Anne Van Der Linden, Économie domestique & Carnage intime par Jean-Paul Gavard-Perret

Il faut au besoin battre leur croupe de caresses bien douces pour divers types de pactes et de paque­tages. De telles abbesses du démon rendent le quo­ti­dien étrange. Leur pré­sence est aussi dif­fi­cile à nier qu’à affir­mer. Avant de nous pré­sen­ter le miroir dans lequel nous nous ima­gi­ne­rions, Anne van Der Lin­den nous accorde à leur pure contem­pla­tion. Par les traits des des­sins, les femmes s’enchaînent aussi déliées que liées. Dans l’escarpement du val­lon existe tou­jours un minus­cule filet de lave en fusion. Tout s’embrase d’un coït de la vie dans la jubi­la­tion du par­fait accord forcé. Étour­dis­se­ment de déme­sure, trombes de dou­ceur à outrance, dérive dans l’anse cam­brée de dunes, tout y est. Eros devient effluve d’un souffle qui dépasse les capa­ci­tés pul­mo­naires. La poé­sie visuelle enjambe l’univers presque au-delà de l’imagination la plus ver­ti­gi­neuse.
A l’exaspération du plai­sir de l’homme fait place celle de sa com­pagne. L’artiste reven­dique, pour elle comme pour toutes les autres femmes, un autre droit que celle de « pou­pée qui parle ». Est-ce là trop deman­der à son par­te­naire ? De  celui qui fut chair sen­sible et flam­boyante, por­tée par l’infini du désir et qui sem­blait pen­ser qu’après il n’y a plus rien ni per­sonne, Anne Van der Lin­den change la mise. Et si un homme lui assure que sa lubri­cité cause sa perte, elle répond par des « vora­trices » qui jettent aux paters noceurs leur « sus aux lous­tics ! ». Elle ne se sent cou­pable ni devant les esprits ni devant les hommes. Dans leur intime « ite », les cer­ti­tudes bas­culent en co-peaux de volupté. jean-paul gavard-perret lelittéraire.com
Suite
META - Peinture - Anne Van Der Linden, Économie domestique & Carnage intime par Jean-Paul Gavard-Perret