Élise Leclercq Bérimont

Élise Leclercq Bérimont

Artiste

www.eliseberimont.net

Elise Leclercq est diplômée de la Cambre à Bruxelles en scénographie, elle part ensuite à Berlin pour poursuivre ses recherches à l’école des Beaux Arts de Weissensee. Elle revient ensuite à Paris, où elle poursuit un Master d'anthropologie visuelle et d'histoire de l'art à l'École des hautes études en sciences sociales. Ses oeuvres s'élaborent le plus souvent à partir d'observations de terrain, d'enquêtes ou d'autres protocoles d'expérience. Elles explorent un milieu social mais surtout les représentations collectives et intimes qui en découlent. Dans ce cadre d'action sur le réel, la dimension du témoignage et des sources orales côtoie celle des images mentales et des gestes quotidiens, le document et l'archive s'ouvrent à la mise en scène et aux récits fictionnels. Elle expose ses oeuvres en France et à l’international (Berlin, Montréal, Bruxelles…).

Vives voies

Il y a 12 ans

/ Expositions et résidences / Interlignes /  Présentation

Série de cinq vidéos HDV (5'15, 3'25, 8', 2'50, 2'10)

avec la participation de Michèle Debrenne, Henry Fontaine, Sylvie Heuclin, Lucienne Philippe et Luisa Seba

Les cinq micro-fictions prenant directement place sur la voie ferrée qui traverse Ferrière-la-Grande indiquent une ligne de temps imaginaire. Les personnes que l’on rencontre à différents points de cette ligne y improvisent en solitaires, comme les protagonistes d’un film d’anticipation. Sauf qu’ici la "science-fiction" ne doit plus se comprendre comme une forme désengagée de prédiction de l’avenir, placée sous le signe de l’inéluctable et de la catastrophe, mais au contraire comme la capacité de chacun à transgresser le temps du quotidien, pour entrer, à sa manière et avec ses moyens, dans une temporalité utopique. Car la voie ferrée, à la fois dans et hors de la vie des habitants, à la fois trace du passé avec le développement industriel et voie de transit vers un avenir inconnu, devient comme la scène mentale de ces récits mis-en-gestes.

Gestes d’expérience (jouer une mélodie, se mesurer à un habitat) ou gestes compulsifs (collectionner, tricoter), tous guidés par l’horizon de l’enfance où les barrières du vrai et du faux s’écroulent. L’important n’est pas de faire semblant que nous partons pour un long voyage sous la protection d’une troupe d’animaux, mais plutôt la potentialité des lieux et des histoires multiples auxquels ce départ nous relie. Organiser son environnement en fonction des  mondes intérieurs qui nous habitent, toucher aux objets comme à des  témoins de notre lien fragile avec le présent… voilà l’attitude de celui qui "sort" de son rôle au lieu d’y entrer, conscient qu’il faut parfois se couper des autres pour mieux voir apparaître le "jeu social". Ainsi le plan-séquence, qui tranche l’espace tout en intensifiant la durée, révèle la dimension rituelle de nos manières de faire, d’être et d’apparaître ; nos résistances aux normes du langage et du vivre-ensemble.
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Thèmes : Arts plastiques, Vidéo
META - Élise Leclercq Bérimont - Vives voies - FLG-4bis