de terre, élevées au rang du ravinement de ces hauteurs majestueuses. Tout est voué à se valoir finalement, le plus insignifiant renvoyant à l’exceptionnel. Et inversement. Margaret Dearing trouve en chaque évènement, fût-il aussi minime et transitoire que cette empreinte de pneu qui vient creuser la boue, un indice permettant de manifester l’incommensurable – ce mouvement géologique qui se poursuit à l’échelle des continents. C’est encore la moto qui rouille, couchée dans l’herbe. Le gigantesque tas de sable au premier plan, engloutissant la base des immeubles, comme résultant de leur lent délitement. Mais ce n’est pourtant pas simplement la commutation extrême, irréversible de l’entropie. Car on pourrait tout aussi bien lire à rebours : l’amas de sable dont jaillissent les bâtiments du même béton. Si Margaret Dearing photographie ce qui s’altère, se désagrège, c’est dans l’idée non pas de noter l’imminence de l’arrêt, de poser le constat d’une stase inévitable, mais bien celui d’un cycle. Tout passe, comme les eaux de ce fleuve, et les remous boueux charrient de précieuses alluvions. Ce long processus de pulvérisation, de dissolution qui attend toute chose, peut aussi bien exprimer le commencement et la croissance : sur la pellicule d’eau stagnante photographiée plein cadre fleurissent les lichens d’un nouveau microcosme. Le temps est circulaire, et Margaret Dearing rejoue spatialement cette idée de boucle afin que ce moment d’arrêt, instant à jamais suspendu qu’est la photographie, se voit dans l’accrochage réactivé dans le flux des possibles, des devenirs ainsi occasionnés.

    Marion Delage de Luget
    Ecrit pour l'exposition Margaret Dearing - Ici, Progress Gallery 2015
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  • Exposition Confort Moderne/Clovis XV à Bruxelles

    Pour l’ouverture du  Clovis XV, le collectif Idiom adopte le principe d’invitation aux artistes de son entourage, sollicités pour déposer une œuvre et participer  à l’exposition « Confort moderne ».

    Faire une première exposition consisterait alors en une mise en regard de la diversité des médiums employés qui constituent la scène actuelle.
    Penser la construction d’un espace par les œuvres qui le composent.
    Pas de thème directeur, les artistes ont carte blanche.

    De cet appel à participation résulte un accrochage composite,  impertinent où, à la manière d’une contagion, s’entrechoquent dessins,  installations, peintures, vidéos, photographies.
    Un aperçu de la création, qui ne blâme pas sa mixité, mais qui l’assume  quitte à créer des rencontres inattendues entre des œuvres, et des artistes .
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  • Exposition Points de coïncidences du 6 au 29 novembre à la galerie Jeune Création

    L’exposition Point de Coïncidences à la galerie Jeune Création rassemble différentes représentations de la montagne.
    Carla Andrade se nourrit d’une réflexion sur le vide en conjurant l’absence, l’invisible. Allison Blumenthal tente d’évoquer les couches intangibles, à la fois théoriques et métaphoriques que nous attribuons aux espaces. Margaret Dearing propose une fiction qui suggère différentes temporalités et rythmes de désagrégations dans le paysage. Julien Lombardi aborde le paysage comme un terrain d’expérimentation et explore sa dimension plastique et sa capacité à se transformer.trib
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  • Et pour matériaux les standards
    Kurt-forever présente

    ET POUR MATÉRIAU, LES STANDARDS

    cyril aboucaya
    glen baxter
    vincent busson
    christel conchon
    margaret dearing
    ariel fleiszbein
    benoît géhanne
    nicolas guiet
    jean-françois leroy
    miquel mont
    vbg
    9th ward marching band

    exposition du du 4 avril au 29 mai 2013,
    à La Permanence, 7 rue de l'Abbé Girard, Clermont-Ferrand
    tous les mercredis de 14h à 19h, ou sur rendez-vous / 06 99 67 42 46

    vernissage le mercredi 3 avril 2013 à partir de 18h00,
    ouverture du 2° volet le 17 avril à 14h
    ouverture du 3° volet le 11 mai à 14h
    ouverture du 4° volet le 22 mai à 14h

    www.artistesenresidence.fr
    www.kurt-forever.com
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  • Exposition Nature(s) à la Galerie Lab Artyfact du 12 septembre au 22 novembre 2014
    Exposition Nature(s) à la galerie Lab Artyfact du 12 septembre au 22 novembre 2014

    Avec Ruben Brulat, Margaret Dearing, Laurent Deglicourt, France Dubois, Magda Hueckel, Ilka Kramer, Claire Laude, Douglas Mandry, Didier Ohayon, Fabien Piot, Geneviève Roy, Yannick Valet et Peter Wiklund

    Galerie Lab Artyfact : 9 rue Forest, Paris 18 ème, métro place de Clichy.
    Ouvert du mercredi au vendredi de 12h à 19h, le samedi de 14h à 19h.
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  • L’architecture sans gravité

    Il y a 9 ans

    / Présentation / L’architecture sans gravité

    Vues d’architectures

    Si la photographie d’architecture est de nos jours quelque peu obsolète, on n’en est pas moins, avec des travaux comme ceux de Margaret Dearing, face à des vues d’architecture.
    Toutefois l’objet de l’architecture est absent, la ville tout autant. Ce qui semble plus arrêter le regard de la photographe, ce sont les surfaces, les couleurs. Une architecture de façade, sans jeu de mots, dans le sens d’une architecture composée de plans, de façades verticales ou horizontales, de béton brut ou de céramique, lisses et colorées, mais jamais frontales, toujours de biais, laissant un interstice, un passage.
    Prenons pour exemple sa série Architectures, réalisée au Front de Seine à Paris. Cet ensemble urbain a été initié à l’aube des années 60 sur une conception du site en trois niveaux distincts et définis par affectations : inférieur/circuler, médian/travailler, supérieur/habiter. Les images de MD ­—contrairement à toutes les photographies officielles du site qui montrent les tours, le parvis, les perspectives— nous mettent au croisement des espaces, au plus proche des surfaces, dans le noeud des architectures.
    Toutefois, l’enjeu n’est pas de nous montrer un univers urbain déshumanisé, étouffant, trop sectorisé. Notez d’ailleurs la belle harmonie aux tons sourds que les personnages entretiennent avec les lieux, dont ils sont placés en plein coeur. Tout y est travaillé par aplats de couleurs, par emboîtements, par glissements de surfaces/matières. C’est potentiellement mobile, permutable. Effectivement, telles des compositions colorées, ces images font écho à la peinture géométrique, voire à certaines structures abstraites mobiles.
    Ainsi, le point de vue photographique n’est pas frontal ou distancié, il ne rend pas non plus le poids des architectures, ni même, par un plan éloigné, sa dimension à la ville. Tout au contraire, elle est ici comme congédiée.
    Ni ville, ni urbanisme, ni même architecture. Un décor, des images.

    Les témoins


    On pensera bien sûr aux films d’Antonioni en regardant les images de Margaret Dearing. L’architecture en est contemporaine, les passages y sont vides, les attitudes des personnages nous restent étrangères et muettes. Elles nous rappellent aussi que nos espaces urbains ont été transformés en lieux de transit, nos architectures sont devenues des éléments du flux, l'individu tend à y disparaître.
    Et toutefois, dans ces photographies, on ne retrouve pas le regard désillusionné sur la ville. Certes, une certaine mythologie de l’architecture s’est évaporée mais tout comme sa seule critique qui lui succéda d’autant.
    Que dire alors des quelques individus que l’on croise dans ces images ?
    Flâneurs baudelairiens, passeurs des flux urbains, figures anonymes qui traversent les villes désertes, archétypes, personnages de fiction, mesures d’échelle... tout cela, mais rien à la fois.
    Des témoins ?

    Science-fiction


    Rappelons-nous Still Life de Jia Zhang-Ke (Chine, 2006), ce film entre fiction et documentaire, réalisé sur l’immense site du barrage des Trois gorges en Chine. Tandis que dans un même temps où poussent sur les hauteurs du fleuve de nouvelles architectures et que d’autres sont détruites avant de les immerger, on peut voir en arrière-plan —et sans que personne ne s’en étonne—, un monument prendre son envol tel un vaisseau spatial. Documentaire, fiction, science-fiction...
    Ne pourrait-il en être de même dans les images de Margaret Dearing ? Si le décor est abandonné par la fiction, pourquoi ce ne serait pas alors le décor lui-même qui serait la fiction. Ne pourrait-on y voir, tout aussi bien (et notamment dans la série Immersion), le basculement, la disparition, la mutation de ces architectures...
    Science-fiction au quotidien.

    Un château dans le ciel


    La verticalité est parfois déjouée, certaines vues pourraient même s’inverser, le centre de gravité apparaît comme  aléatoire. Dans la vidéo Troposphère , le personnage, qui se tient dans une architecture ouverte, semble chercher ses repères spatiaux, vouloir se défaire d’une force d’attraction alternative, qui, selon, la plaque au sol ou la repousse.
    Convoquons un autre film, Le château dans le ciel, de Miyazaki (Japon, 1986). Une cité mythique nommée Laputa flotte dans le ciel, suspendue aux nuages. Elle est composée d’un monde du dessus fait de ruines et de végétation abondante et d’une cité futuriste encombrée dans les racines du dessous. L’architecture y est complexe et mutante, faite d’éléments fractionnables et permutables. Cet îlot, qui défie les lois de la gravité, flotte ainsi dans les airs, entre passé et futur.
    Aussi, tel un Château dans le ciel, les architectures et paysages de Margaret Dearing, sorte de « blocs-images » fractionnés et permutables, se tiennent suspendus dans l’espace et dans le temps. Reste alors la possible mutation d’un monde si proche et flottant, décor en attente de sa fiction.

    Véronique Terrier Hermann
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  • De l'Habitation

    Il y a 10 ans

    / Présentation / De l'Habitation

    Sur la mer un rocher, une île. En tout cas un moment, figé. Dressé sur l’eau, cet îlot est une tour de Babel dont ne resterait que le lointain souvenir d’une architecture désormais délabrée. À moins que ce ne soit, au contraire, une architecture en devenir. Trouble persistant d’un lieu qui paraîtrait abandonné et désormais, à nos yeux, découvert.
    ­
    Quant aux personnages, isolés les uns des autres, ils sont enfermés dans des lignes de fuite qui ne leur laissent aucun échappatoire, aucune attache. Leurs pieds invisibles emprisonnent leurs corps dans des passages (à) vides, des moments d’attente. Un intervalle en dehors d’un quelconque mouvement, où ils semblent pris (ensemble, peut-être) dans une réalité qui échapperait, momentanément, à leurs desseins. On pourrait penser que ces personnages n’ont donc rien à raconter, aucun récit. Ils ont, en fait, tout à dire dans le hors champ, qui est l’avant et l’après de ce moment précédant, et qui est aussi cet espace où portent leurs regards. Mais de fait, il y a une mise à distance silencieuse entre eux et nous, entre eux et les architectures qui se déploient laissant ainsi à nos regards l’incertitude des choix qui seront les leurs. Ainsi, mis sur le même plan, bâtiments, paysages, personnages, tous, semblent en attente d’habitation. Voilà toute l’histoire.

    Et puis, soudain, un instantané. Une jeune fille, qui n’est entourée que de blanc, que rien ne raccroche donc au monde, semble comme amorcer un mouvement.Son regard dans notre direction : le possible semble désormais lui faire face. Elle se rapproche. Blow up.

    Alexandre Mare, octobre 2008­­­­

    Texte écrit pour l’exposition Margaret Dearing les habitants à la galerie du Haut Pavé à Paris,  2008
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