Mercredi 18 janvier, le joli Théâtre Graslin de Nantes bruissait comme une volière.
Enfants et adultes venaient découvrir Little Nemo, rêverie lyrique autour de la mythique BD de Winsor
Mc Cay. Fasciné quand il était petit par cet univers onirique (et merveilleusement graphique), le compositeur David Chaillou l'a réinventé en notes et en sons, à travers une partition séduisante. Confiée à un orchestre chambriste de 11 musiciens, où piano et percussions son très présents, mêlées
d'électronique, la musique joue la multiplicité des styles et des emplois ( récit, commentaire, création d'une atmosphère ....) et du parlé au chanté les voix ne cessent de changer d'état. Arnaud Delalande a réécrit l'histoire en continu autour d'un Nemo adulte, amené à redevenir l'enfant capable d'accéder à Slumberland, pays des rêves. Rien de statique ni de démonstratif dans la mise en scène d'Olivier Balazuc (également colibrettiste); le rythme est vif, joyeux, prenant et les chanteurs bien dirigés se révèlent d'excellent comédiens. Tout en épanchements baroques, couleurs éclatantes et références astucieuses, les décors et costumes de Bruno de Lavenère participent à notre plaisir. Bien choisis les chanteurs comme les choristes jouent le jeu, dans tous les sens du terme. En plus d'un timbre délicieux, fruité et lumineux, la soprano Chloé Briot a le côté juvénile et la fraicheur qui siéent au personnage de Nemo enfant. Et l'ensemble instrumental Ars Nova, sous la direction dynamique de Philippe Nahon, se fait à la fois complice et moteur de l'action." Sophie Bourdais