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    Olivia Clavel, France de Ranchin, Laetitia Grib Fistarol et moi pour l'exposition sur l'Au-delà en novembre 2015, galerie Corinne Bonnet, Paris
    @Philippe Lagautrière
    + un article à propos de l'expo sur le blog de Renaud Monfourny, les Inrocks
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  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

    www.margueritepilven.net

    Kristina Irobalieva - Iron Palm

    Il y a 9 ans

    / Articles

    Kristina Irobalieva - Iron Palm
    Peintre de formation classique, l'artiste bulgare Kristina Irobalieva a commencé par réaliser des tableaux de grand format, d'esprit postmoderniste où se devinent parfois les influences de Jörg Immendorf et de Martin Kippenberger. Depuis 2009, elle fait aussi de la sculpture et des installations, inscrivant toujours plus sa pratique de peintre dans le contexte élargi d'une histoire des formes et de leurs interprétations. Elève de Simon Starling lors d’un échange d'étude Erasmus à la Städelschule de Francfort, Kristina Irobalieva s’intéresse au potentiel narratif contenu dans l'objet. Des possibilités  qu'elle analyse, dissèque et réinvente en travaillant la matérialité, la mise en situation et le contexte d’apparition de ses œuvres.

    "Déconstruire, c'est comprendre" dit-elle. Elle a d'ailleurs choisi pour titre de son exposition "Iron Palm". Dans les arts martiaux, c'est le nom d'une technique qui consiste à se concentrer pour casser un objet solide à main nue. Et de fait, elle nous entoure ici de fragments et de ruines. Le visiteur circulera sans doute avec hésitation dans cet ensemble d'une simplicité parfaitement réglée. La texture curieuse d'un ensemble tableaux déclinant une même image le fera s'approcher et interroger du regard leurs surfaces accidentées. Il remarquera que l'entremêlement végétal qui en forme le motif s'évanouit dans l'épaisseur et les brillances provoquées par les accidents de surface.

    Ce qui se livre soudain et relègue un instant le motif, c'est une gestuelle picturale qui mime plus qu'elle ne peint pour fabriquer un effet de recouvrement à l'enduit qui assimile la toile à un mur. En faisant ressembler ses tableaux à des morceaux d'une fresque artificiellement vieillis, Kristina Irobalieva les dote d’une histoire, d’une antériorité et d’une origine qu’ils n’ont pas. Elle en fait des objets de curiosité autonomes qui basculent dans un espace ouvert, à commencer par celui qui s'ouvre entre l'apparence de l'œuvre et sa nature réelle.

    Un sentiment profond de la volatilité de nos repères d'appréciations semble travailler l'œuvre de Kristina Irobalieva, à la fois réflexive et poétique. Mais c'est sans nostalgie, pour explorer, au contraire, la charge fictionnelle contenue dans le flottement du sens. Irobalieva dit vouloir "définir la forme tout en la gardant ouverte". Son œuvre peut aussi contenir une dose d'espièglerie lorsqu'il s'agit de perturber cette habitude de tout spectateur : vouloir faire coïncider ce qu'il voit avec ce qu'il sait1.

    En contrepoint de cette série de tableaux, des fers à béton torsadés réalisés en céramique sont exposés sur des étagères. Isolés de toute structure d'ensemble, à la façon des tableaux, leur désactivation induit une forme d'attente, un temps suspendu. « Loin de la colonne antique dont les romantiques ont pu faire leur modèle, la ruine contemporaine est le miroir d’un présent qui contemple, non sans frissons, son propre espace déserté, rendu à la vie des choses » écrit Diane Scott 2. Les fers à béton forment surtout un vide, une vacance devenue tangible, tandis que les tableaux alignés ne sont pas sans rappeler un principe d'exposition similaire à celui des Nymphéas de Monet exposés à l'Orangerie et "donnant l'illusion d'un tout sans fin", pour reprendre les mots du peintre.

    Ce temps suspendu, Irobalieva en a fait l'expérience en Bulgarie, dans le contexte post 89 des Balkans. Elle a connu un moment de l'histoire de son pays où l'on cherchait absurdement à reproduire le passé pour éviter tout devenir incertain. La ruine contemporaine, au contraire, est le symptôme d'un excès, d'un emballement du temps de production qui fabrique des objets fantômes, persistances absurdes d'un présent tué dans l'œuf. Ce sont ces fameuses "ruins in reverse" hantant le paysage urbain du New Jersey qui fascinaient déjà Robert Smithson en 1967,  autre artiste de référence pour Irobalieva.

    Si le sujet de la ruine, de la catastrophe et de l'utopie est à la mode, Kristina Irobalieva ne se laisse pour autant jamais fasciner par son esthétique romantique ou mélancolique. C'est plutôt l'état de ruine qui l'intéresse, cette "vie des choses" qui rejetées hors de leur trajectoire fonctionnelle se livrent dans leur matérialité. C'est l'opacité même de cette matière, sa valeur d'incarnation et sa puissance d'illusion dont Kristina Irobalieva interroge les possibilités par le recours au simulacre. Ses œuvres sont des supports de réflexion sur l'historicité des valeurs associées aux objets, que ces derniers soient artistiques ou fonctionnels. Elles sont également des supports de projections dont chaque nouvelle exposition construit le scénario.

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    [1] La remarque est de Christian Boltanski : "d'une manière générale, je pense que nous essayons constamment dans la vie de faire coïncider ce que nous voyons avec ce que nous savons". Extrait d'un entretien avec Delphine Renard, Boltanski, Paris : Centre Pompidou, 1984.
    [2] Revue Vacarme, Diane Scott, Nos ruines, 26 juin 2012. www.vacarme.org

    Communiqué de presse pour la galerie Vincent Sator - exposition du 10 mars au 9 avril 2016.
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    Thème : Arts plastiques
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    Avec les photos de Zazoum Tcherev + Christophe Siebert et Nina Zivancevic pour la soirée de lectures et performances
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  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

    www.margueritepilven.net

    Nicolas Darrot - Les noces chimiques

    Il y a 9 ans

    / Articles

    Nicolas Darrot - Les noces chimiques
    « Les hommes ne savent pas comment ce qui varie est d’accord avec soi. Il y a une harmonie de tensions opposées comme celle de l’arc et de la lyre. » Héraclite, fragments.

    L’installation réalisée par Nicolas Darrot à la Maison Rouge met en relation deux éléments se distinguant d’emblée par des oppositions marquées. Une sonde solitaire, blanche et aérienne, une armée de corbeaux bruyante, agitée et hirsute. Ces corbeaux enfermés à l’envol impossible seraient-ils une figure de la mélancolie ? Longtemps associée au mouvement des astres, à l’influence néfaste de Saturne ou des lunaisons, la neurophysiologie l’explique aujourd’hui en terme de connexions neuronales défaillantes. La liaison comme la coupure des corbeaux avec l’ensemble dépend du passage de la sonde. C’est elle qui mène la danse, son mouvement cyclothymique condamnant les corbeaux à une alternance entre phases d’inhibition et moments d’euphorie. Mais l’excitation pourrait tout aussi bien être sexuelle, ce ballet mécanique une parade nuptiale et les corbeaux un vivier de gamètes… Dans ce dispositif en circuit fermé, la sonde est l’inconnue à l’équation qui régit l’ensemble. Est-ce un astre, un neurone ou un oeuf ? Elle est en tout cas vecteur d’énergie, tant par son rôle moteur dans le dispositif que par sa propension à entraîner les imaginations dans une spirale où les récits peuvent librement se télescoper. Ronde, lisse, blanche, elle renferme des possibilités indifférenciées.

    La mise en place de liaisons figure sans doute l’enjeu essentiel des expositions de Nicolas Darrot. Ses créatures mécaniques sont reliées au moteur qui les anime et leur motricité assurée par un corps articulant des parties indépendantes. La liaison des créatures entre elles dessine les jointures signifiantes de la chorégraphie d’ensemble.« La convenance du tout, qui est la conformité d’un objet à ce qu’il doit être et la convenance de la partie qui est la convenance d’un objet à un autre auquel il est relié. 1», tel était le critère d’harmonie corporelle fixé dans l’antiquité, principe d’ordre semblable à leur représentation de l’univers perçu comme une cosmologie. Cette dilatation des lois de l’anatomie à l’échelle de l’univers ne pouvait qu’intéresser l’artiste manipulateur de liens. Une sculpture animée de l’Yggdrasill figure parmi ces créations antérieures. Cet arbre cosmique de la mythologie scandinave articule entre ses racines et la cime un bestiaire qui matérialise des énergies vitales et des puissances destructrices. L’énergie cosmique procède de l’activité conjointe de ces forces contraires et les branches de l’arbre sont autant de canaux assurant leur circulation ininterrompue entre la terre et le ciel.

    Une confrontation dynamique de contraires est également à l’œuvre dans la Maison- corps, abritant de son centre à la périphérie une suite de couplages gigognes : dualismes de couleur et de forme, de l’un et du multiple, du fixe et de l’animé. La sonde assure le va et vient entre le ciel et la terre, l’intérieur et l’extérieur du bâtiment. Gorgée de lumière, elle irradie des corbeaux nocturnes qu’elle révèle. Cette bille blanche qu’on imaginait volant au secours de la bile noire pourrait bien être un photon géant et la solution chimique. Le Passage au Noir correspond précisément à l’étape des « noces chimiques » qui couronne le processus alchimique. Instant de fusion entre une matière volatile symbolisée par la colombe et une matière lourde figurée par le corbeau, il donne naissance à la Forme. Au delà de leur tentative bien connue de transmutation du plomb en or, les alchimistes avaient surtout pour désir d’analyser les lois de la matière en devenir avant qu’elle ne se fige dans des configurations accidentelles. La fusion opérante du noir et du blanc représentait également celle de la matière et de l’esprit.

    Les premiers automates de la Renaissance ne furent guère fabriqués pour se distraire mais pour comprendre la mécanique du corps, en analyser ses composantes. Contrairement aux sciences positives qui n’opèrent jamais sans séparations et distinctions, les configurations dessinées par Darrot avec ses automates sont restauratrices de liens. Elles découvrent des passages que notre désir de classification a ensevelis. Sa dernière exposition restituait ainsi notre troublante proximité avec les animaux en minant par analogies successives le clivage entre les deux règnes. La logique de la distinction était remplacée par celle, plus sensible, de la gradation. À la notion de coupure, Darrot opposait celle du devenir. Suivant une même approche inclusive, ce dispositif opère des synthèses. Sa forme cyclique en fait une structure de récit polysémique qui est aussi celle du mythe.
    Allant à rebours de la diversité du vivant, le mythe en recherche au contraire la structure commune. Comme l’écrit Mircea Eliade, il «  sert de modèle pour toute forme de « création » ; aussi bien la procréation d’un enfant que le rétablissement d’une situation militaire compromise ou d’un équilibre psychique menacé par la mélancolie et le désespoir.2 » L’interprétation des phénomènes relève d’une même économie intensive, d’un principe d’équilibre et de déséquilibre de forces. Chaque évènement est un point de cristallisation à l’intérieur d’un réseau dynamique d’ensemble où circulent et se distribuent des énergies créatrices. Maîtresses de ces fils conducteurs, les divinités mythologiques en administraient le flux, assurant leur conséquence bienfaitrice comme leur puissance néfaste. Élixirs et baisers décrits dans les contes procèdent de cette même logique de transmission par laquelle circulent charmes et sortilèges. Ambivalence de la sonde : elle relève autant du baiser connectant les corbeaux à un flux vital que de l’astre néfaste les paralysant à distance.

    Cette notion de flux vital travaillait déjà la précédente exposition de Nicolas Darrot à la galerie Eva Hober. Fabriquée avec un ampèremètre, L’œuvre intitulée Journal des Enfants Loups semblait surveiller le pouls des créatures connectées. Les circuits de production et distribution du lait maternel de la louve se matérialisaient quant à eux avec des diodes lumineuses. Trait d’union entre la connexion et la coupure, le passage régulier de la sonde maintient le lien actif entre l’une et l’autre de ces stases. Lorsque le visiteur ne la voit plus, il l’entend rouler au- dessus de sa tête, flux sonore accompagnant sa déambulation dans l’espace de la Maison Rouge. Loin de toute relations de dépendance ou de causalité nous enfermant dans un récit téléologique, le caractère cyclique de l’œuvre signale au contraire son devenir perpétuel. Chaque révolution de l’œuf opère une synthèse, une solution chimique, un recommencement.

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    1 François Julien, De l’essence du nu, Seuil, Paris 2000. 2 Mircea Eliade, Briser le toit de la maison, Gallimard Essais 1986

    novembre 2006
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    Thème : Arts plastiques
  • Exposition Diagonale / 2x16

    Il y a 9 ans

    / Actualités

    Exposition Diagonale / 2x16
    Exposition Diagonal / 2x16. Résidences photographiques en France au Pavillon Carré Baudouin à Paris dans le 20ème arrondissement du 22 janvier au 9 avril 2016. J'y présenterai au côté de 15 femmes gitanes de l'atelier mené par Eric Sinatora (GRAPH-CMI) la série Esperem portant sur le quarter de l'Espérance à Berriac.
    Horaires d’ouverture:
    du mardi au samedi
    de 11h à 18h.
    Fermé les jours fériés. Entrée libre.
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  • Kate Sutton - Artforum 2016

    Il y a 9 ans

    / Presse / Kate Sutton - Artforum 2016

    Kate Sutton - Artforum 2016
    Now in its fourth iteration, Elvire Bonduelle’s ongoing curatorial project “Waiting Room” transforms gallery spaces into temporary reception areas where visitors can indulge in the kind of concentrated viewing typically only possible when one has time to kill. Bonduelle sets the stage with her own sculptures, black metal benches festooned with Styrofoam in bleached hues of blue, honeydew, and buttercream, attended by oval MDF tables, finished with surfaces suggesting white marble or speckled granite. Amedeo Polazzo’s appealingly plain ceramic vessels cluster along the windowsill, while in the far corner, Émile Vappereau’s des fleurs (some flowers), 2015, stocks an oversize aluminum vase with sprigs of spray-painted wood. When it comes to the wall-mounted work, Bonduelle purposefully avoids prioritizing process over product. The paintings revel in their own simplicity, the method of their making immediately evident, even to an untrained eye. François Morellet’s La chute des angles n° 2 (The fall of angles), 2002, tests simple manipulations of L-shaped strips of black paper, while Bernard Piffaretti’s o.T., 2013, is divided down the middle, with the thick swatches of red, yellow, and green paint from one side of the canvas replicated by hand on the other. For his series “Tutti Frutti,” 2015, Nicolas Chardon applies a thin coat of white acrylic to gingham fabric, painting in sections of the patterned grid to create monochrome blocks, while Bonduelle echoes the Styrofoam waves of her benches for the diptych Frise n° 22 A, B, 2015. While there is something laudable in the attempts to advocate a more substantial engagement with the internal rhythms of seemingly quiet compositions, “Waiting Room” ultimately risks implying that these works require a captive audience.

    Kate Sutton – January 2016 – Artforum - Critic's picks
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    Thème : Arts plastiques
  • Nous avons besoin de vous

    Il y a 9 ans

    / Réalisation

    SOS MÉDITERRANÉE Intervenir par tous temps auprès des embarcations en difficulté pour sauver les vies de ceux qui sont en danger de mort en mer Méditerranée.

    Écrit et réalisé par Benoît MUSEREAU

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    Thème : Photographie
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  • Due

    Il y a 9 ans

    / Blog

    Due
    Thèmes : Dessin, Illustration