Depuis le lit dans la chambre je ne ressens plus rien je regarde à travers la fenêtre ouverte je regarde au loin au loin dans l'azur au-dessus des gratte-ciels au loin dans l'altitude de l'éternité au-delà des zéniths au-delà des hôtels au loin dans les sommets depuis mon sommier  au loin dans les jardins inversés des cieux immortels  le cercle parfait de la lune sournoise apparaît  j'écoute mon coeur peu à peu s'arrêter de battre que reste t-il de la caresse de tes doigts que reste t-il de l'odeur de ta peau  que reste t-il de l'emprise de tes bras  que reste t-il de notre chaos  que reste t-il du froissement de nos draps que reste t-il de la sueur qui a séché entre tes cuisses que reste t-il de la flamme qui prit vie dans nos batailles  que reste t-il de nos insolences  que reste t-il de notre désir sauvage et futile que reste t-il de nos vaillances  que reste t-il de nos vexations  que reste t-il de nos espoirs de réconciliation que reste t-il de nos silences  que reste t-il de nos orages intérieurs  que reste t-il de nos incohérences  que reste t-il de ton haleine un peu saoûle  que reste t-il de nos corps essouflés   que reste t-il de nos soupirs  que reste t-il de notre impatience   que reste t-il de nos confidences  que reste t-il de nos turpitudes  que reste t-il de nos avanies  que reste t-il de nos rêves  que reste t-il de nos frustrations  que reste t-il de ton regard   que reste t-il de mon oubli  que reste t-il de nos pardons difficiles  que reste t-il de tes intitiatives farouches  que reste t-il de nos complicités  que reste t-il de nos concessions  que reste t-il de nos défaillances  que reste t-il de nos tourbillons  que reste t-il de la douceur de nos rires  que reste t-il de nos délires doux  que reste t-il de notre abandon  que reste t-il de mes cris de tes souffles  que reste t-il de nos litanies  que reste t-il de nos discours saillants  que reste t-il de nos souvenirs  que reste t-il de notre désordre  que reste t-il de notre désir  la nuit noire est tombée que reste t-il de la cadence   des vols des colombes dans le bleu du ciel
Aurore Laloy, exorcil écrit le 16 avril 2016, peu après un séjour à l'hôpital.
Pour Adrien Kanter.
			
			
		Aurore Laloy, exorcil écrit le 16 avril 2016, peu après un séjour à l'hôpital.
Pour Adrien Kanter.

		
