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  • Artmédia 8 - ADaM

    Il y a 16 ans

    / Présentation

    • 1 - Présentation d'ADaM à Artmédia 8 en 2002
      Présentation d'ADaM à Artmédia 8 en 2002
    • 2 - Six mois à Main d'Oeuvre en 2002
      Six mois à Main d'Oeuvre en 2002
    J’ai lu très récemment dans le journal Libération un article à propos du projet MyLifeBits. Celui-ci consiste en la numérisation exhaustive de tous les objets personnels d’un individu : photos, vidéos, disques, factures, conversations téléphoniques, etc. Ceci afin de constituer une sorte de cerveau de secours capable, à l’aide d’un moteur de recherche, de retrouver instantanément n’importe quel détail de la vie de l’individu en question. En l’occurrence, il s’agit de l’américain Gordon Bell, père du mini-ordinateur chez Digital Equipment. Ce projet est financé par Microsoft et est dirigé par cinq chercheurs du Media Presence Research Group à San Fransisco. Il compte aujourd’hui plus de 20 000 documents écrits, 40 000 e-mails, 8 000 photos, 7 giga-octets de musique et 3 giga-octets de vidéos. Afin de rendre le moteur de recherche efficace et pertinent chacun des enregistrements de la base de données est associé à des mots clés décrivant l’objet en question. Ce projet cherche à appliquer une utopie énoncée en 1945 par Vannevar Bush et nommée Memex : "appareil dans lequel une personne stocke tous ses livres, ses archives et sa correspondance, et qui est mécanisé de façon à permettre leur consultation à une vitesse énorme. Il s'agit d'un supplément agrandi et intime de sa propre mémoire".

    L’informatique autorise désormais un tel rêve. D’abord, parce que les moyens de numériser, d’archiver et de retrouver l’information sont devenus performants et ensuite, parce que, de plus en plus, les objets que nous manipulons au quotidien se virtualisent : nous envoyons et recevons des mails, nous prenons des photos numériques, nous écoutons de la musique numérique, nos factures deviennent numériques, notre argent également et tout va dans ce sens. D’un autre coté, notre mémoire naturelle est souvent défaillante. Notre cerveau qui est très à l’aise lorsqu’il manipule des symboles devient par contre subitement extrêmement peu efficace lorsqu’il s’agit de traiter des données mathématiques ou statistiques en grand nombre. Difficile de se souvenir avec exactitude de ce que nous faisions le 5 mai 1996 à 17h15, par exemple. Il faudrait chercher très longtemps. Essayer de recouper avec des événements majeurs, faire preuve de déduction pour sûrement n’arriver à aucun résultat. Un ordinateur pourra prendre moins d’un millième de seconde pour afficher toutes les informations relatives à cette date, extraites d’une base de données bien construite : lieu, personnes, objets, photos. L’ordinateur nous présentera instantanément tous les éléments nous permettant de nous représenter précisément le moment souhaité. On comprend alors que le projet du MylifeBits n’est pas qu’une vaine tentative mais bien quelque chose qui risque de se généraliser d’ici quelques décennies tellement l’idée du surhomme est séduisante. Nous aurons alors tous notre greffe mémoire artificielle connectée au réseau et accessible aussi bien depuis notre téléphone portable que depuis notre téléviseur ou depuis je ne sais quelle autre machine miniaturisée, greffée à même le corps. Notre vie, notre mémoire, se présentera à nous de façon limpide, plane et objective. Plus de doute, plus de confusion, plus d’à peu près. Nous aurons tous notre Google personnalisé.

    ADaM est né d’une démarche analogue. L’utilisation quotidienne et de plus en plus frénétique d’un appareil photo numérique m’a conduit à chercher un système d’archivage efficace pour m’y retrouver parmi les dizaines de milliers de photos que je prenais. Alors que ma réflexion à propos de la façon d’indexer mes images s’affinait, elle influença dans le même temps et progressivement ma manière même de prendre des photos. Je commençais à m’imposer naturellement des contraintes sur mes sujets. Prendre systématiquement les personnes que je rencontrais, les objets que j’utilisais, les lieux dans lesquels j’allais, etc. Tous mes faits et gestes devaient être retranscrits à travers quelques dizaines, voir quelques centaines de photos par jour et facilement indexables dans ma base de données. Chaque photo serait bien sur horodatée et commentée puis décrite à l’aide de mots clés. La base de données serait accessible en ligne afin que je puisse la consulter depuis n’importe où, et un moteur de recherche me permettrait d’afficher les résultats selon le critère de mon choix : la date, l’heure, la couleur dominante, le lieu, les personnes, un objet, la météo etc.

    Le 8 décembre 2001, Antoine Moreau me proposa de participer à la "Copyleft démo" du 18 janvier 2002. La license Art-libre est la transposition à l’art du principe des logiciels open source (Open software license) : un logiciel sous cette licence est fourni avec le code source qui le constitue. N’importe qui est en droit de le modifier et de distribuer sa nouvelle mouture tout en en indiquant la provenance. Les participants à la "Copyleft" devaient donc illustrer ce principe appliqué à une œuvre d’art. Alors en pleine réflexion à propos de ma greffe mémoire, je décidais de lister les contraintes que je m’appliquais quotidiennement et de présenter le résultat d’un tel dispositif sur une journée. Chacun serait libre ensuite de s’appliquer ce dispositif durant une ou plusieurs journées tout en modifiant les contraintes. Afin de recueillir les participations, je conçus une base de données et l’interface permettant de la parcourir depuis Internet. Cette base de données deviendrait alors la mémoire non plus d’une seule personne mais d’une communauté et les recherches effectuées à l’aide du moteur se feraient sur l’ensemble des journées des participants.

    À la façon d’un journal intime, les journées peuvent bien sûr être parcourues de façon linéaire et chronologique. Mais la présence d’un moteur de recherche et d’une base de données autorise tous les rapprochements sémantiques possibles. La perception de l’histoire d’une communauté constituée par l’ensemble des participants se fait alors de façon complètement combinatoire. Le chemin emprunté pour parcourir cette mémoire collective devient celui de chaque visiteur. L’histoire qui nous est racontée peut être celle d’une personne, mais aussi d’un objet ou d’une couleur selon le mot que nous aurons saisi dans le champ de recherche. Il n’y a plus d’autre point de vue que celui du visiteur qui va parcourir un système cohérent, organique et autonome.
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  • Coulisses

    Il y a 16 ans

    / Photographies

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    Depuis juillet 2002, deux fois par an, je photographie les coulisses des défilés « haute couture » à Paris pour le magazine marie claire. D’une saison à l’autre le décor est le même, seuls les vêtements changent. Alors, à chaque défilé, j’expérimente de nouvelles approches, j’imagine de nouvelles images : j’utilise le flash, le noir et blanc, la couleur, le bougé, les gros plans avec toujours comme exigence de montrer les vêtements. Je ne photographie pas les moments de vie, j’évite l’anecdote. Les mannequins  sont pour moi irréelles. Je parle peu.

  • Biographie

    Il y a 16 ans

    Biographie
    Grégoire Korganow vit à Paris.
    En 1992, il fait ses premiers pas de reporter en suivant les mutations de l’ancien bloc soviétique, en Russie, en ex-Yougoslavie, en Albanie… En 1993, il débute une collaboration de près de dix ans avec le quotidien Libération. Cofondateur du magazine de reportage de L’air, ses images sont régulièrement publiées dans la presse. Il a réalisé plusieurs livres : Avoir 20 ans à la Havane (Alternatives), Avoir 20 ans à Santiago (Alternatives), Patagonie, histoires du bout du monde (Solar) …   Photographe engagé, il témoigne de la lutte des mal logés et des sans papiers à Paris, des Indiens Mapuche au Chili, des habitants de Oaxaca au Mexique. Voyageur, il sillonne la Patagonie sur les traces des écrivains Luis Sepulveda et Francisco Coloane, déambule dans les rues de Tokyo en quête de rencontres improbables. Attiré par le « hors champs », il photographie les coulisses de l’élection présidentielle, de tournages de films X ou de défilés de mode.   En 2005, il participe au film A côté de Stéphane Mercurio, sur les familles de détenus à Rennes. Il photographie durant plus d’une année le parcours chaotique des familles de prisonniers. Christian Lacroix l’invite à exposer ce travail aux Rencontres d’Arles 2008 ainsi que ces photos de "backstage" de la Haute Couture, réalisées pour le magazine marie claire.   A partir de septembre 2008 et pendant plus d’une année, il suit les équipes du SMUR dans le département du Val d’Oise. Il saisit des regards, des détails, des ambiances, en noir et blanc et montre ainsi la fragilité de la vie. Cette plongée dans le monde de l’urgence est publiée aux éditions le clou dans le fer et fera l’objet d’une exposition du 29 août au 12 septembre 2010 au festival Visa pour l’Image de Perpignan ainsi que du 19 septembre au 24 octobre à la médiathèque de la ville de Gonesse.   Parallèlement il réalise des portraits de pères avec leur fils. Un travail intime sur le temps, l’hérédité, la fragilité des corps. Certains de ces portraits sont exposés au Forum des Halles, en très grand format, du 10 mars au 10 avril 2010
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    Thème : Photographie
  • Révolte

    Il y a 16 ans

    / Photographies

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    Depuis quelques années les voix oubliées des peuples autochtones d’Amérique Latine se font entendre. Au Vénézuella, au Brésil, au Chili, au Mexique… Pour la revue Géo et plus récemment pour le magazine de l’air, j’ai photographié la révolte de ces hommes et de ces femmes trop longtemps humiliés et méprisés.
    J’ai photographié la lutte des indiens Mapuche au Chili, des habitants pauvres de La Paz en Bolivie, l’occupation de la ville de Oaxaca au Mexique.  
    Aujourd’hui ces populations indiennes réagissent et sortent de l’oubli pour réoccuper leurs terres ancestrales et réclamer leurs droits. Frondes contre fusils, David contre Goliath. C’est un véritable vent de révolte qui souffle désormais sur toute l’Amérique Latine.

  • Libération

    Il y a 16 ans

    / Photographies

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    De 1993 à 2002, j'ai travaillé régulièrement pour le quotidien Libération. Pendant les dix ans de cette collaboration, le journal m'a envoyé photographier des conférences de presse, des manifestations, des spectacles, des réunions politiques... Peu importait le sujet, je devais ramener une image. Mais ce qui m'intéressait principalement, c'était l'exclusion, les mal logés, les sans papiers, tous ceux qui vivaient à la marge et contre qui se déchaînait souvent la violence de notre société.

  • Jeunes

    Il y a 16 ans

    / Photographies

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    J'ai réalisé pour le magazine marie claire de nombreux reportages sur le thème de la jeunesse : les rêves des jeunes filles d'Abidjan, les enfants des mines en Bolivie, les écoles multiethniques en Bosnie, en Israël.... J'ai créé et dirigé une collection de livres photo « Avoir 20 ans » aux Editions Alternatives pour laquelle j'ai réalisé deux ouvrages, un à Cuba, l‘autre au Chili.

  • Hardcorps

    Il y a 16 ans

    / Photographies

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    En 2003, j’ai passé huit mois sur des tournages de films X français, amateurs comme professionnels. J’ai choisi de m’attacher aux acteurs. J’ai guetté entre les prises les moments où ils redeviennent eux-mêmes.

    Thèmes : Photographie, Reportage
  • A côté

    Il y a 16 ans

    / Photographies

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    En 2005, la réalisatrice Stéphane Mercurio m'a proposé de participer à son film, A côté, sur les familles de détenus. Elle avait installé sa caméra à l'intérieur d'un centre d'accueil à Rennes, tout contre la prison des hommes.
    Je ne connaissais rien de la prison. Pendant plus d'un an, j'ai photographié ces vies suspendues, entre parenthèse : lors d'un procès d'assises, d'un déménagement pour se rapprocher du mari incarcéré, d'un parloir sauvage...
    J'ai raconté l'intimité, la solitude de ces familles. J'ai photographié cette vie où tout semble attendre le retour du père, du mari ou du fils. Pas d'images   spectaculaires, juste des regards, des gestes qui racontent cette vie à côté de la prison : Claire qui se pelotonne dans un T-shirt porté par son homme, Chantal seule, tendue dans la salle rouge de la cour d'assises de Nantes, ou encore Christine sur le trottoir hurlant des mots d'amour à son mari derrière les barreaux. J'ai poursuivi ce travail au-delà du film, au centre d'accueil de Rennes et j'ai fait des portraits. J'ai photographié des femmes à leur sortie du parloir. Quelques minutes pour saisir ces visages silencieux sur lesquels, l'amour mais aussi la violence subie est inscrite. En observant ces visages qui fixaient l'objectif, je cherchais à saisir ce lien si fort qui unit ces femmes à leur proche incarcéré.  

    Thèmes : Photographie, Reportage
  • Patagonie

    Il y a 16 ans

    / Photographies

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    L’esprit bercé par les récits des écrivains Luis Sépulveda, Francisco Coloane, Bruce Chatwin, j’ai sillonné pendant plus de sept mois La Patagonie. J’ai photographié cette terre ultime, ce bout du monde balayé par les vents et le souffle glacé de l’Antarctique. J’ai écouté les hommes de ces espaces sans limites, partagé des bouts de vie avec les derniers Indiens, avec des marins, des chercheurs d’or et autres aventuriers de tout bord. Ils portent dans leur regard l’intensité, l’âpreté et l’indicible mélancolie de cette Patagonie, « terre de nulle part ».

    Thèmes : Photographie, Reportage
  • Tokyo comme un décor

    Il y a 16 ans

    / Photographies

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    Pendant un mois, j'ai arpenté les rues de Tokyo. Je me suis laissé porter par les courants de la ville. J'ai glissé dans les rues, suivant un long travelling. J'ai réalisé un portrait impressionniste de la capitale japonaise, explorant la frontière entre le réel et mon imaginaire.
    J'ai photographié la ville comme un décor, cherchant à saisir l'invisible, faisant de chaque rue, de chaque recoin, de chaque ligne de métro, le cadre d'un événement à venir ou passé.
    J'y ai vu des gens seuls, cherchant à établir un contact muet avec eux afin de me sentir moins étranger.

    Thèmes : Photographie, Reportage