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  • Pàn

    Il y a 7 ans

    / Projets

    Pàn
    2013-2015
    graphite et collage sur papier, 35,5 x 28 cm.

    Par l’assemblage de fragments et le collage, cet ensemble de dessins met en relation divers univers de forme. L’humain, le végétal, l’animal et le minéral sont confondus à travers des rapports symbiotiques.

  • Peau

    Il y a 7 ans

    / Projets

    Peau
    2013-2016
    caoutchouc, graphite, fil de lin, clous en métal

    Des pans de caoutchouc suturés sont déployés et suspendus contre un mur. A la fois souple et rigide, c’est le poids même du matériau qui lui confère sa forme. Le matériau ambiguë prend corps devant nous comme une peau vivante qui se dessèche et se fossilise lentement. Cette pièce propose une réflexion sur la notion de présence au monde des formes et des idées en posant la question du déploiement de notre corps dans l’espace et le temps. Elle souligne la violence sourde de notre incarnation, le destin tragique de notre existence corporelle.

  • Reste

    Il y a 7 ans

    / Projets

    Reste
    2012-2016
    papier incisé, graphite

    Dans ce travail de dessin, le crayon est remplacé par un scalpel. Par le geste d’incision, la matière du papier se tord et se bombe, le papier n’est plus une surface plane mais devient une membrane souple et mobile qui se transforme à chaque fois qu’une exposition la réactive. Par ce geste simple et primordial de l’incision, il s’agit ici de faire surgir de la surface du papier la présence d’un réseau de tensions structurant la matière, et de révéler la musculature secrète qui permet à la réalité de se tenir debout devant nous.

  • Gaelle Porte

    Il y a 7 ans

    / Textes

    • 1 - training session 9
      training session 9
    • 2 - peau 1
      peau 1
    A Paradoxical Nature
    by Gaelle Porte, May 2015

    Mathilde Roussel gives life to her artworks through a conscientious exploration of mediums. She merges contrasting materials together such as delicate paper-pulp, supple wire and sturdy metal beams. Her humble nature is reflected in the process as the artist lets the artwork morph autonomously — taking on a new manifestation of its own under the sole rule of gravity. Like a pragmatic scientist, she observes her experiments, analyzing how the interactions she imposes result. Some tests are a success and live on. Others fail and will be recycled.

    Recycling is a key element to Roussel’s work. Having grown up surrounded by nature in the French countryside, she accepted early on the harsh reality of the cycle of life and its food chain. Everything has an end, which serves other living beings for their survival. This idea is expressed by the father of modern chemistry Antoine Lavoisier as “Nothing is lost, nothing is created, everything is transformed.” Hence, Roussel easily “lets go” and allows her creations to evolve in their newly given form. For instance, she will turn discarded preparatory drawings into paper pulp. This results in an emulation of flesh that serves to cover her large limb-like Training Session sculptures that balance on metal beams, at the edge of life.

    Staged as a human scale mobile the audience can walk through, these Training Session installations convey a strong sense of opposition between the gruesome and the joy in Roussel’s work. She triggers imagination and playfully suggests innocent acrobats in a circus contrasted to a morbid butcher refrigeration room. It is in the paradox of life and death that Roussel extracts the beauty of her artworks.

    While examining body building books to mold her shapes, Roussel takes interest in humankind’s fascination for physical perfectionment: Transhumanism. In the 19th century, Darwin observed the natural evolution in species to become more performant, but today our new technologies allow us to force nature, bending its course to our pleasing. We now impose permanent changes to our bodies, thanks to science, to follow trends such as nose reductions or breast enlargements. When looking at Roussel’s works, it is unclear whether she is critical of this aspect of contemporary Pop culture, or just amused. This ambiguity emphasizes the constant sense of contrast in her oeuvre. She further subtly alludes to our cult of the body by adding flavored manmade protein mix as a color dye for her pieces. Yet, Roussel’s works always maintain a pure and natural essence through the organic materials and shapes she uses.

    Her works on paper often resemble cells, plants or muscles, and the larger rubber pieces Peau recall skin, as their French title indicates. Most of her mediums of choice display a porous quality that conveys the notion of ephemerality. Her 25.08.79 early sculptures of human figures in dirt are not meant to last. They float in the air as the wheat seeds she planted grow and eventually, die. 
We are mortal, though our society fights it. Roussel seems to accept this reality by introducing artificial materials such as silicon and cement in her more recent works to strengthen them. She also pushes the limits of paper by incising it until it nearly tears, yet it perdures, hanging there, resistant.

    As she explains in her artist statement “I seek to capture temporalities that inhabit and mark our corporeality: aging, hardening, sagging, scarring, mutation. This research consists in producing shapes and materials of a delicate nature to express our vulnerability.” The aging can be observed on the Training Session and Peau sculptures in particular in the way the material dehydrates over time and cracks, just as skin does on a human body, creating wrinkles. It is interesting to relate the aging process to the overall body of her work as she progressively departs from a clear figurative visual and ventures towards a more abstract interpretation of life.

    Roussel introduces layering in more and more of her works to show the passage of time. The overlapping of materials evoke pretrifications that take place in caves over years as the dripping sediment deposits evolve into growing shapes. In the same way, the calcification in our bodies can lead to arthritic malformations, disfiguring its victim. The thick coating of materials becomes a protective shell, fossilizing the initial shape and creating a mystery over what that work once was. Roussel feels a strong correlation between her process and the Italian classical sculptures placed in artificial caves in the 16th century to be gradually covered by rock formations as described in Philippe Morel’s Les Grottes maniéristes en Italie au XVIème siècle. Théâtre et alchimie de la nature.

    Agilely walking the thin line between life and death, the artificial and the natural, Roussel has found the balance of life. Filled with memories, her works have built a carapace through experience to overcome the hard reality of the world.
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  • Emmanuèle Bernheim
    La douceur de l’absence
    par Emmanuèle Bernheim
    Salon de Montrouge catalogue, 2011

    D’abord les Empreintes. 

    L’empreinte en creux des mains de Mathilde serrant contre elle l’oreiller bombé de l’homme aimé et absent, et le moulage de son pull-over aux bras tendus dans lesquels on viendrait volontiers se blottir, ce pull de marin déboutonné sur l’épaule qui laisse deviner la peau douce de la naissance du cou.

    Ensuite Floating memories.

    Cette sculpture, flottante donc, ce mobile, fabriqué avec les mouchoirs qui appartenaient à la grand-mère alors vieillissante – aujourd’hui disparue – de Mathilde, dont on distingue les initiales brodées sur la fine baptiste. Mouchoirs qui ne quittaient jamais la vieille dame. Mouchoirs troués, trous de mémoire. Absences.

    Et enfin les Mues.

    Filles des Empreintes et Floating memories, souples moulages en papier de soie du corps de Mathilde, comme autant de peaux mortes.
    Mortes ? Non justement. Car ce qui fait la particularité du travail de Mathilde, c’est qu’aucune de ces œuvres n’est morbide, mortifère ou macabre.

    Au contraire, il y a là quelque chose de joyeux.

    Les creux et les vides sont pleins. Il y a du volume, du relief. Rien n’est figé. Ça vit. Les plumes gonflent l’oreiller de céramique, elles sont à l’intérieur, et on le sent: il ne peut en être autrement.

    Le corps d’un homme aimé habite ce pull-over, un cœur bat sous la résine, dans l’attente d’une étreinte.

    Et ces mouchoirs qui volent telles de petites âmes blanches, comment ne pas y sentir une bienveillante présence ? Quant à ces gracieuses mues contorsionnistes, leur docilité n’est qu’apparente. Contrariez leur position, et vous verrez.

    Mathilde Roussel réussit à apprivoiser l’absence, elle la rend douce. L’espace d’un instant le temps reste suspendu, mais la vie va reprendre, je vais enfouir mon visage dans le cou de cet homme, et sa tête se posera à nouveau sur son oreiller.

    C’est sûr et certain.

    Les absents ne sont jamais loin. Et les morts veillent sur nous.

    Ces fantômes blancs, amicaux et tendres, sont là pour nous le rappeler.
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    • 1 - reste 1
      reste 1
    • 2 - training session 7
      training session 7
    Sandra Doublet,
    Revue R.a-r, février 2016

    Du tracé au papier, c’est avec le subjectile (1) matériel du dessin que Mathilde Roussel pense l’essentiel de sa pratique. Papier de soie, papier pulpe (2), papier découpé vont se déployer dans l’environnement tel un élément sculptural, palpable, fossilisé. L’artiste travaille sur le corps humain, végétal et animal, mettant en exergue le cycle infini de régénérescence qui œuvre dans toute forme de vie. Le dessin est alors envisagé dans sa matérialité, dans ce qu’il a de plus sculptural. Il va tantôt devenir support d’enregistrement, peau souple et imprévisible pour se révéler ailleurs protubérance aux manifestes connotations organiques.

    Pour Mathilde Roussel, l’absence de corps, l’impossibilité de le saisir dans son entièreté s’éprouve dans le papier se prêtant à toutes sortes de manipulations. Selon Paul Valéry « L’homme n’est l’homme qu’à sa surface. Lève la peau, dissèque : ici commencent les machines » (3) ; le corps est un matériau insaisissable, c’est donc à partir de ses organes, de membres tronqués, d’enveloppes que l’artiste va tenter de le cerner. Le corps appréhendé comme partie, fragment, zone à explorer sera d’autant plus pénétrable. Le recours à la sculpture permet d’appréhender cette évanescence ; notre pérennité dépend de mécanismes de construction et de déconstruction, de renouvellement cyclique. Agamben affirme ainsi que l’acte de création doit contenir en son centre un acte de décréation (4). Aussi la pulpe de papier, l’acte graphique en tant que matière malléable et régénérative est un moyen de réfléchir à la forme et à ses possibilités de transformation. C’est la transformation perpétuelle du corps, son pouvoir de repousser les limites que Mathilde Roussel tente de capturer, tel que les mythes de Prométhée ou la littérature fantastique de Marie Shelley avec Frankenstein ont pu l’appréhender. Ainsi se déploie dans l’espace la sensation d’un corps vivant par l’enregistrement de sa mutation dans un temps donné, fixation d’un processus en cours. L’expérience qu’elle en fait avec son propre corps révèle en creux toutes ses recherches à ce sujet. Chaque année, Mathilde Roussel réalise un moulage d’elle-même, se recouvrant toute entière de papier de soie. Cette seconde peau protégeant habituellement les dessins se conçoit comme un moulage et une mue de serpent, devenant alors un marqueur des transformations qui s’opèrent sur la surface du corps. Chaque année, comme une pile de linge fraîchement ramassée et encore gonflée de la fraîcheur du vent, les mues s’amoncellent en monticule. Le dessin sculpture s’appréhende ici comme empreinte et strate archéologique, ou fixateur d’un temps donné. La peau constitue une interface mémorielle entre le sujet et ce qui l’entoure, elle se modifie avec le temps, se fait réactive à l’environnement. Dans la série Reste (2012), l’artiste a recouvert le papier de poudre de graphite, rappelant par ce matériau le cycle du carbone ayant lieu entre formes géologiques, végétales et humaines lorsqu’il s’échange d’un organisme à l’autre pour le développement et le maintien de la vie. Les nombreuses lacérations avec le scalpel donnent une teneur organique et musculaire à la feuille. Pesanteur, relâchement et circonvolutions insufflent au papier une corporéité soudaine. Tel un épiderme suspendu au mur, Reste semble ne pas être le point final d’une transformation mais il est au contraire d’une densité telle qu’il apparaît comme un excès de matière aéré, une présence plastique au pouvoir d’auto-régénération permanent. Reste laisse la possibilité d’un espace haptique 5, tactilité exacerbée, on voudrait toucher du doigt le carbone incisé qui boit la lumière. Pour parvenir à cette tension à l’œuvre, l’artiste mouille le papier avec un fixatif au moment de la dépose sur le mur, le matériau se déploie de lui-même, se déplie, se recroqueville, il prendra sa forme définitive au séchage. Chaque accrochage sera donc unique et imprévisible, la sculpture tel un écorché noir et satiné aura trouvé sa place, réagissant mécaniquement aux propriétés physiques qui l’entourent.

    Cet intérêt pour la temporalité et la fossilisation de l’objet se retrouve dans l’ensemble Training session (2015) développé par l’artiste. L’artiste procède à une recherche du vocabulaire de forme sur les muscles, la tension et le mou, la transformation de la matière organique par le temps et le mouvement, en lien avec le culte du corps et l’idée de performance. Le papier va encore être utilisé comme sculpture à part entière, puisque les outils de Training session en trois dimensions sont le résultat de dessins préparatoires broyés sous forme de pulpe, comme une chair malléable. La couleur brute, aléatoire ainsi obtenue, se craquelle en séchant, gardant ainsi une trace fossilisée de dessins antérieurs. Toute matière se transforme indéfiniment avec l’artiste en rappel à la formule lavoisienne. Les petits objets réalisés sont donc des outils nécessaires au culte du corps, mais ils contreviennent à la raideur des muscles par leur aspect relâché, leur élasticité. Déformés par l’effort, la trace de leur utilisation semble alors fixée. De la poudre protéinée, chère aux athlètes bobybuildés est également utilisée pour sa propension à fixer et raidir le papier. C’est donc dans la matière même que Mathilde Roussel trouve une épaisseur, une consistance du corps qui laisse son empreinte sur les objets. Le corps inscrit ses reliefs dans une mouvance de papier mâché, et l’on est partagé entre légèreté et pesanteur dans ses dessins collages (Training session), des espaces fictifs à mi-chemin entre la salle de sport et la salle de cirque où des protubérances organiques inspirées de muscles bodybuildés défient les lois de la gravitation. Ainsi le corps sportif, performant et remodelé est un matériau de recherche pour l’artiste qui confronte le papier à la pesanteur et au principe de transformation, qu’il soit naturel ou non.

    (1) du latin subjectum, de subjicere, « mettre dessous », le subjectile s'identifie au matériau qui est appelé à recevoir une marque graphique.

    (2) L’artiste recycle des dessins préparatoires pour les transformer en pâte à papier.

    (3) Paul Valéry, Œuvres, Cahier B, Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », 1960, t.II, p.579.

    (4) Giorgio Agamben, Le feu et le récit, éditions Rivages.

    (5) Le terme haptique, du verbe grec aptô (toucher) renvoie à une vision rapprochée, une forme de proximité qui permet d’avoir un sentiment de contact par la vue, s’opposant alors à la vision optique et son champ de profondeur. Aloïs Riegl, historien d’art autrichien, utilisa ce terme dans son ouvrage Die Spätromische Kunstindustrie (L'industrie d'art romaine tardive), 1901.
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    • 1 - training session 1
      training session 1
    • 2 - training session 3
      training session 3
    • 3 - training session 10
      training session 10
    • + 14 media(s)

    Training Session
    2015-2016
    Ensemble de collages, pulpe de papier, carton, colle, fil de fer, structure tubulaire en acier

    Dans ce projet qui se situe entre le dessin et la sculpture, des formes organiques plus ou moins lourdes cherchent leur point d’équilibre dans l’espace en s’aidant de structures géométriques. La gravité semble agir de manière différente sur ces fragments de corps qui adoptent des attitudes, des positions et des déformations singulières. Cette série de collages et de sculptures résonne avec l’ambiance des salles de gymnastique et permet d’ouvrir un certain nombre de réflexion concernant les différentes strategies de standardisation du corps mise en place aujourd’hui par notre culture.

  • Empreinte

    Il y a 7 ans

    / Projets

    • 1 - empreinte 2-1
      empreinte 2-1
    • 2 - empreinte 3-1
      empreinte 3-1
    • 3 - empreinte 2-2
      empreinte 2-2
    • + 2 media(s)

    Empreinte
    2011-2013
    Ensemble de sculptures en bronze et faïence.

    Les Empreintes sont des sculptures creuses. Elles évoquent un volume laissé par une absence : absence du corps, absence de l’autre, absence de soi.

  • ACTUALITÉS : Prix du jury du Concours International Françoise 2016 ///// Propositions inédites, Galerie Item, Paris, 12.01.17 > 04.03.17 ///// Old Dream, Mains d'Œuvres, Saint-Ouen, 01.02.17 > 12.03.17
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