Lubiana

Il y a 9 ans

/ Présentation / Anecdotes

Dans les années 70, je dirigeai une musique de film à L’opéra de Lubiana, dont les musiciens étaient sous le régime militaire, comme dans tous les orchestres officiels, même s’ils ne jouaient pas en uniforme. C’est ainsi que j’appris que mon interprète était adjudant régisseur d’orchestre, alors que le copiste, qui travaillait la nuit, à la bougie, a cause des coupures d’électricité, n’était que deuxième classe.Au cours de la première matinée d’enregistrement sur la petite scène du théâtre, j’eus à rectifier des erreurs minimes dans les parties des cors, dues à l’inattention des deux instrumentistes, à la copie, ou bien peut-être tout simplement à moi. Après déjeuner, un ou deux accidents anodins furent de nouveau détectés chez les cornistes, mais l’enregistrement se passait bien et j’étais très content, comme je l’affirmai à mon interprète. Le lendemain, retrouvant avec joie les musiciens, déjà installés sur scène, je constatai que les deux cornistes n’étaient pas les mêmes que la veille. Comme je m’en étonnai au près de mon adjudant régisseur interprète, il me répondit que les deux hommes avaient été consignés pour deux jours dans une prison militaire, à la suite de mes observations.Je terminai rapidement l’enregistrement sans plus oser risquer la moindre réflexion qui aurait pu jeter le personnel de l’Opéra en prison pour des années, si j’avais dévoilé le fond de ma pensée.
Je n’ai plus jamais réécouté cet enregistrement.
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META - Jean-Claude Vannier - Lubiana