Élise Leclercq Bérimont

Élise Leclercq Bérimont

Artiste

www.eliseberimont.net

Elise Leclercq est diplômée de la Cambre à Bruxelles en scénographie, elle part ensuite à Berlin pour poursuivre ses recherches à l’école des Beaux Arts de Weissensee. Elle revient ensuite à Paris, où elle poursuit un Master d'anthropologie visuelle et d'histoire de l'art à l'École des hautes études en sciences sociales. Ses oeuvres s'élaborent le plus souvent à partir d'observations de terrain, d'enquêtes ou d'autres protocoles d'expérience. Elles explorent un milieu social mais surtout les représentations collectives et intimes qui en découlent. Dans ce cadre d'action sur le réel, la dimension du témoignage et des sources orales côtoie celle des images mentales et des gestes quotidiens, le document et l'archive s'ouvrent à la mise en scène et aux récits fictionnels. Elle expose ses oeuvres en France et à l’international (Berlin, Montréal, Bruxelles…).

L'Harmonie

Il y a 13 ans

/ Expositions et résidences / Interlignes / Présentation

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  • 2 - Séquence 43c
    Séquence 43c
  • 3 - Séquence 43d
    Séquence 43d
Vidéo HDV, 7 minutes 20

avec la participation des membres de l’Harmonie municipale de Ferrière-la-Grande


Tel un cortège d’anges musiciens mais rebelles qui voudraient manifester leur mécontentement, l’Harmonie avance vers nous mais arrive de très loin, comme le tonnerre qui gronde par échos. Le caractère cacophonique ou « déréglé » de leur musique, comme si chacun jouait dans sa bulle alors même qu’ils avancent comme un seul homme, entre en contact métaphorique et « romantique » avec la nature luxuriante qui les entoure. Ainsi du ciel et de sa lumière qui semble accompagner le mouvement de la fanfare par alternance d’éclaircies et d’ombres. Ces troubadours désenchantés deviennent des oiseaux de bons et de mauvais augures, annonçant les humeurs du ciel comme les mariages et les deuils, faisant la pluie et le beau temps sur la vie en communauté.

Dieu sait quelle nouvelle ils sont venus annoncer cette fois-ci ; car leur marche fait d’abord l’effet d’une procession surréaliste où chacun retrouve son âme d’enfant, celle qui souffle dans l’instrument sans réfléchir au son qui en sortira. Mais l’innocence du souffle n’empêche pas la dimension collective et intergénérationnelle de faire pressentir la mélodie de l’Événement ; celle qu’on entend siffler en douce, à l’orée des grands mouvements de l’histoire, sans en reconnaître les notes. S’il est encore tôt pour prédire la destination de ces trouble-fêtes de l’Harmonie, ils rappellent par ailleurs tout un musée imaginaire où cohabitent les Musiciens du Caravage qui semblent n’en faire qu’à leur tête, les Musiciens tragiques de James Ensor qui forment un orchestre zoologique et la Sainte Cécile (patronne des musiciens) de Raphaël qui regarde le chœur des anges trônant dans le ciel alors qu’à ses pieds traînent des flûtes et des luths déglingués.
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Thèmes : Arts plastiques, Vidéo
META - Élise Leclercq Bérimont - L'Harmonie - Séquence 43d