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Corinne Mercadier

Corinne Mercadier

Photographe

www.corinnemercadier.com

L'oeuvre photographique de Corinne Mercadier est liée jusqu’en 2008 au Polaroid SX 70. A partir de ces clichés, elle réalise des tirages agrandis de différents formats. Elle a également une pratique du dessin, pour la préparation des sculptures et des mises en scènes de ses images. S’il y a une rupture radicale dans l’œuvre de CM, c’est l’arrêt de la fabrication de la pellicule Polaroid SX70 en 2008. Depuis, elle travaille avec les outils numériques, qui ont apporté des modifications fondamentales aux dispositifs de prise de vues et à l’esthétique de ses images.

Corinne Mercadier a exposé régulièrement depuis 1998 à la Galerie Les filles du calvaire, et à la Galerie Alan Klotz à New York en 2006 and 2008 ; au festival Fotofest, Houston, Texas; à la FIAC et à Paris-Photo; à La Primavera FotoGrafica, Barcelone; à l'ARCO, Madrid...

Elle a reçu le Prix Altadis en 2001 et a obtenu en 2003 une commande du Musée Reattu et du Ministère de la Culture à l’occasion de laquelle elle réalise La Suite d’Arles, exposée pendant les RIP.
  • Le ciel commence ici

    Il y a 10 ans

    / ACTUALITES

    Le ciel commence ici

    EXPOSITION DU 20 SEPT DU 20 OCT 2013
    43 photographies
    Place de l’Hôtel de Ville, Quartier La Courrouze, Façade des Archives de Rennes
    24 dessins
    Carré Lully - Opéra de Rennes, Place de l’Hôtel de Ville
    Du mardi au samedi de 12h à 19h, entrée libre. Projection en continu du documentaire "La Fabrique du champ obscur" de Patrick Le Bescont

    À Rennes, depuis neuf ans, l’exposition "Grand format" met la photographie dans l’espace public, pour faire découvrir à tous la création contemporaine. Cette année, la Ville explore un champ différent de la photographie en exposant une artiste plasticienne. Corinne Mercadier présente, pour la première fois en plein air, 40 photographies sur la Place de l’Hôtel de Ville de Rennes.
    « Le ciel commence ici » met en relation six séries réalisées depuis 1992, réunissant des Polaroids agrandis et des photographies numériques récentes. Le titre résonne comme un clin d’œil à la série « Où commence le ciel ? »
    Une vingtaine de dessins de Corinne Mercadier seront exposés, simultanément aux 40 photographies, au Carré Lully de l’Opéra de Rennes.
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    Thème : Photographie
  • Dominique Baqué, Un mois de la photo faste (extraits), Art Press n°397, février 2013

    Les Mois de la Photo se suivent, mais ne se ressemblent pas : il en est d’assez pauvres, ou de convenus, et d’autres qui permettent au public de découvrir des œuvres authentiques : la programmation 2012 est de celles-là. Ainsi, je n’ai pu qu’être frappée par le radicalisme de trois artistes advenus à leur pleine maturité : Patrick Tosani et Lynne Cohen, dont dont j’ai déjà fait ici l’éloge, et Corinne Mercadier, qui a su magistralement renouveler une iconographie pêchant parfois par sa joliesse poétique.
    [ …]   
    CHUCHOTEMENT DE LA SOLITUDE
    C’est à la fin de la fin de la fabrication du Polaroid SX70 que Mercadier doit la chance - après le doute et le désespoir-d’avoir pu insuffler une nouvelle force à son travail, dont témoignent deux séries, Black Screen et Solo, réalisées avec les outils numériques, et dont on peut dire que l’une est le double de l’autre, et l’autre l ‘inconscient de l’une.
    Depuis ses débuts, Mercadier tient des petits carnets où elle dessine, peint à la gouache, des taches qui deviennent paysages, puis matrices de l’oeuvre photographique à venir. Dans les deux séries, la lumière est traitée comme un théâtre : c’est la lumière – des noirs profonds, des blancs luminescents, irradiants – qui travaille, scénographie le réel. A tel point que les photographies ressemblent à des négatifs, comme si, avec l’image numérique, l’artiste en revenait pardoxalement à « l’image-mère », à la matrice-même du photographique.
    Dans Black Screen, on retrouve les obsessions de la photographe : la boîte de la perspective renaissante, des portes, des objets du quotidien simples et frustres,  - seaux, assiettes, planches - , et, toujours, la construction d’un espace noir qui bloque toute ouverture, toute respiration, visiblement faux, « artifice qui refroidit un peu l’image ». Des reminiscences des photographies sur verre, aussi. Dans toutes ces images, quelque chose se chuchote de la solitude, une question s’esquisse quant à la forme à donner à sa vie.
    Si tout est « trouvé » tel quel dans Black Screen, en revanche tout est construit et minutieusement mis en scène dans Solo : le triptyque intitulé « La Piste » fonde la série toute entière, comme une action, une fuite arrêtée. Une ligne blanche traverse tout l’espace, y compris la manche noire de la femme qui s’élance pour la course, matérialisant la scène, bien sûr, mais aussi la ligne qui sépare «  le vivable du trop mystérieux ». Partout, une comédienne à la posture hiératique, Pythie, Madone ou Diane chasseresse qui défend fièrement sa place face aux objets qui volent. Car, en chef d’orchestre de son œuvre, Mercadier commande à des intervenants hors-champ de jeter des ballons, baguettes et pneus – hommage détourné aux expériences d’Etienne-Jules Marey sur le mouvement et à Chris Marker, La Jetée bien sûr. Photographiés sur un salin ou une piste d’aéroport abandonné, personnages et objets baignent dans la lumière dorée du crépuscule. Un magnétisme puissant opère entre objets et personnages « capteurs de rêves, paratonnerres de l’instant », tandis que se joue, dans le mouvement arrêté, un rapport complexe à la danse. Une femme se trouve magiquement encerclée de quatre ballons jetés au hasard, jusqu’à ce que le hasard se fasse destin, et un homme assis, immobile, guetteur ? sur une chaise évoque le torero entravé avant l ‘estocade dans une gravue de Goya, Témérité de Martincho.
    Photographies austères, sans nul doute, très structurées, architecturées : condition pour « donner forme à l’impensable », ce lointain, cet infini. Notre place dans le monde. Du haut de son échelle, dirigeant ses acteurs et ses lanceurs, Mercadier s’efforce de construire les circonstances qui font apparaître du sens par rapprochements de lieux, lumières, objets et sujets, pour qu’advienne « quelque chose qui va nous justifier ». Pour l ‘artiste, la photographie – qu’elle nomme « son trésor » - est ainsi devenue l’espace de réalisation de ce qu’elle veut faire de sa vie.Comme un diamant brut qu’on taille, à qui l’on donne forme et lumière et qui, enfin, éblouit.
    […]
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    Thème : Photographie
  • Nuage

    Il y a 10 ans

    / ACTUALITES

    Nuage

    16 mai-31 octobre
    Musée  Réattu

    Musée des beaux-arts et d’art contemporain de la Ville d’Arles
    10 rue du Grand Prieuré – 13200 Arles
    Tél. +33 (0)4 90 49 49 37 58
    www.museereattu.arles.fr

    Manifestation, subtile ou grandiose,  du cycle de la vie, spectacle naturel inépuisable constamment renouvelé et toujours différent, le nuage est un objet de fascination sans fin ; il concentre tous les attributs du merveilleux : l’insaisissable, la métaphore, et par-dessus tout l’apesanteur ; il est d’emblée le plus efficace des ascenseurs d’imaginaire : celui qui nous permet de nous défaire de la gravité. Phénomène naturel, doté d’une matière paradoxale, combinaison de contraires et d’extrêmes (masse, transparence, opacité, vapeur, inconstance, profusion), le nuage apparaît dans toutes les cultures comme une manifestation hors norme, éternellement branchée sur l’infini : c’est l’objet métaphysique par excellence. Mais il est aussi, dans l’art, la poésie, la philosophie, ou la nimbologie, en vrai comme en rêve, le plus humain des corps célestes… Extraordinairement ambivalent, à la fois charnel et immatériel – comme le langage lui-même s’en fait si bien l’écho, de nimber à cumuler, ou même…obnubiler -, le nuage entre ciel et terre  se vit comme un messager. Entre nature et culture, art et sciences naturelles, l’exposition Nuage est un voyage au long cours dans le labyrinthe mythique d’un musée habité par son fleuve. Monumentales ou minuscules, aériennes ou charnelles, intimes ou inaccessibles, impertinentes ou graves, 120 œuvres (sculptures, vidés, dessins, peintures, photographies, installations, objets, ondes sonores…) et trois « pépites » naturelles dessinent les méandres d’un rêve en apesanteur qui passe et repasse par la Chine. 57 artistes – de Dieter Appelt, Jean Arp, Brassaï, Richard Deacon, Man Ray, Anselm Kiefer, Piero Manzoni, Michael Sailstorfer, Jacqueline Salmon…à Andy Wharol, dont certains ont travaillé spécialement pour les plis et les replis de l’édifice – s’y livrent sur tous les tons à la culture du Nuage, puisant sans fin dans les tiroirs foisonnants de la vie. Ingrédients (entres autres) : cacahuètes, microsillons, coléoptères, chambres à air, coton, oreillers, tableaux noirs, plomb, cintres, poussettes, tasses de café et téléphones !
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    Thème : Photographie
  • Luc Desbenoit, Photographies 1999-2012 Corinne Mercadier, Telerama 30.01 2013

    Luc Desbenoit - Telerama n° 3290 
    Elle a dû abandonner son Polaroid. Mais l'exploration du numérique a révélé des pans insoupçonnés de son paysage mental. Sa dernière série irradie.   Depuis ses débuts, Corinne Mercadier (née en 1955) pratique la photographie comme une aventure. On serait tenté de dire comme une dérive, en se laissant guider par ce qu'il y a de plus singulier en elle. Etudiante en histoire de l'art à Aix-en-Provence, elle commence par prendre une fontaine, toujours la même, pendant deux ans avec un appareil Polaroid SX-70. Les clichés lui servent de modèles pour ses dessins, mais, peu à peu, elle succombe au charme de ces petits carrés se révélant de façon magique sous ses yeux. Un Polaroid embellit le réel, le simplifie, tire l'image vers l'abstraction, vers l'introspection. L'artiste commence par des paysages, puis compose ses premières fictions avec sa fille, sa mère, en les prenant au Leica avant de rephotographier le cliché avec son SX-70 pour déréaliser la scène. Ce procédé traduit parfaitement ses émotions, ses peurs, ses angoisses. Au fil des ans et de ses différents travaux (1999 à 2012), exposés à l'Arsenal de Metz, on retrouve des personnages énigmatiques, parfois de dos, tournés vers un horizon noir. Les scènes se déroulent en plein air dans des lieux indécis, cadrés frontalement de telle façon qu'on dirait une scène de théâtre. Les objets sont animés d'une vie propre. Des livres, des vêtements volent, des rubans ou des structures en tissu s'entortillent dans l'espace sans que cela paraisse incongru. Ses grands tirages rectangulaires aux couleurs pâles, ou en noir et blanc, semblent mystérieusement se dissiper sous nos yeux. Cette agrégée d'arts plastiques parvient ainsi à décrire le fonctionnement de son univers mental, la peur de la perte et aussi le besoin de se projeter dans l'avenir avec l'espoir de mieux le maîtriser.   Avec la fin de production des pellicules Polaroid en 2008, Corinne Mercadier pense qu'elle va arrêter la photographie. Elle explore alors les possibilités du numérique, obtient les mêmes effets, et d'autres insoupçonnés — comme ceux d'objets irradiants dans sa dernière série, « Black Screen ». Sa plus belle découverte fut sans doute de réaliser que ce n'était pas la chimie du Polaroid qui donnait du magnétisme à ses photos, mais son imaginaire.    
    Jusqu'au 10 mars, Arsenal, Metz (57) | Tél. : 03 87 74 16 16. Voir aussi sa récente série « Solo », musée de l'Image, Epinal (88). Tél. : 03 29 81 48 30.
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    Thème : Photographie
  • LE TEMPS PROFOND DE CORINNE MERCADIER, par Jean-Baptiste Para, in Europe n°1005-1006, janvier-février 2013

    « Ce qui demeure décisif en photographie, c’est toujours la relation du photographe à sa technique », remarquait Walter Benjamin dans sa Petite histoire de la photographie. En 2008, l’arrêt de la fabrication de la pellicule Polaroid SX70 a bouleversé le travail de Corinne Mercadier, l’obligeant à considérer la possibilité même d’en reconstituer l’horizon avec des outils numériques. Ce que l’on entend ici par horizon, c’est d’abord l’espace mental et sensible où se déploie une recherche, où prend forme une poétique de l’image. Depuis une quinzaine d’années, Corinne Mercadier avait mis au point des procédures techniques visant à établir une hospitalité de l’image à l’égard du temps. Après une prise de vue au Leica, l’image première était nouvellement photographiée au Polaroid puis agrandie. Ce travail par strates, en modifiant la définition de l’image, son grain et son contraste, sa lumière et ses couleurs, faisait sourdre une épaisseur temporelle fascinante. Sous la surface plane, une profondeur mémorielle semblait attiser l’énigme d’une autre dimension. En outre, dans les séries que l’on pouvait voir au fil des années et des expositions, chaque image se prêtait à être perçue comme le photogramme d’un film absent, ou du moins éveillait-elle en nous cette impression, comme si elle faisait allusion à quelque chose qui eût été à la fois sauvé et perdu. Nous en venions à penser que, sous cet aspect, toute l’œuvre de Corinne Mercadier aurait pu se situer sous la lointaine étoile du Pré de Béjine.
    Mais avant comme après le passage au numérique, voici ce qui nous retient aussi dans l’art de Corinne Mercadier. Le silence de ses photographies se communique à l’œil de façon presque palpable. Il se dépose en très douce et très légère pulvérulence et si nous cherchons alors à mettre des mots sur ce qui s’émeut en nous, c’est pour confusément tenter de dire un entrelacs d’espace et de temps, une apparition simultanée du plus proche et du plus lointain. On en vient à se demander si les photographies de Corinne Mercadier ne pourraient pas être considérées comme des équivalents ou peut-être même des allégories de la mémoire involontaire. Dans son « Petit discours sur Proust », Walter Benjamin avait mis en lumière l’apparent paradoxe de cette mémoire-là : « Ses images ne viennent pas seulement sans avoir été appelées, il s’agit d’images que nous n’avons jamais vues avant de nous souvenir d’elles. » Il y a assurément quelque chose d’homologue dans les photographies de Corinne Mercadier et dans l’usage qu’elle aura fait des impondérables du Polaroid. C’est à ce point de la réflexion qu’il importe de signaler l’heureuse dimension d’utopie qui s’attache à son travail, car les énergies de la mémoire connaissent ici un retournement décisif : loin d’être maintenues dans l’attraction de la nostalgie, elles sont réorientées vers l’inconnu et le devenir. « Hier n’est pas encore venu », disait Mandelstam. L’œuvre de Corinne Mercadier est de celles qui éclairent d’un sens lumineux cette maxime insondable.
    Plusieurs expositions récentes, dont deux restent visibles jusqu’en mars à Épinal et à Metz, auront permis de concilier des parcours rétrospectifs et la découverte des séries Solo et Black Screen, l’une et l’autre postérieures au passage au numérique. Ce passage fut en vérité ressenti comme une rupture assez violente. Il fallut traverser une zone d’incertitudes perturbatrices, ne pas perdre son âme en l’acclimatant à de nouveaux outils, tamiser le désarroi pour recueillir l’aubaine d’explorations imprévues. Les séries Solo et Black Screen sont construites respectivement dans un espace extérieur et dans un espace intérieur. Dans les deux cas, on assiste à une sorte de récitatif visuel, à l’équivalent optique d’un chant où s’accordent et contrastent des clartés lunaires et des aplats d’ombre dense.
    Dans Solo, contrairement au monde désert de Black Screen, des présences humaines apparaissent. Sur le rivage sableux de ce qu’on imagine être un ancien marais, ou dans un labyrinthe de pierres que l’on dirait remployées d’un théâtre antique, les personnages sont le plus souvent vus de dos. « Que devient le lien avec l’autre quand vous le voyez de dos ? », s’était naguère demandé Corinne Mercadier en réalisant la série Longue distance (2005-2007). Ses photos abritent des questions inépuisables. Et même quand apparaissent des visages, préférablement de profil, toute velléité de lecture psychologique est par avance asséchée. Ce sont d’autres vibrations de sens qui se font jour dans cet univers où les charbonnements intenses et les clartés irradiantes nous exposent à ce qui n’est ni le jour ni la nuit, ni l’esseulement ni la communauté, ni le passé ni ne présent, mais la possible scénographie de leur rencontre qui prend l’aspect d’une danse astrale, puisque tout nous invite à faire mentalement tourner en orbite ces éléments les uns autour des autres. C’est ce que matérialise dans certaines photos l’irruption de sphères ou d’objets donnant concrétude à de pures formes géométriques et qui sont tous immobilisés dans leur gravitation ou leur chute, comme en état d’apesanteur. Pour des séries photographiques antérieures, Corinne Mercadier avait construit des « objets à faire voler », des polyèdres d’organza et de crin, de grands cercles d’étoffe légère que le vent ou le geste humain mettaient en mouvement. Elle renouvelle dans Solo son interrogation sur les échanges métaboliques entre la fixité — poussée jusqu’au hiératisme le plus lapidaire — et le mouvement.
    Les photos de Black Screen nous introduisent dans ce qui ressemble à une maison abandonnée, désertée depuis longtemps par la présence humaine. On dirait les radiographies étranges d’une demeure où quelques objets rémanents — des assiettes en porcelaine blanche, le squelette d’un lit pliant, un canoë en fibre de verre, le battant d’une porte — sont cernés par le vide et la nuit. On est profondément troublé par l’irrémissible lumière qui semble émaner de l’intérieur même de ces objets, comme si ces images allégorisaient l’unique halo de clarté que font en nous les êtres aimés qui ne sont plus.
    Corinne Mercadier ne photographie pas le monde immédiat et rien ne lui est plus étranger que le style documentaire. Elle n’invente pas non plus un univers parallèle. C’est bien dans notre monde qu’elle intervient. Si son travail n’est pas sans incidence politique, c’est dans la mesure où il manifeste une absolue dissidence à l’égard de la tyrannie du temps court qui tend à imposer ses normes à notre société. Une lutte des temps est désormais engagée et la question de l’art devient indissociable de cette chronomachie.

    Jean-Baptiste PARA

    Dans le cadre du Mois de la Photo, en novembre 2012, les séries Solo et Black Screen ont été exposées à la galerie Les Filles du Calvaire (Paris), au moment où la Maison d’Art Bernard Anthonioz (Nogent-sur-Marne) accueillait Le Grain du temps, parcours rétrospectif 1992-2012. Deux expositions sont en cours actuellement : Selon le mystère des choses, Musée de l’Image, Épinal, jusqu’au 15 mars 2013, et Corinne Mercadier, Arsenal, Metz, jusqu’au 10 mars 2013. Les séries Solo et Black Screen sont reproduites dans un livre préfacé par Charles-Arthur Boyer : Devant un champ obscur, Éditions Filigranes, 2012. On pourra visiter le site de l’artiste : http://www.corinnemercadier.com/
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    Thème : Photographie
  • Europe, janvier-février 2013 n°1005-1006

    Par Jean-Baptiste Para
    Chroniques, les arts, page 340

    Le temps profond de Corinne Mercadier
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    Thème : Photographie
  • Connaissance des Arts Février 2013 n°712
    Thème : Photographie
  • Parisart.com

    Il y a 11 ans

    / ACTUALITES

    Parisart.com

    Www.paris-art.com/
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    Thème : Photographie
  • Blouin art info, 8 novembre

    Par Céline Piettre.


    Comment expliquer la fidélité de Corinne Mercadier à un certain type de paysages ? Lieux déserts traversés d’objets en lévitation et de personnages énigmatiques, ciels obscurs, horizons infinis. Qu’elle ait quitté en 2008 son bon vieux polaroïd SX70 pour un appareil numérique et les joies de Photoshop n’y change rien. L’artiste persévère. On retrouve dans ses deux dernières séries, Black Screen et Solo (présentées aux Filles du calvaire jusqu’au 1er décembre), dans leur titre même, ce goût pour l’ombre et la solitude. Et cela, peut-être justement parce que les paysages de Corinne Mercadier n’en sont pas. Construits de toutes pièces, comme ces cabanes que l’on fabrique enfants car il n’en existe aucune à la taille de son imaginaire. Vides pour qu’on y entende mieux résonner sa propre voix. Anonyme en visages, en temps et en espaces pour pouvoir s’y projeter sans avoir à faire de la place au préalable.Des scènes de théâtre, des songes strictement composés, où viennent se jouer quelques instants mystérieux. Des lieux qu’on traverse, qu’on occupe mais où l‘on n’habite pas. Sans couleur comme dans un rêve. Sans localisation précise.
    A l’étage, la netteté de la série Solo, le lien étrange qui se tisse entre les personnages (mère ou fille de l’artiste) et les objets lancés en l’air et stoppés net dans leur course, évoquent le surréalisme de Magritte ou de De Chirico. On est manifestement ailleurs, dans un espace mental à la fois ouvert et délimité, figé en un temps suspendu. Les horizons, très bas, les ciels noirs, étirent le sol à l’infini, surface terrestre monochrome dont on arrive presque à deviner la courbure. Un labyrinthe, des rectangles et des sphères, des présences absentes, des gestes capturés dans leur élan par la pellicule.« Ce qui m’intéresse dans le mouvement photographique, c’est qu’il enregistre ce que l’œil n’a pas vu ». Ici, une chorégraphie muette et immobile, mais dont on sent le dynamisme passé et à venir. Corinne Mercadier déploie cette magie qui est propre au médium et qui consiste à révéler des agencements secrets. Une magie qui imprègne l’atmosphère jusqu’aux objets et aux personnages eux-mêmes : baguettes, sorciers, danse rituelles et corps occultes.Au rez-de-chaussée, la série Black Screen est une succession d’épiphanies. Dans des intérieurs dépouillés, des objets laissés à l’abandon sont transfigurés par une lumière interne. Devenus phosphorescents, des piles d’assiettes, un lit démantibulé posé à la verticale contre le mur, un seau, un balai, se détachent du fond noir comme sur les négatifs d’une photographie. Ils apparaissent littéralement, se « manifestent » tels des fantômes. Radiographies de ce qui est caché. Repentirs.La magie opère une fois de plus. Tout prend du relief : le grain du sol, les lézardes sur les parois abîmées, la saleté sur les murs, les poussières, la matière. La lumière dans un angle de cheminée découpe un volume de blanc comme sur une toile abstraite.Ici, et à l’opposé de la série Solo, il ne s’agit pas d’instants capturés mais d’une durée faite de strates temporelles, étirées, superposées. Corinne Mercadier, en magicienne de l’image, a jeté un sort à ces lieux inhabités. A la fois vides et saturés de temps, de passés qui brillent dans l’obscurité telles des lucioles.
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    Thème : Photographie
  • Art Absolument, numéro 50, novembre-décembre 2012

    Présence dans la sélection d'Art Absolument

    http://www.artabsolument.com/fr
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    Thème : Photographie