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  • 1 - Xav et Gos
    Xav et Gos
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Lorsqu’il a débarqué, il y a plus de 35 ans, dans mon bureau de Sipa Press près des Champs-Elysées, j’ai tout de suite compris que Xavier Martin était différent des autres photographes. C’était en 1972. Beau, poli et modeste, il me dit : « A l’âge de 12 ans, quand mon père m’a offert un Instamatic, j’ai commencé par photographier mes amis de l’Ecole Alsacienne, mes sœurs, ma famille, la bonne et… mon chien. » Dix ans plus tard, il commençait sa vie professionnelle avec pour seules armes, un Nikon sans moteur et trois objectifs : un 24, un 35 et un 105.

D’abord paparazzi dans les années 70, il photographia Caroline et Stéphanie de Monaco avec lesquelles il noua une amitié aux respects réciproques. Christina Onassis, Jackie Kennedy-Onassis, Jack Nicholson suivront.

Plus tard, devenu photographe indépendant, il réalisa les portraits exclusifs de personnalités exigeantes telles que Serge Gainsbourg (la Fnac vendit dix mille portraits du « Chanteur dans sa baignoire » : un record !). Ce furent encore, avec leur complicité, des portraits de Jodie Foster, Selma Hayek, Robert Mitchum, David Hockney… Les « People » ont vite accepté de poser pour ce « friendly French photographer ». Sa méthode : approcher son sujet puis parler, et encore parler avec lui. Avec le temps, il créa son propre réseau et mit lui-même en scène les célébrités du monde entier dans son studio parisien.

Une grande agence offrant tant d’avantages pratiques qu’il est difficile, et surtout rare, d’être photographe à succès tout en gardant son indépendance. Cela exige un œil vif et une grande rapidité d’exécution, mais encore un art de converser avec des personnalités de tous horizons, convoitées et sur-sollicitées. Bref, le photographe doit posséder, en plus d’une technique pointue, une culture sans failles.

Les photographies de cette exposition, prises il y a une trentaine d’années, sont toujours vibrantes d’émotions et surtout extraordinairement contemporaines. Phénomène de son époque, Xavier Martin a toujours su garder l’essentiel : son naturel et son innocence.

Je suis heureux que cet « artisan de l’art » soit découvert par un large public, dans sa ville natale, à l’occasion de cette première grande exposition. Heureux surtout que ses photographies, rassemblées par la galerie Basia Embiricos, offrent l’opportunité à tous de les admirer.

Goksin Sipahioglu à Basia Embiricos
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Thème : Photographie
META - Exposition Basia Embericos, Paris, Juin 2009 - _DSC0025