Laboratoire de la sensibilité

25 pages, imprimé juin 1998. Conception et réalisation CM. Avec l'aide de Danish Contemporary Art Foundation, shu uemura, et Groupe By the Way Paris. Contributions par : Maria Finn, Jan Bäcklund, Lise Nellemann, Berit Nørgaard, Jean-Luc Ménétrier, Bruno Guiganti, Cecilie Høgsbro Østergaard, Karina Bentin et Miguel, Patricia, Edwige. Introduction : La connaissance sensible n’est pas exclusivement réservée à l’art. Comme une dimension toujours à redécouvrir, elle est devenu un facteur incontournable pour des recherches à buts divers. Dans de nombreux laboratoires, aujourd’hui, on mesure, on expérimente notre “psyché”, nos sens de l’ouïe, de l’écoute, du regard, du goût et du toucher, comme la sensibilité de la peau, par exemple. L’industrie cosmétique investit dans des champs étendus de la sensibilité. Elle est devenue une industrie de l’intimité qui s’adresse directement à nos sens. Elle crée de nouvelles formes de sensibilité, sédimentant à sa manière les angoisses et les désirs des sociétés post-industrielles. Les espaces symboliques et imaginaires qu’elle nous propose permettent la mise en scène de nos désirs dans le quotidien. L’industrie de la beauté s’inspire ouvertement de ces désirs, mais aussi des résultats des recherches spatiales, bio-médicales, écologiques, etc. Ceci se reflète clairement dans la médiatisation des produits qui sont souvent légitimés par un langage technoscientifique adéquate. A un niveau politique, l’industrie de la beauté démocratise à sa manière le principe d’individualisation des corps que l’on trouve déjà dès l’antiquité (le souci de soi repéré par Foucault). Elle joue donc sur un registre très subtile qui influence nos rêves, notre compréhension du corps et enfin la perception de l’espace personnel. Les deux mondes de la “beauté industrielle” et de l’art, distincts l’un de l’autre selon des modes de production très différents (esthétique fonctionnelle ou représentation symbolique), sont pourtant liés par une terminologie commune, par des réflexions sur l’espace corporel, sa représentation, son devenir et sa transformation. Ils travaillent sur des perceptions inframinces, des sensations subtiles. Le Laboratoire de la Sensibilité propose quelques réflexions sur cet environnement sans énoncer de conclusion ou de résultats précis. Les éléments rassemblés ici tentent plutôt un rapprochement par le biais du sensible, du théorique, et de l’expérimental. Le Laboratoire de la Sensibilité regroupe un éventail de personnes qui, par rapport à leurs propres recherches, se sont sentis concernés par la problématique, ou qui sont impliqués quotidiennement ou épisodiquement dans le cadre d’une pratique professionnelle. C.M.

Laboratoire de la sensibilité

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