Anne Van Der Linden ne fait pas dans la dentelle. Et ses ouvertures graphiques sont - au sens premier - des opérations anatomiques. La coupure effectuée et les personnages qui la créent ou la supportent crée un jeu de miroirs  où l’animalité rejoint un gothique sous la lune noire d’une forme particulière d’amour. En un univers corporel, sensoriel et mental l’artiste quitte pour notre plaisir la lumière vers l’obscur. De grands yeux exorbités deviennent des constellations dionysiaques. Joie et douleur y sont jumelles là où la fantasmagorie tient d’une mythologie chère aux Décadents de la fin du XIXème siècle mais où le gore côtoie l’humour aussi noir que jouissif. L’ironie des grands créateurs irréguliers de Belgique retrouve chez Anne Van der Linden une fabulation plus que conséquentes en des contes propres à rendre insomniaques.  La psyché en est secouée et le fantastique exploré au plus près des corps là où la femme est souvent le signe de gravité au milieu d'étranges histoires d'amour sacrificielles. La transgression garde la part prépondérante pour des catharsis les plus intenses. Jean-Paul Gavard-Perret pour "Le salon littéraire"
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META - Peinture - "Portrait d'Anne van der Linden en Mrs Blood" par Jean-Paul Gavard Perret