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  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

    www.margueritepilven.net

    Cyrille Weiner

    Il y a 12 ans

    / Articles

    Cyrille Weiner
    « Nous vivons tout changement comme une catastrophe, nous attachant plus à ce qui va disparaître qu’à ce qui sera construit » Alain Bublex

    Le photographe s’intéresse aux relations de dépendance entre sphère collective et individuelle en milieu urbain. L’urbanisme structure nécessairement nos usages de la ville en orchestrant la circulation des corps et des regards à échelle globale. Cette grille de lecture du territoire tend à se substituer à l’appréciation personnelle de l’usager. Elle conditionne sa façon de percevoir l’environnement et de le vivre.

    Afin d’interroger ce phénomène de l’extérieur, Cyrille Weiner prend ses distances avec la photographie strictement documentaire. Il s’appuie sur les pouvoirs révélateurs de fictions paradigmatiques comme celles de catastrophe ou de paradis perdu. Ces scénarios lui permettent de construire des allégories qui abordent une question d’ordre universelle : celle de notre rapport au monde. Il ne s’agit pas pour le photographe de penser contre l’urbanisme mais de lui rechercher une extériorité radicale, voire utopique, à partir de laquelle une critique de son espace normé devient possible.

    Sortir de l’espace normé, c’est se soustraire à sa grille de lecture ordonnancée. A la périphérie des villes, Cyrille Weiner explore des lieux où le tissu urbain s’est interrompu. Il observe les indices de la présence humaine, attentif à la façon dont elle se manifeste là où l’on ne l’attend plus. Il emmagasine lors de longs repérages des ambiances, des indices d’activités humaines, des variations atmosphériques de lumière et précise à leur vue son story board. Une fois le cadre des prises de vue défini, le photographe ne se déplace plus. Il anticipe le mouvement dans le cadre, compose en temps réel avec les paramètres du territoire. Cette méthode précise et ouverte aux possibles permet au photographe d’exacerber les tensions et les points d’harmonie qui se dégagent de l’occupation d’un lieu par des individus. Il en ressort des images ambigües, suspendues entre l’évanouissement et la résurgence d’un ordre.

    Les photographies qu’il réalise dans un quartier périphérique de Nanterre participent de cette ambivalence. Elles décrivent à la fois un univers en voie de disparition et la vitalité qui ressort de ces lieux à la configuration mouvante. C’est également le cas des séries "Presque'île" et "Bout du Monde", où vacanciers et campeurs de fortune donnent aux paysages de bord de mer, la forme, légère et instable, d’un terrain de jeu. Les faits et gestes que le photographe observe en ces territoires que les infrastructures collectives n’ont pas réifiés se lisent comme des expériences kinesthésiques du monde. Le caractère improvisé de ces activités échappe à l’uniformisation des comportements, aux loisirs planifiés et au bonheur standardisé.

    Les photographies de Cyrille Weiner confrontent l’idéal de maîtrise des espaces normés à la libre interprétation d’un territoire par des individus. Exacerbée au moyen d’images fortes, cette confrontation des échelles questionne l’influence des aménagements collectifs sur la structuration, spatiale et temporelle, de nos vies et à échelle inconsciente, sur nos aspirations et nos désirs. Les dispositifs d’exposition que Cyrille Weiner imagine rejouent symboliquement cette échappée du regard hors des formats classiques de l’exposition. A la villa Noailles, ses photographies s’inséraient entre de fausses briques structurant l’espace. Au centre photographique de Lectoure, les visiteurs sortaient du bâtiment pour découvrir une édition de carnets photographiques exposée dans un pigeonnier transformé en cabinet de lecture. Autant de manières de détourner le visiteur des formes habituelles de réception de l’œuvre pour le faire sortir de ses habitudes d’usage, créer une expérience poétique du lieux et du regard.

    Pour Cyrille Weiner, février 2011
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    Thème : Arts plastiques
  • Sky Touch (Paris 2003)

    Il y a 12 ans

    / Oeuvres / Présentation

    • 1 - CBélanger-église-DM
      CBélanger-église-DM
    • 2 - Sky Touch-003
      Sky Touch-003
    • 3 - Sky Touch-005
      Sky Touch-005
    • + 5 media(s)
    Cette installation vidéo a été réalisée avec le soutien de Transat Vidéo (Caen) et du Centre Régional des Arts du Cirque de Basse-Normandie (Cherbourg). Elle a notamment été présentée au Musée des Beaux-Arts Thomas Henry de Cherbourg-Octeville du 20 janvier au 19 mars 2006.

    L'installation “Sky Touch”, créée en 2003 à l’occasion du festival “Repérage”, à Caen, intègre les performances de différents artistes du cirque. Après un travail en collaboration avec certains d’entre eux, des images vidéo ont été utilisées pour la réalisation d’une installation. Ces artistes sont Betty Fraisse, fil-de-fériste, et Bruno Krief et Armance Brown qui travaillent la corde verticale (le drap).

    L’installation consiste en un escalier de verre de 180x240 cm. Les marches (40x180 cm chacune) permettent une double projection : l’une sur les contremarches (rétroprojection) ; l’autre sur les marches (projection depuis le haut).

    Il s’agit du même principe de projection que Cendrillon Bélanger a utilisé à Aix-la-Chapelle pour l’installation “Love Apart”. Mais, cette fois, c’est l’idée de chute, d’un corps désespérément soumis à la gravité malgré ses efforts pour s’en abstraire, qui travaille “Sky Touch”.

    La corde de Betty se tend sur une ligne fragile et ses pas en sont d’autant plus hasardeux. Le spectateur voit en contre-plongée totale la jeune femme marcher sur une corde dont les marches cassent la direction. Cette corde, par le jeu des deux projections, tente pourtant sans cesse de se tendre en une même ligne droite.

    Avec Bruno et Armance, le travail de la corde verticale révèle un corps en lutte, entre chute et ascension, bascule et contre-bascule. Ce corps est parfois montré allongé sur la longueur d’une marche (et donc entier), parfois à la verticale de l’installation — auquel cas, le spectateur en a une vue fragmentée, entrecoupée par les images de la seconde projection.

    La bande-son est un élément essentiel de cette installation, ses brusques et intenses scansions contribuant à théâtraliser le péril. Cendrillon Bélanger l'a travaillée à partir de sons synchrones, de sons de récupération, ou d’autres sons qu’elle a créés elle-même pour cette pièce.

    DV Pal
    8 min 30 s en boucle, couleur, son
    Réalisation, caméra et montage : Cendrillon Bélanger
    Son : Cendrillon Bélanger
    Avec : Betty Fraisse, Armance Brown et Bruno Krief
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    Thème : Arts plastiques
  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

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    Thibault Brunet

    Il y a 12 ans

    / Articles

    Thibault Brunet
    Call of duty: Modern warfare est le nom d’un jeu vidéo que Thibault Brunet a pratiqué en gamer assidu. Un appareil photo donné à son avatar dans le cadre d’une mission de combat en Afghanistan lui fait finalement lâcher snippers et mitraillettes pour entamer une libre exploration de l’espace du jeu dont ses images témoignent. S’éloignant des impératifs de l’action, il fait errer son avatar parmi d’autres soldats désœuvrés dont il livre des portraits troublants de réalisme (série "First-Person Shooter"). Un premier pas de côté pour retrouver l’homme sous l’uniforme, une dérive à proprement parler, que l’artiste radicalise avec "Vice City".
    Cette série de paysages désertés (périphéries de villes, zones industrielles, panoramas naturels) révèle des toiles de fond si crédibles et léchées qu’elles passent souvent inaperçu des joueurs hyperactifs. Des sites fantomatiques sur lesquels il se plaît parfois à déchaîner des tempêtes de sable au moyen d’un kit graphique mis à la disposition des joueurs. Via son avatar, l’artiste décèle cette « beauté de circonstance » dont parlait Baudelaire dans Le Peintre de la vie moderne. L’image pauvre garde parfois les contours crénelés d’une résolution basse. Et comme un premier de cordée relié à la terre ferme, Thibaut Brunet ancre son périple virtuel « in real life » en immatriculant ses images d’après le jour et l’heure de leur réalisation. D’une pratique des jeux vidéo dont les détracteurs critiquent le caractère chronophage,  il nous livre la toute autre expérience d’un temps suspendu, dégagé, ouvert à la contemplation.

    Marguerite Pilven pour Slicker n°4, automne 2012
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    Thème : Arts plastiques
  • Bijou

    Il y a 12 ans

    / Travaux

    • 1 - chocolate
      chocolate
    • 2 - écharpe
      écharpe
    • 3 - allumettes
      allumettes
    • + 6 media(s)
    Thème : Arts plastiques
  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

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    Morgane Fourey

    Il y a 12 ans

    / Articles

    Morgane Fourey
    Après avoir commencé par peindre pour passer ensuite à la sculpture, Morgane Fourey a préféré la solution du « tout en un  ». En travaillant sur leur articulation, elle joue sur les doubles statuts de l’image, un espace illusionniste suggérant la tridimensionnalité, et de la sculpture qui partage le même espace que celui du spectateur. Le contexte dans lequel se fait la rencontre du spectateur avec ses œuvres n’est de fait jamais anodin pour elle. S’il peut être assez remarquable de découvrir un Gisant dans un centre d’art, ce même gisant exposé dans un lieu saint, comme ce fut le cas en 2011, à l’Abbatiale de st Ouen, peut très bien passer inaperçu des visiteurs. Surtout si ces derniers viennent y chercher de l’art contemporain ! Invitée en résidence, Morgane Fourey prépare en ce moment une exposition composée de cartons d’emballages et de caisses de transport…En donnant au spectateur l’impression d’arriver un peu trop tôt au vernissage, c’est sa psychologie de regardeur qu’elle vise. Il en va de même avec Ouvrage, un mur en placo-plâtre, peint par l’artiste avec la minutie d’un trompe l’œil, dont les vis apparentes et l’enduis poncé signalent l’aspect en chantier. Bien que très différentes par leur aspect, ces œuvres tiennent leur étrangeté du flottement qu’elles instaurent entre sujet regardant et objet regardé. Une situation souvent dépeinte dans les tableaux de Magritte : que vois-je en face d’une peinture représentant une pomme, un tableau ou une pomme ? Si le fruit fait illusion, on viendra à en oublier le tableau. L’artiste américain Richard Artschwager qui explora précisément cette ambiguïté entre l’objet et son image peignit dans les années 60 une chaise sur une chaise. Avec son Gisant, Morgane Fourey redouble la coïncidence confondante d’une sculpture funéraire qui superpose au corps humain son image. En déjouant les attentes du spectateur, elle convertit l’action de regarder en une forme accrue de présence à soi.

    Marguerite Pilven

    Texte pour le catalogue de la Biennale de la Jeune Création à Houilles (9e edition 2012)
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    Thème : Arts plastiques
  • Thème : Arts plastiques
  • Salle d'attente 2

    Il y a 12 ans

    / Travaux

    • 1 - table basse
      table basse
    • 2 - wood is good
      wood is good
    • 3 - plante morte
      plante morte
    • + 5 media(s)
    Thème : Arts plastiques
  • CP Salle d'attente Immanence

    Il y a 12 ans

    / Presse / Elvire Bonduelle - Salle d'attente

    Les conditions dans lesquelles on voit les œuvres sont lamentables. Les expositions sont très fréquentées, et parfois par des imbéciles. On ne peut que rester debout et regarder, en général avec quelqu'un d'autre. Il n'y a pas d'espace, pas d'intimité, nulle part où s'asseoir ou se coucher, on ne peut ni boire, ni manger, ni penser, ni vivre. Ce n'est qu'une présentation. Ce n'est que de l'information.
    Écrits 1963-1990, Donald Judd, Édition Daniel Lelong, 1991.

    Voilà quelques années que je m'intéresse aux salles d'attentes comme parenthèses spatio-temporelles propices à la contemplation. Patientant chez mon dentiste, confortablement assise en face d'une toile, je la considérais au premier abord comme une « croûte ». L'attente s'éternisant, je contemplais la toile, au début très passivement mais petit à petit un certain dialogue s'instaura, et elle finit par beaucoup me plaire. Le temps et ma disponibilité d'esprit avaient permis cette expérience esthétique inattendue.
    Une seconde expérience m'amena à vouloir désirer voir les œuvres d'art dans de meilleures conditions, lors d’un voyage pour visiter l'exposition d'un peintre adoré dont je n'avais jamais vu le travail qu'en reproduction. Arrivée au musée, la foule, le bruit, le manque de recul et d'assises m'empêchèrent de voir les œuvres. Très déçue, je me consolais alors en dévorant le catalogue, confortablement installée dans mon train de retour.
    Ainsi est né le projet SALLE D'ATTENTE, l'envie de proposer de meilleures conditions pour voir les œuvres et renouveler la qualité de nos expériences sensibles et esthétiques.
    Chez NEW Immanence, dont l'atmosphère est déjà toute indiquée avec ses poignées en laiton, ses rideaux à lames verticales et son paillasson encastré, un ensemble d'œuvres sont mises en relation pour un accrochage « en salle d'attente ».
    Les peintures de Camila Oliveira Fairclough se réfèrent à des codes visuels reconnaissables, mettant en tension le visible et le lisible au delà de l'apparente immédiateté de leur approche.
    "Césium", miroir hypnotique de Baptiste Debombourg, reflète une image parcellaire et éclatée de l'espace qui s'en trouve comme « psychédélisé ».
    L'horloge souriante « 10h10 » de Bertrand Planes défie les esprits trop rationnels et pressés tout comme l'étonnante plante verte de Julien Berthier dont l'apparence prête à confusion.
    "WOOD IS GOOD", retable iconoclaste d'Elvire Bonduelle, brouille les frontières disciplinaires et semble inviter à s'asseoir dessus.
    Sur la table basse, quelques nouvelles défraichies de cette dernière et la revue "LOG", entièrement consacrée au travail de Sammy Engramer, achèvent de filer la métaphore de la salle d'attente.
    Les conditions dans lesquelles on voit les œuvres sont lamentables. Les expositions sont très fréquentées, et parfois par des imbéciles. On ne peut que rester debout et regarder, en général avec quelqu'un d'autre. Il n'y a pas d'espace, pas d'intimité, nulle part où s'asseoir ou se coucher, on ne peut ni boire, ni manger, ni penser, ni vivre. Ce n'est qu'une présentation. Ce n'est que de l'information.
    Écrits 1963-1990, Donald Judd, 1991, Édition Daniel Lelong.
    La pratique d'Elvire Bonduelle se concentre sur la quête du bonheur, vaste thème qu'elle explore depuis ses débuts. Sans support à priori, elle navigue le plus souvent entre objets, dessins et vidéos. Elle a réalisé récemment Le meilleur Monde, un numéro spécial du quotidien Le Monde, fait uniquement de bonnes nouvelles récoltées dans le journal qu’elle a soigneusement passé en revue pendant un peu plus de trois mois.
    « Voilà quelques années que je m'intéresse aux salles d'attentes comme parenthèses spatio-temporelles propices à la contemplation. Patientant chez mon dentiste, confortablement assise en face d'une toile, je la considérais au premier abord comme une « croûte ». L'attente s'éternisant, je contemplais la toile, au début très passivement mais petit à petit un certain dialogue s'instaura, et elle finit par beaucoup me plaire. Le temps et ma disponibilité d'esprit avaient permis cette expérience esthétique inattendue.
    Une seconde expérience m'amena à vouloir désirer voir les œuvres d'art dans de meilleures conditions, lors d’un voyage pour visiter l'exposition d'un peintre adoré dont je n'avais jamais vu le travail qu'en reproduction. Arrivée au musée, la foule, le bruit, le manque de recul et d'assises m'empêchèrent de voir les œuvres. Très déçue, je me consolais alors en dévorant le catalogue, confortablement installée dans mon train de retour. »
    Ainsi est né le projet SALLE D'ATTENTE, l'envie de proposer de meilleures conditions pour voir les œuvres et renouveler la qualité de nos expériences sensibles et esthétiques.
    Chez NEW Immanence, dont l'atmosphère est déjà toute indiquée avec ses poignées en laiton, ses rideaux à lames verticales et son paillasson encastré, un ensemble d'œuvres sont mises en relation pour un accrochage « en salle d'attente ».
    Les peintures de Camila Oliveira Fairclough se réfèrent à des codes visuels reconnaissables, mettant en tension le visible et le lisible au delà de l'apparente immédiateté de leur approche.
    Césium, miroir hypnotique de Baptiste Debombourg, reflète une image parcellaire et éclatée de l'espace qui s'en trouve comme « psychédélisé ».
    L'horloge souriante « 10h10 » de Bertrand Planes défie les esprits trop rationnels et pressés tout comme l'étonnante plante verte de Julien Berthier dont l'apparence prête à confusion.
    WOOD IS GOOD, retable iconoclaste d'Elvire Bonduelle, brouille les frontières disciplinaires et semble inviter à s'asseoir dessus.
    Sur la table basse, quelques nouvelles défraichies de cette dernière et la revue LOG, entièrement consacrée au travail de Sammy Engramer, achèvent de filer la métaphore de la salle d'attente.
    conditions dans lesquelles on voit les œuvres sont lamentables. Les expositions sont très fréquentées, et parfois par des imbéciles. On ne peut que rester debout et regarder, en général avec quelqu'un d'autre. Il n'y a pas d'espace, pas d'intimité, nulle part où s'asseoir ou se coucher, on ne peut ni boire, ni manger, ni penser, ni vivre. Ce n'est qu'une présentation. Ce n'est que de l'information.
    Écrits 1963-1990, Donald Judd, 1991, Édition Daniel Lelong.
    La pratique d'Elvire Bonduelle se concentre sur la quête du bonheur, vaste thème qu'elle explore depuis ses débuts. Sans support à priori, elle navigue le plus souvent entre objets, dessins et vidéos. Elle a réalisé récemment Le meilleur Monde, un numéro spécial du quotidien Le Monde, fait uniquement de bonnes nouvelles récoltées dans le journal qu’elle a soigneusement passé en revue pendant un peu plus de trois mois.
    « Voilà quelques années que je m'intéresse aux salles d'attentes comme parenthèses spatio-temporelles propices à la contemplation. Patientant chez mon dentiste, confortablement assise en face d'une toile, je la considérais au premier abord comme une « croûte ». L'attente s'éternisant, je contemplais la toile, au début très passivement mais petit à petit un certain dialogue s'instaura, et elle finit par beaucoup me plaire. Le temps et ma disponibilité d'esprit avaient permis cette expérience esthétique inattendue.
    Une seconde expérience m'amena à vouloir désirer voir les œuvres d'art dans de meilleures conditions, lors d’un voyage pour visiter l'exposition d'un peintre adoré dont je n'avais jamais vu le travail qu'en reproduction. Arrivée au musée, la foule, le bruit, le manque de recul et d'assises m'empêchèrent de voir les œuvres. Très déçue, je me consolais alors en dévorant le catalogue, confortablement installée dans mon train de retour. »
    Ainsi est né le projet SALLE D'ATTENTE, l'envie de proposer de meilleures conditions pour voir les œuvres et renouveler la qualité de nos expériences sensibles et esthétiques.
    Chez NEW Immanence, dont l'atmosphère est déjà toute indiquée avec ses poignées en laiton, ses rideaux à lames verticales et son paillasson encastré, un ensemble d'œuvres sont mises en relation pour un accrochage « en salle d'attente ».
    Les peintures de Camila Oliveira Fairclough se réfèrent à des codes visuels reconnaissables, mettant en tension le visible et le lisible au delà de l'apparente immédiateté de leur approche.
    Césium, miroir hypnotique de Baptiste Debombourg, reflète une image parcellaire et éclatée de l'espace qui s'en trouve comme « psychédélisé ».
    L'horloge souriante « 10h10 » de Bertrand Planes défie les esprits trop rationnels et pressés tout comme l'étonnante plante verte de Julien Berthier dont l'apparence prête à confusion.
    WOOD IS GOOD, retable iconoclaste d'Elvire Bonduelle, brouille les frontières disciplinaires et semble inviter à s'asseoir dessus.
    Sur la table basse, quelques nouvelles défraichies de cette dernière et la revue LOG, entièrement consacrée au travail de Sammy Engramer, achèvent de filer la métaphore de la salle d'attente.
    Les conditions dans lesquelles on voit les œuvres sont lamentables. Les expositions sont très fréquentées, et parfois par des imbéciles. On ne peut que rester debout et regarder, en général avec quelqu'un d'autre. Il n'y a pas d'espace, pas d'intimité, nulle part où s'asseoir ou se coucher, on ne peut ni boire, ni manger, ni penser, ni vivre. Ce n'est qu'une présentation. Ce n'est que de l'information.
    Écrits 1963-1990, Donald Judd, 1991, Édition Daniel Lelong.
    La pratique d'Elvire Bonduelle se concentre sur la quête du bonheur, vaste thème qu'elle explore depuis ses débuts. Sans support à priori, elle navigue le plus souvent entre objets, dessins et vidéos. Elle a réalisé récemment Le meilleur Monde, un numéro spécial du quotidien Le Monde, fait uniquement de bonnes nouvelles récoltées dans le journal qu’elle a soigneusement passé en revue pendant un peu plus de trois mois.
    « Voilà quelques années que je m'intéresse aux salles d'attentes comme parenthèses spatio-temporelles propices à la contemplation. Patientant chez mon dentiste, confortablement assise en face d'une toile, je la considérais au premier abord comme une « croûte ». L'attente s'éternisant, je contemplais la toile, au début très passivement mais petit à petit un certain dialogue s'instaura, et elle finit par beaucoup me plaire. Le temps et ma disponibilité d'esprit avaient permis cette expérience esthétique inattendue.
    Une seconde expérience m'amena à vouloir désirer voir les œuvres d'art dans de meilleures conditions, lors d’un voyage pour visiter l'exposition d'un peintre adoré dont je n'avais jamais vu le travail qu'en reproduction. Arrivée au musée, la foule, le bruit, le manque de recul et d'assises m'empêchèrent de voir les œuvres. Très déçue, je me consolais alors en dévorant le catalogue, confortablement installée dans mon train de retour. »
    Ainsi est né le projet SALLE D'ATTENTE, l'envie de proposer de meilleures conditions pour voir les œuvres et renouveler la qualité de nos expériences sensibles et esthétiques.
    Chez NEW Immanence, dont l'atmosphère est déjà toute indiquée avec ses poignées en laiton, ses rideaux à lames verticales et son paillasson encastré, un ensemble d'œuvres sont mises en relation pour un accrochage « en salle d'attente ».
    Les peintures de Camila Oliveira Fairclough se réfèrent à des codes visuels reconnaissables, mettant en tension le visible et le lisible au delà de l'apparente immédiateté de leur approche.
    Césium, miroir hypnotique de Baptiste Debombourg, reflète une image parcellaire et éclatée de l'espace qui s'en trouve comme « psychédélisé ».
    L'horloge souriante « 10h10 » de Bertrand Planes défie les esprits trop rationnels et pressés tout comme l'étonnante plante verte de Julien Berthier dont l'apparence prête à confusion.
    WOOD IS GOOD, retable iconoclaste d'Elvire Bonduelle, brouille les frontières disciplinaires et semble inviter à s'asseoir dessus.
    Sur la table basse, quelques nouvelles défraichies de cette dernière et la revue LOG, entièrement consacrée au travail de Sammy Engramer, achèvent de filer la métaphore de la salle d'attente.Les conditions dans lesquelles on voit les œuvres sont lamentables. Les expositions sont très fréquentées, et parfois par des imbéciles. On ne peut que rester debout et regarder, en général avec quelqu'un d'autre. Il n'y a pas d'espace, pas d'intimité, nulle part où s'asseoir ou se coucher, on ne peut ni boire, ni manger, ni penser, ni vivre. Ce n'est qu'une présentation. Ce n'est que de l'information.
    Écrits 1963-1990, Donald Judd, 1991, Édition Daniel Lelong.
    La pratique d'Elvire Bonduelle se concentre sur la quête du bonheur, vaste thème qu'elle explore depuis ses débuts. Sans support à priori, elle navigue le plus souvent entre objets, dessins et vidéos. Elle a réalisé récemment Le meilleur Monde, un numéro spécial du quotidien Le Monde, fait uniquement de bonnes nouvelles récoltées dans le journal qu’elle a soigneusement passé en revue pendant un peu plus de trois mois.
    « Voilà quelques années que je m'intéresse aux salles d'attentes comme parenthèses spatio-temporelles propices à la contemplation. Patientant chez mon dentiste, confortablement assise en face d'une toile, je la considérais au premier abord comme une « croûte ». L'attente s'éternisant, je contemplais la toile, au début très passivement mais petit à petit un certain dialogue s'instaura, et elle finit par beaucoup me plaire. Le temps et ma disponibilité d'esprit avaient permis cette expérience esthétique inattendue.
    Une seconde expérience m'amena à vouloir désirer voir les œuvres d'art dans de meilleures conditions, lors d’un voyage pour visiter l'exposition d'un peintre adoré dont je n'avais jamais vu le travail qu'en reproduction. Arrivée au musée, la foule, le bruit, le manque de recul et d'assises m'empêchèrent de voir les œuvres. Très déçue, je me consolais alors en dévorant le catalogue, confortablement installée dans mon train de retour. »
    Ainsi est né le projet SALLE D'ATTENTE, l'envie de proposer de meilleures conditions pour voir les œuvres et renouveler la qualité de nos expériences sensibles et esthétiques.
    Chez NEW Immanence, dont l'atmosphère est déjà toute indiquée avec ses poignées en laiton, ses rideaux à lames verticales et son paillasson encastré, un ensemble d'œuvres sont mises en relation pour un accrochage « en salle d'attente ».
    Les peintures de Camila Oliveira Fairclough se réfèrent à des codes visuels reconnaissables, mettant en tension le visible et le lisible au delà de l'apparente immédiateté de leur approche.
    Césium, miroir hypnotique de Baptiste Debombourg, reflète une image parcellaire et éclatée de l'espace qui s'en trouve comme « psychédélisé ».
    L'horloge souriante « 10h10 » de Bertrand Planes défie les esprits trop rationnels et pressés tout comme l'étonnante plante verte de Julien Berthier dont l'apparence prête à confusion.
    WOOD IS GOOD, retable iconoclaste d'Elvire Bonduelle, brouille les frontières disciplinaires et semble inviter à s'asseoir dessus.
    Sur la table basse, quelques nouvelles défraichies de cette dernière et la revue LOG, entièrement consacrée au travail de Sammy Engramer, achèvent de filer la métaphore de la salle d'attente.
    dans lesquelles on voit les œuvres sont lamentables. Les expositions sont très fréquentées, et parfois par des imbéciles. On ne peut que rester debout et regarder, en général avec quelqu'un d'autre. Il n'y a pas d'espace, pas d'intimité, nulle part où s'asseoir ou se coucher, on ne peut ni boire, ni manger, ni penser, ni vivre. Ce n'est qu'une présentation. Ce n'est que de l'information.
    Écrits 1963-1990, Donald Judd, 1991, Édition Daniel Lelong.
    La pratique d'Elvire Bonduelle se concentre sur la quête du bonheur, vaste thème qu'elle explore depuis ses débuts. Sans support à priori, elle navigue le plus souvent entre objets, dessins et vidéos. Elle a réalisé récemment Le meilleur Monde, un numéro spécial du quotidien Le Monde, fait uniquement de bonnes nouvelles récoltées dans le journal qu’elle a soigneusement passé en revue pendant un peu plus de trois mois.
    « Voilà quelques années que je m'intéresse aux salles d'attentes comme parenthèses spatio-temporelles propices à la contemplation. Patientant chez mon dentiste, confortablement assise en face d'une toile, je la considérais au premier abord comme une « croûte ». L'attente s'éternisant, je contemplais la toile, au début très passivement mais petit à petit un certain dialogue s'instaura, et elle finit par beaucoup me plaire. Le temps et ma disponibilité d'esprit avaient permis cette expérience esthétique inattendue.
    Une seconde expérience m'amena à vouloir désirer voir les œuvres d'art dans de meilleures conditions, lors d’un voyage pour visiter l'exposition d'un peintre adoré dont je n'avais jamais vu le travail qu'en reproduction. Arrivée au musée, la foule, le bruit, le manque de recul et d'assises m'empêchèrent de voir les œuvres. Très déçue, je me consolais alors en dévorant le catalogue, confortablement installée dans mon train de retour. »
    Ainsi est né le projet SALLE D'ATTENTE, l'envie de proposer de meilleures conditions pour voir les œuvres et renouveler la qualité de nos expériences sensibles et esthétiques.
    Chez NEW Immanence, dont l'atmosphère est déjà toute indiquée avec ses poignées en laiton, ses rideaux à lames verticales et son paillasson encastré, un ensemble d'œuvres sont mises en relation pour un accrochage « en salle d'attente ».
    Les peintures de Camila Oliveira Fairclough se réfèrent à des codes visuels reconnaissables, mettant en tension le visible et le lisible au delà de l'apparente immédiateté de leur approche.
    Césium, miroir hypnotique de Baptiste Debombourg, reflète une image parcellaire et éclatée de l'espace qui s'en trouve comme « psychédélisé ».
    L'horloge souriante « 10h10 » de Bertrand Planes défie les esprits trop rationnels et pressés tout comme l'étonnante plante verte de Julien Berthier dont l'apparence prête à confusion.
    WOOD IS GOOD, retable iconoclaste d'Elvire Bonduelle, brouille les frontières disciplinaires et semble inviter à s'asseoir dessus.
    Sur la table basse, quelques nouvelles défraichies de cette dernière et la revue LOG, entièrement consacrée au travail de Sammy Engramer, achèvent de filer la métaphore de la salle d'attente.
    Suite
    Thème : Arts plastiques
  • Germain Caminade

    Germain Caminade

    Artiste, peintre, graphiste

    www.germaincaminade.com

    Paint Work III

    Il y a 12 ans

    / Peinture

    • 1 - Patterns Balance 748
      Patterns Balance 748
    • 2 - Grounds Stopped 8024
      Grounds Stopped 8024
    • 3 - Balanced Tensions 634
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    http://www.pascalinerey.fr

    Pascaline Rey, Artiste plasticienne. Présentation de ses œuvres.

    Thème : Arts plastiques