TOUS LES ARTICLES

  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

    www.margueritepilven.net

    Benoit Pype

    Il y a 13 ans

    / Articles

    Benoit Pype
    De formation scientifique, Benoît Pype a gardé un goût pour les expériences basées sur l’observation de phénomènes. D’une goutte d’eau prélevée et posée sur un socle à sa mesure, (1 cm³), il révèle la circularité parfaite. Les feuilles de saule pleureur qu’il expose sur de fines étagères dévoilent quant à elles l’effet de transformation du temps en se recourbant. Les mobiliers, socles, ou présentoirs conçus par l’artiste s’adaptent à ces choses fragiles qu’ils contiennent sans entraver. Cette mise en relation du naturel et du construit place les notions de mesure et de juste distance à tenir avec l’objet au coeur de son économie esthétique. Une attitude que Benoît Pype matérialise par ses Bureaux de travail.

    Exposées sur le plan de table, les Sculptures de fonds de poche, qu’il réalise avec des bouloches trouvées dans ses vêtements, apparaissent aux côtés des outils employés pour leur fabrication. Ces outils qu’il partage avec l’horloger ou le joaillier, rapprochent sa démarche de leur pratique minutieuse et réglée.

    L’aspiration à coordonner des unités élémentaires dans un ensemble pour créer un univers autonome explique sans doute l’intérêt de Benoît Pype pour les principes « néo-plasticistes » de Mondrian. D’une boîte à musique réalisée en son hommage s’échappe une petite mélodie dont la légèreté s’apparente à celle des objets qu’il met en scène. Imprimées sur du papier à musique et poinçonnées aux intersections de leur verticale et de leur horizontale, les oeuvres de Mondrian réalisées entre 1915 et 1944 servent ici de portée. Ainsi rejouées, elles endossent une fonction similaire à celle de ses présentoirs : être les porteurs d’une réalité imperceptible. La référence à « la petite musique » est aussi présente, bien qu’indirectement, dans une pièce intitulée Éduquer les oiseaux ? À ceci près que le nichoir à l’architecture d’inspiration moderniste ne les fera sans doute pas chanter…
    Si l’on se rappelle que les oiseaux sont un symbole de spiritualité, cette proposition peut-être une allusion, un brin ironique, à ce que l’artiste tente au fil de propositions à l’équilibre nécessairement fragile : harmoniser la matière et l’esprit. Une recherche guidée par ce que Benoît Pype appelle subtilement une « sensibilité rationnelle».

    Marguerite Pilven

    Texte pour le catalogue de la Biennale de la Jeune Création à Houilles
    (9e édition 24 mars au 5 mai 2012)
    Suite
    Thème : Arts plastiques
  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

    www.margueritepilven.net

    Marie Lancelin

    Il y a 13 ans

    / Articles

    Marie Lancelin
    Quand elle ne travaille pas au sein du collectif d’artistes Pilottti, Marie Lancelin crée comme une « femme orchestre ». Également attirée par le graphisme, l’édition, le cinéma, la sculpture ou le théâtre, elle touche à tout sans distinction. Des avant-gardes du début du xxe siècle, elle semble avoir retenu que ces disciplines pouvaient se nourrir efficacement les unes des autres. Elle se souvient sans doute qu’en cette époque marquée par les expérimentations photochimiques et une mécanisation de la vision, on parlait plus volontiers « optique » que « Beaux-arts ».

    L’approche ludique de Marie Lancelin se trouve pleinement dans cet esprit de décloisonnement. Ses Images Sculptures mettent en scène des éléments en bois composés à partir de formes géométriques simples. Des couleurs inégalement réparties sur leurs volumes provoquent des effets d’optique qui faussent notre appréciation de leur forme et de leur ordonnancement dans l’espace. On tourne autour de ces décors qui ne privilégient aucun point de vue unique. Marie Lancelin aborde pareillement ses oeuvres, selon des modes d’exposition changeants : il se peut qu’un dessin donne ensuite lieu à une sculpture et que cette même sculpture soit photographiée pour être exposée en tant qu’image. Ce principe de recyclage s’accompagne d’un goût affirmé pour les procédés de duplication : transferts, calques, pochoirs… Avec ses Logotypes, elle pousse plus loin l’idée d’un vocabulaire plastique régi par une logique interne. La matrice de ses Logotypes se compose d’un carré, d’un cercle et d’un triangle imbriqués. L’artiste en décline ensuite les variantes permises par l’amplitude graphique noir/blanc. Avec ses Dessins génériques, elle joue sur la permutabilité fond/forme, positif/négatif pour révéler ou masquer en partie ces logotypes. Le cinétisme de ces pièces rappelle les trucages du premier cinéma. On songe par exemple aux farces illusionnistes de Méliès.

    Les films que l’artiste présente à la Graineterie évoquent d’ailleurs la pantomime. L’un d’eux paraît nous initier aux règles d’un alphabet inconnu. À moins qu’il ne s’agisse d’un habile stratagème ? Marie Lancelin semble parfois livrer des clés pour mieux nous prendre au jeu et
    nous perdre. Elle conserve ainsi notre étonnement intact.

    Marguerite Pilven

    Texte pour le catalogue de la Biennale de la Jeune Création à Houilles
    (9e édition 24 mars au 5 mai 2012)
    Suite
    Thème : Arts plastiques
  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

    www.margueritepilven.net

    Vincent Chevillon

    Il y a 13 ans

    / Articles

    Vincent Chevillon
    Dans un texte intitulé Les intercesseurs,Gilles Deleuze définit l’artiste comme un intermédiaire qui prête sa voix. Vincent Chevillon est de ceux-là. S’atteler à un sujet revient pour lui à rassembler une iconographie spécifique, à organiser ses voyages en conséquence et à se nourrir d’écrits « pour se faire habiter ». Une trajectoire préparatoire, physique et mentale, qu’il balise avec des croquis et des annotations.

    Les Sondes, ces objets qu’il taille dans le bois et harnache de métal, sont issues de libres métissages entre des formes naturelles et celles d’outils liés à la pêche et à l’équipement de navigation. Partant du roman Moby Dick, des récits du Capitaine Cook ou des écrits de Claude Levi Strauss, Vincent Chevillon s’est intéressé au mythe de l’Ailleurs et plus précisément à la figure du chasseur de cachalot. Avant l’arrivée du pétrole, l’huile de plusieurs cétacés était exploitée pour lubrifier les machines industrielles et éclairer les villes. Les « clous » (des semences de tapissier) que Vincent Chevillon utilise  parfois pour donner une apparence écailleuse à ses Sondes font écho à leur ancienne fonction insulaire de monnaie d’échange. Les tahitiens les acquéraient autrefois pour construire, entre autres, des hameçons avec leur métal en échange de vivres et de faveurs sexuelles de femmes aux marins anglais.

    En évoquant ces flux énergétiques et humains étendus par la navigation, Vincent Chevillon parle plus essentiellement de la question des échanges. Qu’ils soient de nature marchande ou intellectuelle,leur rayonnement politique est essentiel. Une projection accompagne l’exposition de certaines Sondes.

    Diffusées en un flux continu, des images numériques se fondent les unes aux autres jusqu’à former un palimpseste qui sature l’écran. Cette banque iconographique, composée d’archives (ici, celles de la Ville de Houilles) et de photographies d’époque coloniale, engendre par le biais d’un programme informatique un mélange aléatoire de temporalités et de cultures. Contrastant avec ces images destinées à disparaître,les Sondes ont la présence bienveillante de totems. Rattachées à cette question des flux et des échanges, elles semblent rappeler que la dilution des cultures vernaculaires dans les pensées dominantes n’empêche pas leur prégnance dans la mémoire de conteurs comme Vincent Chevillon.

    Marguerite Pilven

    Texte pour le catalogue de la Biennale de la Jeune Création à Houilles
    (9e édition 24 mars au 5 mai 2012)
    Suite
    Thème : Arts plastiques
  • Samedi au blé et à l'oeil

    Il y a 13 ans

    / Aujourd'hui

    Samedi au blé et à l'oeil
    Thèmes : Dessin, Illustration
  • Marguerite Pilven

    Marguerite Pilven

    Critique d'Art, Commissaire d'exposition

    www.margueritepilven.net

    Claire Chesnier

    Il y a 13 ans

    / Articles

    Claire Chesnier
    Claire Chesnier se tient depuis quatre ans au protocole de création suivant : elle imprègne d’eau un papier aquarelle épais qu’elle fixe verticalement, définit son cadre d’intervention avec des rubans adhésifs puis lâche de grandes coulées de couleurs sombres au moyen d’un pinceau gorgé d’encre. Avec une large brosse coréenne, elle intervient ensuite sur ce flux vertical pour le balayer horizontalement.

    Elle appelle « re-voilement» ces va-et-vient qui ralentissent la chute des pigments sur le blanc de la page. En étirant les encres pour travailler leur jus à bras-le-corps, elle les maintient liées à ce fond lumineux par le biais de gradations chromatiques, avant qu’il ne soit trop tard. Impossible de revenir en arrière une fois l’encre séchée. Dans cette pratique en temps réel, le repentir n’existe pas. En se raidissant à mesure qu’il s’assèche, le papier perd aussi de sa capillarité. La maîtrise de ce protocole obtenue à force de pratique n’épuise jamais le caprice des encres infiniment labiles. Tout est fonction du degré d’humidité du support, de la qualité des pigments. Autant de micro-événements auxquels Claire Chesnier répond avec le pinceau. Par le dialogue vif et constant qu’elle exige avec la matière, l’exécution de ces peintures requiert une grande concentration.

    La peinture est pour Claire Chesnier une passerelle tendue, et sans cesse tentée, entre la lumière et l’encre qui s’en détache comme une ombre. Elle est considérée menée à son terme lorsque le glissement des encres vers la lumière du « fond » s’est fait de manière fluide. Un passage qu’elle fixe en une logique quasi photographique d’instantané.
    L’immédiateté du procédé fait qu’un dessin en appelle un autre ; les questions formelles qu’il soulève lors de son exécution se reportant sur un autre dessin.
    C’est pourquoi Claire Chesnier les numérote. Des résonances formelles de l’ordre de la variation musicale apparaissent après coup, qu’un accrochage permettra ensuite de dévoiler. D’un protocole physique et méditatif taillé aux mesures de son ambition, Claire Chesnier tire des œuvres dont la forte présence subjugue.

    Marguerite Pilven

    Texte pour le catalogue de la Biennale de la Jeune Création à Houilles
    (9e édition 24 mars au 5 mai 2012)
    Suite
    Thème : Arts plastiques
  • EOLIE

    Il y a 13 ans

    / Travaux personnels

    Photographie

    Thème : Photographie
  • à Louise

    Il y a 13 ans

    / Vidéos

    Thème : Musique
  • Paris désert

    Il y a 13 ans

    / Vidéos

    Thème : Musique
  • Sssamedi SsstreSssé

    Il y a 13 ans

    / Aujourd'hui

    Sssamedi SsstreSssé
    Thèmes : Dessin, Illustration
  • Paul Comiti

    Paul Comiti

    Journaliste, réalisateur

    www.paulcomiti.com

    Syrie 2012

    Il y a 13 ans

    / Films

    Diffusé sur M6 dans l'émission "66 minutes" en avril 2012.