Dans le cadre du META Festival 1:
Jacques Grison présente sa première série de Paréïdolies
le mardi 31 mars 2015 de 17 à 22h
à la galerie Laurent Mueller - 75 rue des Archives - 75003 Paris
---
Il y a comme de la hantise chez Jacques Grison. Non tant parce qu’il irait de quelque obsession dans son travail mais, davantage, parce que le fantomatique l’habite. On ne peut en effet que s’alerter de la présence imposante de silhouettes dans ses clichés.
Sans doute ces formes étrangement humaines ne font-elles que nous ramener aux origines mêmes de la photographie : on songera au seul véritable Fantôme de l’Opéra transparaissant sur telle célèbre plaque de Louis-Emile Durandelle ou encore au « premier homme » surgissant dans le mythique Boulevard du Temple de Niepce.
Mais alors que ces empreintes du vivant au milieu d’ « un monde qu’on dirait soumis à la bombe atomique » étaient, chez les pionniers de la photographie, ce qu’il convenait de faire disparaître, elles sont, pour Jacques Grison, ce qu’il lui revient de faire apparaître.
Le moyen dont il use pour y parvenir porte un nom : c’est la paréidolie, qui désigne notre propension à faire surgir des images par assimilation de formes aléatoires à des formes référencées.
Ce faisant, ce n’est plus aux origines de la photographie que nous ramène Jacques Grison mais aux origines mêmes de la représentation, telles notamment qu’on peut s’essayer à les reconstruire à partir de l’analyse des peintures préhistoriques.
Le mécanisme, toutefois, par lequel, depuis quelque 30.000 ans, nous capturons des traces pour en faire des images est complexe : il n’est pas exempt de « projections » sur lesquelles pèsent nos prédispositions, notre mémoire et nos fantasmes. Tout un inconscient des images se laisse ainsi apercevoir. Les fantômes sont toujours des revenants.
Marc Avelot
© Marc Avelot, LES REVENANTS
Jacques Grison à la trace, 2014
Suite