Prague, automne.
Ciel plombé, ambiance métallique, vieux quartiers solitaires et tendresses muettes des statues baroques, tordues sous le poids de la pierre. Une main tendue dans le vide, énergie crispée à jamais un regard sec et profond... Qui regarde qui ? Face à face silencieux.
En passant, elle me suit de son regard fixe. Là-bas, déjà une autre me tend la main.

Prague, hiver.
D'un parterre de neige glacée surgissent les tours, masses roides et noires qui piquent de leurs toits un ciel de marbre.
Le soir, ce froid pénétrant s'efface devant la chaleur enivrante du jazz club. Petite cave voûtée sous les rythmiques fortes et suaves. Acide chaleur des trompettes et douce violence du batteur. Bière, absinthe et vague souvenir du chanteur de blues.

Prague, printemps.
Timide rayon pour dégeler l'atmosphère. les façades réveillent leurs couleurs oubliées.
Vibrations de fraicheur nouvelle, çà et là pointe la verdure ; regain d'énergie....

Prague, été.
Chaleur, langueur, bouillonnement d'odeurs sucrées et futiles. La bière fait tourner la tête.
Les statues s'effacent en ombres chinoises delicates (un peu trop courbées peut-être ?)
Ciel jaune en soirée et nuit blanche à chercher les fantômes des ruelles sinueuses.
Mystère ? Magie ? ou tout simplement douce beauté de la mélancolie.