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  • Née en 1977, je défends un art oral et vivant.

    Poétesse, chanteuse, taromancienne, performeuse, diplômée avec mention de Lettres Modernes à l'Université Paris Denis Diderot, activiste de la scène française de poésie, passionnée par la voix, j'écris pour être dite, vibrée, susurrée, soufflée, chantée. Je milite à réhabiliter l'écoute de l'urgence poétique, qui est en chacun de nous. Je mets en scène des lectures de poésie, concerts de littérature, spectacles ou drames radiophoniques. J'anime aussi des ateliers de voix* et d'écriture. Chaque vendredi, je lis les tarots. Un samedi sur deux, je reçois des poètes et des musiciens à l'Hôtel Paradoxe, une émission de radio dédiée à la poésie et à la création sonore sur Radio Libertaire 89.4FM en île de France ou www.hotelparadoxe.net.

    J'explore les chemins de la voix depuis dix ans, en tant que performeuse, au cours de mes voyages (Inde, Asie, Balkans, Europe Méditerranéenne), et auprès d'enseignants en technique vocale (ROY HART CENTER, chant lyrique, diphonique, voix saturées, doublage, radio). Mais c'est ma rencontre avec Christophe Boyer, chanteur et art-thérapeute qui m'ouvre la voie du chant spontané en janvier 2014. Aujourd'hui toujours en recherche au sein du LABO*, espace d'enseignement animé par lui et consacré à la pédagogie du chant spontané : www.lechantdelavie.com/reliances/

    Longue vie à l'urgence poétique ! Gloire à nos paradoxes ! 
    Aurore Laloy / Service des Urgences Poétiques

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  • Calysse

    Il y a 10 ans

    / BLOG JOURNAL VOYAGES MOIRS EXORCILS ET POEMSONGS PORTRAITS HORSLADORS / poèmsongs

    Vous pouvez choisir de lire le texte ou de l'écouter les yeux fermés, je vous le lis accompagnée par Automne Lajeat au violoncelle, hop cliquez sur le lien ici

    Je suce des petits calissons 
    Des calissons en forme de poisson
    Pour nourrir mon petit chagrin
    Je suce des petits calissons 
    Des calissons en forme de poisson
    Pour l’empêcher de pleurer 
    Mon petit chagrin
    Parce qu’il a faim 
    Mon petit chagrin, il a faim
    A force de boire le calice
    Qu’il boit jusqu’à la lie le calice
    Jusqu’au fond du creux de la brèche du ravin 
    Où mes humiliations se nichent 
    Mon petit chagrin
    Mon petit chagrin obèse et chuintant
    Mon petit chagrin qui a faim 

    Alors je tasse je tasse 
    Je tasse bien au fond 
    Les petites confiseries pour mon petit chagrin
    Les petits calissons 
    Les petits calissons 
    Faits de poudre d’amande et de confit de melon
    Les petits calissons cuits à feu doux 
    Et en forme de poisson
    Mon petit chagrin obèse et lent 
    Continue de pleurer au dedans 
    Je lêche et je suce et je tasse 
    Pour faire passer les avanies 
    De mon petit chagrin 
    Mais rien ne le fait taire 
    Pas même les petits calissons 
    Les calissons en forme de poisson

    Alors je forme une petit boule 
    Et je roule au dedans 
    Je descends dans le ravin de mes peines 
    Pour lui faire un câlin au petit chagrin
    Je roule et je roule et je cherche et je cherche
    Mais je ne trouve pas mon petit chagrin
    Je ne tombe que sur ma petit agonie
    Elle fait peur ma petite agonie 
    Elle ne veut pas qu’on la console ma petite agonie 
    Elle ne veut ni qu’on lui caresse les cheveux 
    Ni qu’on la prenne dans les bras
    Elle entend vivre de son propre mouvement ma petite agonie 
    Elle continue son chemin dans les replis ma petite agonie 
    J’essaye de la suivre plus profond ma petite agonie 
    Elle m’entraîne plus loin dans l’abîme de la vexation ma petite agonie
    Dans les sillons sanglants ma petite agonie 
    Des tranchées dans la chair ma petite agonie 
    De chaque côté des tranchées dans la chair 
    Des soldats portant des casques se lancent des grenades
    Ma petite agonie avance menaçante 
    Mais ma petite agonie marche sur des obus et explose 
    En lambeaux ma petite agonie 
    En morceaux 
    Ma petite agonie tapisse le couloir 
    De mes ambitions massacrées et de mes envies tuées dans l’œuf 
    Avant même d’être née  

    Je continue d’avancer seule 
    Dans les profondeurs abyssales de ma non-naissance 
    Et je pioche je pioche pour récupérer les morceaux de mon destin
    Je pioche ma pioche en guise de sceptre 
    Et une lampe frontale en guise de diadème 
    Je suis l’infante défunte 
    Je suis la reine au calisson en forme de poisson dans la bouche 
    Morte avant d’être née
    La reine avortée 
    En mille morceaux 
    Mes mille morceaux de petites boules 
    Au goût de calissons en forme de poisson 
    Dévalent dans les plis de mon inaccompli
    Déboulent dans les entrailles de mes origines
    Mes mille morceaux et moi 
    On descend plus profond dans l’ombilic
    On se met à fouiller dans les plis 
    A chercher partout à quel moment je suis née 
    Par quel trou 
    On se salit les doigts dans toutes les entailles 
    Toutes les failles 
    On y met les mains les bras la tête : “Qui suis je ? Où est mon cordon ?”
    Les questions résonnent en écho dans les couloirs 
    Et se collent aux parois 
    On continue à glisser mes mille morceaux et moi 
    Le long du couloir matriciel
    J’entends tous mes flics 
    Toutes mes voix intérieures 
    Qui se mettent à gueuler 
    Et à produire la loi
    Celle qui interdit 
    Celle qui réclame le respect 
    Qui veut qu’on se mette à plat ventre 
    A plat ventre
    Mes mille morceaux et moi 
    On continue à fouiller dans chaque recoin 
    A palper chaque nodule
    Chaque cellule malade
    Ca crie et ca interdit partout 
    Les flics sont armés et nombreux
    Mes mille morceaux et moi 
    On fore encore plus profond dans le tunnel
    On explore chaque vagin, chaque cordon, on caresse 
    Chaque entaille, chaque cicatrice
    On remonte le cours de chaque crevasse
    Chaque névrose, on embrasse 
    Chaque mère
    Chaque grand-mère
    Chaque arrière grand-mère
    Chaque arrière arrière grand-mère
    Mes mille morceaux et moi on veut toutes 
    Les prendre dans mes bras 
    On veut les écouter, les comprendre 
    Et mes mille morceaux et moi 
    On veut surtout les soigner 
    Les soigner toutes ces femmes de ma matrice
    Pour qu’elles arrêtent de gueuler 
    De faire la loi
    Pour qu’enfin elles se reposent 
    Et s’assoient calmement pour discuter 
    Avec mes mille morceaux et moi

    Je danse avec mes oncles morts
    Et les jumeaux de mes frères morts-nés 
    Dans la boue sanglante des sillons de l’amour abyssal 
    De l’amour des mères sans fond 
    Je prends dans mes bras leurs ovaires fatigués 
    Je lèche leurs traumatismes
    Je caresse leurs peurs tapies dans l’ombre
    Et doucement, mes mères et moi, on se met à pleurer

    Aurore Laloy, texte composé en fièvre dans la chambre d'Eléonore Lebidois, deux heures avant l'émission de radio "Hôtel Paradoxe" du 10 décembre 2011 avec Joujou, le groupe de poésie punk de Benjamin Colin & Agnès Pinaqui pour une thématique "Couloir(s)"
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  • Quelque-chose est étrange

    Il y a 10 ans

    / BLOG JOURNAL VOYAGES MOIRS EXORCILS ET POEMSONGS PORTRAITS HORSLADORS / poèmsongs

    Quelque-chose est étrange
    Je suis assise sur une banquette dans un bar. Des gens partout, assis, debouts au comptoir. Quelque-chose est étrange.  

    Une serveuse m'apporte un verre, peau d'ébène veloutée, elle est superbe. Je caresse le velours de la banquette avec mes doigts. Quelque-chose est étrange.  

    Je mets ma paille entre mes lèvres, j'avale une gorgée d’un jus velouté. Quelque-chose est étrange.  

    Le bar est bruyant, il y a beaucoup de monde. Je sors fumer une cigarette, la terrasse est bondée. Une inquiétante étrangeté.  

    Je retourne dans le bar. Un ours est assis à ma place. Je m'accoude au comptoir. Quelque-chose est bizarre. Je regarde l'ours. Je le regarde et je ne sais pas trop quoi, mais quelque chose est bizarre. Quelque chose est bizarre. Quelque chose n'est pas normal. Je regarde l’ours puis je regarde la serveuse. Quelque-chose est étrange.  

    Et puis là ! D’un coup, la lumière qui me traverse. C’est ça qui est bizarre. Je viens de le voir. C’est ça qui me derange : tout le monde porte un chapeau ! La serveuse, l’ours, le dresseur d’ours, tous les gens accoudés au comptoir, assis en salle, en terrasse, tous, sans exception. Je regarde plus en détail autour de moi : des grands, des petits, chics, en feutre ou en paille, borsalino, kepi, casquette, haut de forme, panama, sombrero, chapeau claque, stetson, toques ou foulards : chacun le sien pour se couvrir le chef.  

    - “Dites-moi, mademoiselle, sans vouloir vous importuner : pourquoi tout le monde porte un chapeau ?” je demande à la sublime serveuse, qui me répond :
    - “Comment cacherions-nous notre sexe autrement ?”

    Quelque-chose est bizarre. Je sens que j'ai mis un pied dans je ne sais pas quoi d'étrange, et qu'il me faut plus d'explications. Alors je tente timidement :
    - “Le sexe... celui du front ?”
    - “Bien sûr, le sexe du front, où d'autre voudriez-vous porter votre sexe?" qu'elle me répond avec panache, “Admettez que votre question est étrange, on porte le chapeau, c'est tout. Question de pudeur. Vous aussi vous portez un chapeau. Tout le monde. C'est comme ça !"
    -"Ah. Bien sûr." que je lui réponds. "Moi aussi je porte un chapeau !?"
    -"La question que je me pose moi, en vous regardant c'est plutôt quel est votre sexe sous le chapeau ?“

    Quelque-chose est bizarre à nouveau. Je crois que je n'ai toujours pas compris. Je suis troublée. Je détourne le regard, mes yeux se posent sur l'ours, son chapeau a glissé sur le côté et dissimule à peine... des lèvres et une fente... de sexe de femme. Un sexe de femme ? Sur un front d'ours ? Je me sens bizarre. Je regarde l'entrejambe de l'ours. De la fourrure et puis rien d'autre. Rien. Pas d'organes génitaux. On dirait l'intérieur d'un coude velu. Je regarde l'entrejambe de la serveuse. Sous le tissu du pantalon : rien. Ni fente. Ni bosse. Juste de la peau tendue comme à l'arrière d'un genou. La serveuse n'a pas cessé de me regarder. Elle a l'air amusée. Elle me sourie. Elle est tellement belle. Un sourire indécent. Elle soulève son chapeau. Un sexe d'homme lui rebondit sur le front. Un sexe d'homme, et deux petites couilles fripées, à peine dissimulées sous ses cheveux. Une sensation agréable qui monte d'un coup. Enfin quelque chose de familier. J'ai envie de l'embrasser. Elle replace son attirail sous son chapeau, et part servir quelques boissons en terrasse. Je la regarde dodeliner du cul en s'éloignant, envahie par les doutes : est-ce que j'aurais du l'appeler monsieur ? Et moi ? Est-ce que j'ai aussi ce sexe d'homme sur la tête ? Est-ce que je suis aussi un homme du crâne ? Quel est mon sexe, et à quoi ressemble mon chapeau ? Quelque chose est étrange à nouveau. Quelque-chose est bizarre. Faut que je sache. Je n'ose pas me tripoter en public. Faudrait que je me voie dans un miroir. La serveuse revient derrière le comptoir.

    - "Mademoiselle, pardon de vous déranger à nouveau, mais c'est pour une urgence : y a t'il des toilettes dans le bar ?"
    - "Au fond du couloir, à droite, monsieur !" Monsieur ? Monsieur ? A quoi voit-elle ça ? A la forme de mon chapeau ? A sa hauteur ? Mon sexe du crâne est-il celui d'une femme ou bien celui d'une homme ? Femme ou bien homme ? Femme ou bien homme ? Sucette ou bien zézette ?
    Minouche, losange, frifri, foufoune ou bien sifflet, zizi, serpent ou zigounette ?
    Buisson, bosquet, bouquet, forêt, gazon, perruque, ourson, minette ou salle des fêtes ?
    Bambou, zèbre, saucisse, totem, fusil, vireton, tige, bibite ou perroquet ?

    Au fond du couloir ! Vite ! A droite ! Je veux savoir ! Je veux savoir ! Je veux savoir.


    Aurore Laloy, un rêve dans le Suisse d'Alger à Uzès en 1994
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  • Langue Elégie

    Il y a 10 ans

    / BLOG JOURNAL VOYAGES MOIRS EXORCILS ET POEMSONGS PORTRAITS HORSLADORS / poèmsongs

    Ta langue sur mes lèvres 
    Sur ma langue 
    Langue de sucre 
    Langue jouet 
    Langue maquette 
    Langue en modèle réduit 
    Langue mobile 
    Langue mordue 
    Langue de poche 
    Langue de la fin 
    Langue tirée 
    Langue au chat 
    Un petit bouton que je tourne 7 fois 
    Langue morte 
    Langue vivante 
    Langue chargée de boue 
    Langue naturelle 
    Langue officielle 
    Langue dialecte 
    Langue toit 
    Langue mixte 
    Langue auxiliaire 
    Langue indexée 
    Langue d'argent 
    Langue de rasoir 
    Langue acide 
    Langue humide 
    Langue imaginaire 
    Politique de la langue 
    Le nom sur la langue 
    Sur le bout 
    De la lèvre 
    De la bouche 
    Langue qui vibre 
    Langue qui tremble 
    Langue qui glisse 
    Langue de bois 
    Langue fictive 
    Langue de Molière 
    Artlang 
    Conlang 
    Croque-langue 
    Langue nouvelle 
    Langue apprise 
    Langue bue 
    Mauvaise langue 
    Longue langue 
    Langue des oiseaux 
    Langue polynomique 
    Langue de vipère 
    Langue internationale 
    Langue artificielle 
    Langue nationale 
    Amuse bouche 
    Un caillou sur la langue 
    Un accent que tu masques 
    Langue maternelle 
    Langue pure 
    Langue d’amour 
    Langue dans la poche 
    Langue des anges 
    Langue fourchue 
    Langue de chez nous 
    Langue muette 
    Langue de rechange


    Aurore Laloy, texte écrit et lu à l'émission de radio Hôtel Paradoxe avec le groupe Le Manque, 6 Juillet 2013
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  • Ailleurs

    Il y a 10 ans

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    Ascenseur
    Emmène-moi ailleurs
    Ailleurs
    Ailleurs
    Emmène-moi ailleurs
    Ailleurs dans le matin
    Ailleurs dans le ciel de ta tête
    Retourne-moi en enfance
    Ailleurs mes doigts
    Ailleurs mes rêves
    Ailleurs mes rires
    Ailleurs au bord
    D'autres lignes à franchir
    A suspendre
    D'autres battements de coeurs
    D'autres innocences à ouvrir
    D'autres ignorances à fouler à gravir
    Ailleurs mon désastre
    Ailleurs ton champ de vision
    Ailleurs mon extase
    Ailleurs ma lutte
    Ailleurs dans ta perte
    Ailleurs et tous ces sentiments dont je n'ai jamais parlé
    Le haut mal
    Ailleurs du regard
    Ailleurs du père
    Ailleurs de l'impair
    Ailleurs de tous mes repères
    Au-delà des attentes des déceptions des conceptions
    Au-delà du féminin du masculin
    Au-delà du mal du bien
    Au delà de l'être
    De l'ombre du rythme
    Du fondamental
    Du majeur du mineur
    Ailleurs
    Ailleurs autre part
    Ailleurs qui s'éloigne
    Ailleurs pourtant proche
    Ailleurs la vérité
    Ailleurs l'ambiguité
    Ailleurs le trouble
    Ailleurs intégral
    Partir ailleurs
    Au-delà de la langue du cri du son du souffle
    Ailleurs que dans mon bruit de crâne qui roule
    Qui a une boule derrière
    Qui me serre
    Loin de ma foudre psychique
    Mon orage intérieur
    Mon orbite sensible
    Ma peur de l'aube
    Du froid
    De la grotte
    Fais-moi de l'espace du silence
    Ailleurs que dans mes creux
    Mes vides
    Mes incohérences
    Mon désordre
    Mon désir
    Ailleurs

    Aurore Laloy, texte écrit, lu et enregistré pour les 2 ans de l'émission de radio Hôtel Paradoxe en Mars 2013
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    La Presqu'elle, performance de poésie et violoncelle acoustique, plongée dans l'imaginaire féminin, sauvage et puissant avec : Texte / voix : Aurore Laloy - Violoncelle / voix : Automne Lajeat

    La Presqu'elle a joué au 15ème symposium des ateliers du non-faire, séminaire art et psychiatrie organisé par Christian Sabas, au festival Distorsion au Centre Barbara Fleury Goutte d'Or, à la Galerie La Marée pendant l'exposition la Clé des chants au Printemps des poètes, et se produit regulièrement à l'émission Hôtel Paradoxe sur Radio Libertaire 89.4fm.

    Crédits photos 
    © François Ramstein / Service des Urgences Poétiques

    © Perry Leopard
    © David Haddad
    © Anais Bourquin

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    Honneur au vagin avec cette carte blanche pour la journée internationale de la femme présentant un cabaret de femmes effrontées, bestiaire de diseuses de poésie révélant leur féminité en explorant leur animalité.

    Le Bestiaire, une performance indisciplinaire d'Aurore Laloy (m.e.s. / textes) avec les diseuses Automne Lajeat, Yanne Abad, Laura Peneitti, Orfo, Francesca Faiella, Morgane Pisoni, Marc de Boni. Perruques et postiches : Antoine Mancini. Maquillage : Anne-Laure Tardy. Guests surprises : découverte de Leviathan, une pièce sonore de Jules Wysocki à écouter sous casque. Eric da Silva : pour une lecture déjantée de son texte : Lituanie first portrait. Festival kaleidoscope, organisé par les étudiants de l'IESA à la Dame de Canton, Paris, 8 mars 2013. Les photos ont été prises par François Ramstein et Hélène Bozzi.

    Contexte :
    Dans le cadre de cette carte blanche que le festival Kaleidoscope m'avait donnée pour organiser des "performances" pour la journée internationale de la femme sur la péniche de la Dame de Canton, j'ai d'abord intuitivement proposé de transformer la jolie jonque de bois parquée sur le quai de Seine face à la Bibliothèque François Mitterand en "vagin-péniche". Mon idée était de faire vivre un rite initiatique au public en lui faisant traverser la passerelle relookée en long couloir de tissu couleur chair, et d'honorer ainsi le "vagin". Cette proposition à laquelle les organisateurs du festival ont tout de suite adhéré et qu'ils souhaitaient soutenir a été jugée un peu trop "seventies" ou en tout cas trop choquante pour le lieu, et devant le refus général de monter un projet valorisant le vagin, même dans le cadre de la journée de la femme, je me suis grandement interrogée sur les frappantes différences d'acceptation du mot "performance", totalement endogène en fonction de la branche du milieu artistique dans lequel mon interlocuteur se place : la performance en danse, la performance en art contemporain, la performance en poésie, la performance en art visuel, la performance en architecture, la performance en peinture, la performance en musique contemporaine, la performance et spectace vivant, la performance en théâtre, la performance en performance... Et me suis d'un coup posé la question de pourquoi j'avais été invitée à organiser des "performances", dans un lieu pour lequel la "performance" correspond à priori uniquement à du burlesque, c'est à dire à des effeuillages sexys parfois comiques et souvent alimentant la grande machine à préjugés sexistes. Pour ne pas annuler la possibilité d'honorer la femme au prétexte d'une erreur de casting, j'ai cherché comment transformer cette déception en réussite, et eu envie de proposer un effeuillage intellectuel sous forme d'un cabaret de poésie, autant dire de performances non-burlesques. Par cette pirouette, effeuillage il y aurait, tout le monde semblait retrouver la motivation de travailler à ce projet, et le lieu, et les organisateurs, et l'équipe de gonzesses à forte personnalité que je réunissais dans le but de monter ce qui allait devenir Le Bestiaire, une performance indisciplinaire de femmes diseuses de poésie et révélant leur part animale. Le cabaret de poésie s'acheverait par un concert des délicieuses Little Ballroom, le groupe de poésie punk le plus sexy de la terre. Et je n'avais plus qu'à m'atteler à la tâche et écrire les volets du Bestiaire. Aurore Laloy, mars 2013.

    Crédits Le Bestiaire 2013
    Photos © Hélène Bozzi
    Photos © Festival Kaleidoscope
    Photos et Visuel © François Ramstein / Service des Urgences Poétiques

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    Peut-être pas ma première fiction radiophonique, mais ma première fiction radiophonique / spectacle vivant ! En donnant carte de blanche à Hôtel Paradoxe, Anne Dreyfus, directrice artistique du Générateur me permet de réconcilier mes deux passions, la radio et la scène vivante, en mettant en scène une pièce mélant poésie, musique et performance, dont le public est l'acteur principal, enfermé au milieu quinze actrices incarnant le service d'ordre du Bunker Paradis, et de quinze musiciens rythmant le cabaret retransmis en direct sous forme de pièce radiophonique aux auditeurs de Radio Libertaire. Cette performance reste un souvenir impérissable de grand challenge et de belle réussite.

    ■ □ ■ Bunker Paradis ■ □ ■
    Performance mise en scène par Aurore Laloy, spectacle radiophonique vivant, création sonore chez les morts, émission de radio Hôtel Paradoxe diffusée en direct du Générateur à Gentilly sur les ondes de Radio Libertaire dans le cadre de [ frasq ] rencontre de la performance 2012. La pièce radiophonique - en écoute ici - a été suivie d'une bande sans fin - en écoute là - composée par Bonne Humeur Provisoire http://bonnehumeurprovisoir.free.fr/

    En attendant que leurs dossiers soient traités, des fonctionnaires de l'au-delà font patienter les victimes d'un bombardement en leur proposant un cabaret de la première heure.

    Avec ■ □ ■
    Le Bureau de l'Administration :
    Numéro 1 : Félix Jousserand
    Numéro 2 : Abd El Haq
    Numéro 0 : Aurore Laloy

    Le Cabaret de l'Administration :
    L'orchestre-jingle : Foot-Foot (Nicolas Poignet, Julien Printemps et Adrien Kanter)
    La mi-femme - mi juke-box : Déborah Dégouts
    La chanteuse-fumeuse et son accordéon : Audrey Champenois
    La confesseuse : Automne Lajeat et son violoncelle
    Le voyage dans le temps : Eugène et Lucien au theremin et gramophone
    Le professeur de MortemLog et beatbox : Sébastien Lagoutte
    Dans la piscine : Eleonore Lebidois & Pol Poliourth
    L'équipe d'infirmiers de l'HP : Matilda Kime, Chloe Bonifay, Morgane Lloyd-Pisoni, Emile Feltesse, Garance Lobotomie, Anne-Laure Tardy

    Le personnel du bunker :
    Projections et Choeurs : François Ramstein
    Magicien du son et technique : Patrick Muller
    Regie lumière : Antoine Cherix
    Mise en scène : Aurore Laloy
    et avec le public du Générateur

    Textes : Félix Jousserand - Abd EL Haq - Aurore Laloy
    Crédits Chansons : Léopold Tambour/ Eléonore Lebidois - Déborah Dégouts/ Félix Jousserand
    Besame Mucho - We'll Meet again/ Vera Lynn - Eugène & Lucien/ Eugène & Lucien

    Toutes les infos sur la page dédiée à Bunker Paradis sur le site de [ frasq ] rencontre de la performance 2012 www.frasq.com

    Crédits Bunker Paradis 2012 : 
    Photos © FRASQ 2012, la rencontre de la performance au Générateur
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      flyer
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      galerie limitis frasq
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    Au centre d'un labyrinthe tracé à la craie, au milieu de cartons de pizzas, avachie en jogging devant une télévision dont les enceintes crachent des messages publicitaires, j'incarne le Minotaurore qui attend le prochain épisode de la nouvelle émission de télé-réalité dont Thésée est le héros. Sauf que cette fois c'est l'épisode où Ariane et Phèdre, filles de Minos et de Pasiphaé, demies-soeurs du monstre, débarquent sur le yacht luxueux du fils d'Egée.

    C'est vrai ça ! Et si on s’était complètement planté sur le Minotaure ? Et si le Minotaure avait été une femme ? Et si l’histoire était racontée du point de vue du monstre et non pas du héros ? Et si le Minotaurore avait un cœur ? Le Minotaurore, une version déviante des frasques mythologiques de Thésée et du monstre à tête de bovin.

    Conte ero-tauromachique dédié aux enfants qui tètent trop les mamelles de la Déesse-Mère Télévision, la performance du Minotaurore a été presentée au Générateur pendant frasq 2011, la rencontre de la performance sur l'invitation de la Galerie Limitis : poésie environnementale. Performance / texte : Aurore Laloy. Sur une illustration sonore de François Ramstein.

    Crédits photos et visuels Le Minotaurore 2011 :
    Photo © FRASQ 2011, la rencontre de la performance au Générateur
    Dossier de presse © Galerie
    Limitis
    Visuel © François Ramstein / Service des Urgences Poétiques
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  • Le pantin, mon premier rôle en tant qu'acteur
    Mon premier rôle dans un long-métrage, avec Philippe Gouin et Daniel Berlioux. Réalisation Mallory Grolleau. Au début du tournage je suis une femme, à la fin, je ne sais plus trop, la preuve : bande-annonce LE PANTIN

    Synopsis
    Esteban quitte l’Algérie et traverse la France pour aller en Angleterre. Franchissant la Manche, ses passeurs le jettent à l’eau. Par miracle, il échappe à la noyade et est recueilli par Raphaëlle. L’hospitalité se fait enfermement. Dans un jeu de miroir, elle se masculinise tandis qu’il se travestit jusqu’à devenir son objet sexuel. Leur couple s’installe dans un équilibre déviant. La jalousie de Joseph, figure de père adoptif de Raphaëlle, les mène alors sur des pans de plus en plus abrupts.

    Crédit photo © Déborah Dégouts
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