Le ciel commence ici

Il y a 8 ans

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Ces huit premières photographies de la série "Le ciel commence ici" sont le fruit d'une commande de la Ville de Deauville pour le festival Planche(s) contact 2015.
Cette nouvelle série est réalisée sur des toits de bâtiments divers, tous frappants par leur architecture, leur histoire ou leur rapport à la ville. Bientôt des images faites à l'Observatoire de Paris (Paris-Photo, stand Galerie Les filles du calvaire), au Château de Saint-Germain-en-Laye, dans le quartier de l'Opéra...ces toits deviennent plateaux pour des scènes composées sur mesure.

Voici le texte que j'ai écrit pour le catalogue du festival de Deauville :

A Deauville j’ouvre un nouveau chapitre de la série à laquelle je travaille actuellement, « Le ciel commence ici », des mises en scènes sur les toits de bâtiments remarquables. La Ville m’a ouvert en grand l’accès à ses toitures particulières et j‘en ai conservé deux, en bord de mer, étranges et théâtrales :  les Bains pompéiens et la piscine. Depuis les toits, l’architecture - l’espace humain par excellence - offre des points de vue exceptionnels sur ce qui l’entoure au sol, mais aussi sur l’espace non-construit, inquantifiable et fluide du ciel. Le ciel a une part importante dans l’histoire de mon travail. Les constellations, l’organisation symbolique des inquiétants espaces intersidéraux, sont des sujets de rêveries qui nourrissent mes photographies et mes dessins depuis longtemps. Avec les repérages, la topographie des lieux et leur histoire m’amènent vers des visions qui se fixent peu à peu en scènes. Des personnages dansants et des objets prennent place. Je les dessine dans un carnet de travail. A ce stade, je me fais accompagner par des œuvres qui comptent pour moi. En écoutant ce que Deauville me disait, sont passés devant mes yeux Dürer, Kubrick, Spilliaert et Poe. Mélancolie et mystère. Puis commence la fabrication des objets, qui tiennent un rôle central dans la prise de vue : qu’ils soient lancés ou fassent partie des attributs d’un personnage, ils entrent en relation avec le corps, le décor, la lumière, le temps. La photographie perpétuera leur passage à grande vitesse. Arrive le temps de la prise de vue, la lumière, le vent. C’est le hasard qui prend alors la main sur la feuille de route aux scènes numérotées. C’est lui qui a le dernier mot, car il a le pouvoir de déposer sur le capteur la trace d’une symétrie, d’une étrangeté qu’il aurait été vain de désirer. Toute cette organisation pour circonscrire le terrain des  jeux du hasard. Pour lui faire place, le laisser façonner  des formes inattendues du réel. Un long travail m’attend. Solitaire, enfermée avec les pixels/étoiles de mes fichiers bruts, j’entre dans la vraie nuit des images.
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Thème : Photographie
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